Qui est Tiakola, le jeune rappeur adoubé par Niska et Gazo ?

Un sourire immense, un rire communicatif et une soif de réussite hors du commun : passer un moment avec Tiakola c’est être emporter par une bonne humeur irradiante. Tiakola est voué à un destin hors normes et il le sait. Celui qui ne jure que par Future, Chief Keef et Young Thug et leur trap mélodieuse dévoile Mélo, un album aux influences diverses, qu’il a mis un an et demi à composer. Né à la Courneuve, le rappeur a commencé la musique “en écoutant les sons de la daronne et des [neuf] frères et soeurs”. Alors que sa mère écoute de la musique religieuse congolaise, ses soeurs du R’n’B et ses frères du rap, Tiakola propose aujourd’hui “un mélange des trois » dans ses morceaux qui mêlent mélodies et punchlines. “Le côté dark, ça vient du rap” explique-t-il. Mais aussi de son enfance à la cité des 4000 à la Courneuve “dans le côté sombre du 9.3.”, dont il évoque partiellement les moments difficiles. Mais loin de se laisser abattre, Tiakola tire de son enfance une force de caractère et “un mental d’acier” : “Je ne tire que le positif”, résume l’éternel souriant.

 

Car à la cité des 4000, Tiakola a surtout rencontré ceux avec qui il a fondé son premier groupe, 4Keus. “Avec 4Keus Gang [une extension du groupe originel] on a eu un gros son qui a bien marché : ‘Au quartier c’est la hess’. Après ça, on a pris la musique encore plus au sérieux, il y a eu plus de millions de vues et on a signer chez Wati B [le label de Black M et Sexion d’Assaut]”. Une période pendant laquelle les singles s’enchaînent mais aucun album ne voit le jour. “On était assez immatures, on n’arrivait pas à élaborer un album mais petit à petit on a trouvé.” Aujourd’hui, Tiakola a mis son activité dans le groupe en pause pour se lancer en solo. Aucune aigreur du côté des membres du collectif qui, selon lui, “l’encouragent et sont fiers de lui”, malgré des rumeurs de dissension que Tiakola balaie d’un revers de la main. « On est toujours amis, on a eu des soucis mais on a réglé ça en famille« , résume le rappeur.

Il faut dire qu’au sein de son groupe, attirait déjà l’attention : ses mélodies, son flow élastique et agile et surtout sa positivité l’ont fait repérer par d’autres rappeurs plus âgés aux carrières déjà installées. « Quand t’es avec un rappeur de ton âge c’est les mêmes délires, on rigole des mêmes choses » explique le rappeur qui, conscient d’appartenir à une « nouvelle génération d’artiste » avec qui il aime travailler, a pourtant beaucoup flirté avec « la génération d’avant« . Tiakola est le roi des feat, et il en est fier. Sa liste de collaborations ferait rougir n’importe qui et tous les artistes avec qui il a travaillé sont unanimes. Alonzo se réjouit du « soleil dans la voix » de Tiakola dans le média français spécialisé Yard, tandis que Gazo a accepté de laisser toute la place à la mélodie que proposait le jeune rappeur, lui qui nous a habitués à une drill plus agressive. Enfin Niska, avec qui Tiakola a composé le hit M.D, lui fait le meilleur compliment, une nouvelle fois dans Yard, le comparant volontiers à Mbappé. Rien ne pouvait faire plus plaisir à ce fan inconditionnel de foot qui ne cesse de voir des similitudes entre le rap et ce sport.

 

Mais loin de prendre la grosse tête, Tiakola, révèle ce qu’il ressent à l’écoute de ces éloges : « ils ne me complimentent pas pour rien, je dois faire mes preuves et ne pas les décevoir. » confie-il très ému. Conscient de tous les progrès qui lui reste encore à faire, il ne cesse de travailler et d’améliorer ses morceaux. De ses mélodies qu’il compose souvent lui-même, à n’importe quel moment de la journée, quand tristesse et inspiration l’envahissent, à ses textes qui racontent sa vie – son enfance difficile à La Courneuve, les rivalités et les solidarités entre potes–  du haut de ses 22 ans, en passant par sa maîtrise de l’AutoTune, qu’il apprécie particulièrement qui donne l’impression qu’il chante et confère à ses morceaux une identité toute particulière : autant d’éléments sur lesquels Tiakola ne cesse de questionner pour être le meilleur. 

 

Mélo, (2022) de Tiakola. Disponible le 27 mai sur toutes les plateformes.