Les chorégraphies de La Horde électrisent la nouvelle collection Burberry
Le collectif La Horde signe la chorégraphie de la nouvelle campagne Burberry, Night Créatures, odyssée nocturne et fantastique dans les rues de Londres.
“Night Creatures”, nouvelle collaboration entre La Horde et Burberry
Dans les rues de Londres, à la tombée de la nuit, trois jeunes gens sortent d’un bus et tombent nez à nez avec une créature tentaculaire qui sème la terreur dans les rues de la ville. Conçue à l’occasion de la nouvelle campagne Burberry et intitulée Night Creatures, cette rencontre du troisième type a été orchestrée par les réalisateurs de Megaforce, et chorégraphiée par le collectif La Horde, à la tête du Ballet national de Marseille depuis 2019. Cette création marque une troisième collaboration de La Horde avec Burberry. Cette fois encore, le collectif de Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, a imaginé un spectacle puissant, les danseurs étant propulsés dans les airs par les tentacules du monstre : “Avec Burberry, on partage l’amour de narrer des histoires. La danse est une manière de raconter quelque chose”, expliquent les chorégraphes. Pour cette odyssée nocturne, les trois danseurs portent des pièces conçues par la maison britannique, qui, depuis sa création en 1856, habille les explorateurs de son iconique gabardine aux motifs tartan. Pour Night Creatures, le vestiaire outerwear – parkas oversize, vestes matelassées et à capuches – se pare de l’imprimé tartan Burberry Night Check, au blanc éclatant et au bleu anthracite inspirés des couleurs d’un ciel nocturne étoilé.
La Horde, des podiums à la scène
La mode et la danse ont au moins un point commun. “Ces deux disciplines s’intéressent à la manière d’habiter des corps” soulignent les chorégraphes de La Horde. Bien décidée à prolonger l’histoire du Ballet national de Marseille, dont le fondateur Roland Petit travaillait déjà avec Yves Saint Laurent et Gianni Versace, la troupe multiplie ainsi les projets avec les créateurs. Dans sa création Marry Me in Bassiani (2019), les danseurs grégoriens traditionnels arboraient sur scène des créations du label du créateur Glenn Martens, Y/PROJECT. En 2020, La Horde répond cette fois à l’invitation de la créatrice Isabel Marant qui fait appel au collectif pour animer son défilé printemps-été 2021. Dans une ambiance eighties, vêtus de pièces de la collection en tissu lamé, les danseurs investissaient les jardins du Palais-Royal au son d’un remix du cultissime hymne disco I Feel Love (1979), de Donna Summer. Pour le collectif, en effet : un vêtement dit quelque chose du corps qui l’arbore. Raison pour laquelle il se prête volontiers à des collaborations avec des créateurs “qui travaillent la dimension politique du vêtement, comme forme de revendication d’une identité”, à l’image de Burberry.
Une approche inclusive de la danse
Animée d’une volonté politique, La Horde qualifie sa démarche de “post-Internet”. Le collectif mixe en effet, dans son travail, les genres, des pièces minimalistes de la chorégraphe américaine Lucinda Child aux danses jumpstyle (danse énergique sur de la musique électronique hardcore), diffusées initialement sur Youtube et mises à l’honneur dans la pièce To Da Bone (2019). Les chorégraphes ont notamment à cœur à travailler avec des communautés et des esthétiques souvent reléguées aux marges par l’histoire du ballet classique, et puise son inspiration dans la contre-culture, des ballrooms de voguing aux dancefloors des clubs. Récemment, le collectif a présenté au théâtre du Châtelet la pièce Room with a view (2020), véritable diamant brut conçu avec le compositeur de musique électronique Rone. Sur scène, les corps des danseurs se heurtent et s’unissent sur des sonorités électroniques, dans un tableau aux accents apocalyptiques. L’œuvre résonne profondément avec l’effondrement politique, social, économique et intime de l’époque contemporaine, et c’est là le talent de La Horde, qui s’abreuve des angoisses contemporaines pour mieux les exorciser. Hyperactif, le collectif accompagné d’une quarantaine de danseurs et de performeurs, investira dans quelques jours le théâtre de Chaillot, pour une exposition performative mêlant vidéos, installations, pièces dansées et performances. Inspirée des comédies musicales et des films d’action et intitulée We should have never walked on the moon, d’après une citation de Gene Kelly, l’exposition a déjà investi en juin le palais du Festival de Cannes.