28 sept 2022

4 histoires improbables sur les trophées sportifs

Une médaille olympique catastrophique, un trophée dérobé, un écrin Louis Vuitton… À l’approche de la Coupe du monde de rugby en France – du 8 septembre au 28 octobre – et des jeux Olympiques de Paris, Numéro vous dévoile quatre histoires improbables sur les trophées sportifs.

Le trophée des Championnats du monde de “League of Legends“ présenté dans un écrin Louis Vuitton à Paris en 2019.

1. Un trophée de jeu vidéo… dans un écrin Louis Vuitton.

 

Lancé en 2009 par la société américaine Riot Games, le jeu vidéo League of Legends cartonne immédiatement et participe enfin à la démocratisation des sports électroniques (eSport) souvent décriés… voire moqués. Le principe est le suivant : deux équipes s’affrontent dans une arène virtuelle en ligne (MOBA) et chaque joueur contrôle un champion aux compétences uniques. La première équipe à détruire le bâtiment situé au cœur de la base ennemie remporte la partie. Cette pratique multijoueurs a engendré une véritable communauté de fans qui partagent un jargon spécifique, passent des heures en ligne et encensent les mêmes gourous : des gamers professionnels, véritable sportifs de haut niveau qui rapportent des millions de dollars à leurs équipes respectives et enterrent progressivement le cliché du geek aux mains pleines de chips (on compte toutefois Pringles ou Justin Bridou parmi les sponsors de certaines équipes). Mais en France, l’équipe Vitality tire son épingle du jeu suivie de près par la section eSport du Paris Saint-Germain. Au nombre de 13, les ligues professionnelles sont devenues des institutions, de la LCS d’Amérique du Nord à la LCK en Corée. 

 

En 2019, à quelques semaines du coup d’envoi de la finale de la plus grande compétition internationale, c’est une maison de luxe qui crée la surprise : Louis Vuitton et Riot Games annoncent leur collaboration exclusive. La maison a développé un écrin somptueux destiné à accueillir la “Summoner’s Cup”, trophée décerné aux champions du monde et considéré comme le prix le plus prestigieux de la catégorie eSport. Objectif de ce coup de com’ : valoriser la France – qui organise les JO en 2024 –, en mettre plein la vue au marché asiatique et “renforcer le prestige du plus incontournable des événements League of Legends” selon Naz Aletaha, directrice des partenariats chez Riot Games.

Le trophée Jules Rimet de la Coupe du Monde de football dérobé en 1966 en Angleterre.

2. Mais qui a volé la Coupe du monde de football ?

 

Attribué aux vainqueurs de la Coupe du monde de football, le trophée Jules Rimet – nommé ainsi jusqu’en 1970 – semble frappé par une malédiction. S’il est parvenu à échapper aux Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, dissimulé dans une boîte à chaussure par l’Italien Ottorino Barassi, alors vice-président de la FIFA, il est tout simplement dérobé 20 ans plus tard, en 1966. À l’époque, la nouvelle fait l’effet d’une bombe : l’Angleterre, berceau du football, a été choisie pour organiser la compétition mais à quelques mois du coup d’envoi… le trophée reste introuvable. Il a tout simplement été volé lors d’une exposition au Westminster Central Hall, dans le sud de Londres, au nez et à la barbe de tout le service de sécurité. Malgré un signalement diffusé à travers le pays – un homme au cheveux noir et à la joue barrée par une cicatrice – Scotland Yard patauge et, surtout, commence à paniquer à l’approche de la compétition. Le coup de grâce survient lorsque le président de la Football Association, Joe Mears, reçoit une demande de rançon à hauteur de 15 000 livres sterling. La police organise alors un faux rendez-vous afin deduper le maître-chanteur mais ne coince en réalité qu’un simple intermédiaire, envoyé immédiatement en cellule. Quelques jours plus tard, le trophée est finalement découvert lors d’une simple balade par un héros inattendu : Pickles, valeureux petit chien noir et blanc qui a désormais une plaque en sa mémoire.

Une médaille olympique sur laquelle figure la déesse Niké ainsi que le Colisée d’après le modèle du sculpteur italien Giuseppe Cassioli.

3. Une erreur improbable gravée sur la médaille olympique

 

Inaugurés à Athènes en 1896, les Jeux olympiques modernes font s’affronter les plus grands athlètes mondiaux dans la pure tradition des Jeux de la Grèce Antique. À la clé, une médaille de bronze, d’argent ou d’or et une place indiscutable dans l’histoire du sport. En 1923, sous la houlette du Comité International Olympique (CIO), un concours propose à des sculpteurs de présenter un nouveau projet de médaille à destination des jeux d’Amsterdam de 1928. Une œuvre retient particulièrement l’attention du jury : une médaille sur laquelle figure Niké, sœur de Zeus et déesse grecque de la Victoire dont les ailes inspireront d’ailleurs la virgule de la marque Nike en 1964. Le sculpteur, un certain Giuseppe Cassioli, n’a pas manqué de rendre hommage à ses origines italienne en intégrant le Colisée derrière la déesse, référence directe aux olympiades antiques. Sauf que les jeux olympiques sont originaires de Grèce et que le monument romain n’a strictement rien à faire sur la médaille. La bourde demeure jusqu’aux jeux de 2004, à Athènes encore, le Colisée ayant été remplacé par le stade panathénaïque, un édifice antique d’Athènes composé principalement de marbre.

L’emblématique bouclier de Brennus dessiné par Pierre de Coubertin et notamment remporté par l’équipe de Castres en 2013.

4. Une équipe de Rugby égare le bouclier de Brennus

 

Depuis 1892, 27 clubs ont remporté le fameux bouclier de Brennus, illustre trophée conçu par le baron Pierre de Coubertin et récompensant les vainqueurs du Top 14, le championnat de France de Rugby à XV. En 2013, le Castres olympique s’impose et remporte le précieux sésame exactement vingt ans après son précédent sacre. La ville est en feu, les joueurs exultent et célèbrent leur victoire jusqu’au bout de la nuit. Mais au petit matin… le trophée a disparu. L’entraîneur de l’époque, Laurent Travers se souvient de l’épisode au micro de France Info : “On l’a cherché pendant deux jours mais on savait que les joueurs s’étaient tous réunis pour passer une soirée ensemble. On savait qu’il ne pouvait pas être volé : il est assez lourd et ce n’est pas le genre de chose que l’on peut mettre dans sa poche.” Après plusieurs heures de recherches, le bouclier fixé sur un socle de bois – d’où son surnom de “bout de bois” – est finalement retrouvé en parfait état non sans une certaine odeur de chlore : il se trouvait au fond de la piscine de l’hôte de la soirée.