Le mythe Ferrari en 5 dates : des courses automobiles au matricide
Michael Mann vient d’annoncer le tournage au printemps prochain de son biopic sur Enzo Ferrari, incarné par Hugh Jackman. Une vie vertigineuse, passée à essayer de s’imposer chez Alfa Romeo, avant de surclasser la maison-mère en créant sa propre écurie, la scuderia Ferrari. Retour sur sa carrière en 5 dates clés.
Par La rédaction.
18 février 1898 : Naissance à Modène
Comme pour annoncer une vie consacrée à la vitesse, Enzo Anselmo Ferrari naît deux jours avant sa naissance officielle, le 18 août 1898 à Modène. Une tempête de neige empêchant ses parents de se rendre à la mairie pour signer l’acte de naissance. Suit une enfance heureuse et complice avec son frère aîné dans un petit appartement qui surplombe l’atelier de constructions métalliques de son père. En septembre 1908, ce dernier décide d’emmener ses fils assister à une course automobile locale, la Targa Bologna. À peine âgé de dix ans, Enzo Ferrari est fasciné par les moteurs et les visages noircis par la poussière de pilotes qui deviendront ses héros. Il envisage des études en mécanique pour devenir l’un des leurs.
Mais en 1914, la Grande Guerre marque un premier coup d’arrêt dans sa vie avant qu’une pneumonie et un accès de fièvre typhoïde emportent respectivement son père, puis son frère, à quelques semaines d’intervalles. Envoyé sur le front, Enzo Ferrari sort de la guerre éreinté et va devoir se construire un avenir dans un pays en ruine.
5 octobre 1919 : Carrière de pilote
À 20 ans, Enzo Ferrari tente sans succès de se faire embaucher chez Fiat. En 1919, il finit par trouver un emploi dans un atelier qui transforme les camions des surplus militaires en voitures de tourisme. À Milan, il fréquente les bars où les coureurs automobiles ont leurs habitudes. Le calcul est payant, quelques mois plus tard, le 5 octobre 1919, il prend le départ de sa première course automobile, Parme-Poggio di Berceto. L’année suivante, il démarre une longue collaboration avec Alfa Romeo en tant que pilote. Mais c’est en dehors des circuits que le Commendatore va se faire remarquer.
12 mars 1947 : Haute couture et course automobile
“Une voiture, on doit d’abord la rêver”. Les fantasmes d’Enzo Ferrari deviennent réalité le 12 mars 1947, lorsque la 125 S, première Ferrari de l’histoire foule les rues de Maranello. L’écurie remporte sa première course quelques mois plus tard. C’est le début de la gloire pour Enzo Ferrari, qui se considérera toujours comme un petit artisan provincial plutôt qu’un grand patron d’industrie. Ses premiers croquis font pourtant de lui un virtuose. Les premières Ferrari dédiées à la route sont des pièces uniques et raffinées. Les courbes de ses voitures évoquent la haute couture, une entreprise de précision et une démarche artistique à laquelle le Design Museum de Londres a souhaité rendre hommage lors d’une exposition en 2017.
14 juillet 1951 : Ferrari tue sa mère
Avant la Seconde Guerre mondiale, la marque au cheval cabré n’était qu’un simple département compétition travaillant pour l’écurie Alfa Romeo. Mais sur la ligne de départ du Grand Prix de Grande-Bretagne, le 14 juillet 1951, la Scuderia Ferrari est désormais indépendante et représente déjà un sérieux concurrent à la maison-mère. Leurs pilotes vont se livrer une bataille historique, remportée par Ferrari avec presque une minute d’avance. Devant la presse, Enzo Ferrari ému aux larmes prononce cette phrase restée célèbre : “aujourd’hui mon enthousiasme se mêle au chagrin, car je crois qu’en ce jour, j’ai tué ma mère”.
14 août 1988 : Disparition d’Enzo Ferrari
Enzo Ferrari décède le 14 août à Modène. Selon ses dernières volontés, sa disparition n’est rendue publique que deux jours plus tard. L’Italie fête son assomption comme elle a fêté la veille celle de la vierge. De nombreux hommages lui sont rendus, le plus beau restant celui du chanteur français Christophe, qui lui a consacré une chanson “Enzo” en 1993.