Prix LVMH 2023 : qui sont les neuf créateurs finalistes ?
Parmi les vingt-deux créateurs de mode sélectionnés en mars, le prix LVMH dévoile ses neuf finalistes de l’édition 2023.
Par Camille Bois-Martin.
Sur les 2 400 candidats ayant concouru au prix LVMH 2023, 22 avaient été sélectionnés pour présenter en personne leurs créations au jury du prix, le temps d’un showroom organisé en mars pendant la dernière Fashion Week. Italie, Ukraine, France, Jamaïque, États-Unis, Canada, Japon… originaires des quatre coins du monde, les neuf candidats retenus pour la finale – programmée le 7 juin – sont représentatifs de la “diversité culturelle, [la] valorisation d’artisanats traditionnels et [l’]audace créative [qui] caractérisent cette sélection” pour reprendre les mots de Delphine Arnault, membre du jury aux côtés de Jonathan Anderson, Maria Grazia Chiuri, Nicolas Ghesquière, Marc Jacobs, Kim Jones, Nigo, Stella McCartney et Silvia Venturini Fendi. Autant de noms très influents dans le monde de la mode, qui ont départagé les neuf créateurs à suivre de près jusqu’en juin.
Aaron Esh
Pour Aaron Esh, tout est dans la simplicité et le détail : le pli d’une veste, le col d’une chemise mise à l’envers… Choisissant de garder son patronyme pour nommer son label, le jeune créateur britannique propose une silhouette masculine à la frontière des genres : un veston à boutons devient un dos-nu, un haut se déploie sur le buste en une longue cravate. Aaron Esh s’empare des codes des gardes-robes féminines et les revisite pour proposer des collections hommes à la maîtrise parfaite, qu’il doit probablement à son diplôme de la prestigieuse Central Saint Martins de Londres, obtenu l’an dernier.
Better, par Julie Pelipas
Ancienne directrice du Vogue Ukraine et directrice créatrive consultante pour de nombreuses marques, Julie Pelipas connaît le monde de la mode sur le bout des doigts. C’est ainsi presque sans surprise qu’elle parvient à hisser son label Better, fondé il y quatre ans à peine (2019), parmi les neuf finalistes du prix LVMH 2023. Point de départ de tous les vêtements de la créatrice ukrainienne : la matière. Plus qu’un pré-requis, l’upcycling est à la base même de ses créations, qui prennent forme à partir de deadstocks que Julie Pelipas récupère. Avec, elle imagine un tailleur composé de trois vestes de costume, un jean fait à partir de deux autres… et conçoit des silhouettes entre streetwear et tailoring.
Burc Akyol
Depuis 2019, Burc Akyol, créateur éponyme de sa maison de demi-couture, fait dialoguer avec succès le Moyen-Orient et l’Occident, à travers des collections mêlant sensualité, épurement et expérimentation matérielle. Le trentenaire français d’origine turque mixe avec brio l’innovation et le savoir-faire avec la culture de son pays et imagine un vestiaire dont les pièces vont du plus opulent au plus classique – pull en cachemire ou haut-sculpture moulé à partir de ses propres mains…
Diotima par Rachel Scott
C’est une mode empreinte d’artisanat que Rachel Scott propose avec son label Diotima. Colorées et enivrantes, ses collections mettent l’accent sur le travail manuel et les ateliers qui conçoivent ses délicates pièces en crochet. Pour la créatrice jamaïcaine, les couturiers constituent en effet le futur d’une de mode de plus en plus responsable, de l’environnement tout autant que de la main-d’œuvre.
Luar par Raul Lopez
Raul Lopez est une étoile montante de la mode. Plein d’entrain et d’ambition, il conçoit des pièces pour “toutes les bad bitches de New York”, prêts à taper du talon dans les rues de Manhattan. Dans un parfait équilibre entre opulence et chic, le jeune créateur américain propose de longues robes tailleurs, des manteaux aux épaules XXL et à la taille cintrée presque exagérée, pour une allure dramatique qui ne laissera personne passer inaperçu.
Magliano par Luca Magliano
Fondé en 2017, le label Magliano redéfinit l’élégance à l’italienne. Avec des collections unisexes, le jeune créateur Luca Magliano crée des pièces au design minimaliste mais foisonnant de détails : un sous-vêtement porté au-dessus de la ceinture, un haut rentré dans le pantalon en diagonale… Il travaille des silhouettes à l’allure chic et provinciale, qui semblent parfois sortir tout droit des seventies.
Paolina Russo par Lucile Guilmard et Paolina Russo
Totalement ancrées dans l’air du temps, les créatrices Lucile Guilmard (française) et Paolina Russo (canadienne) imaginent des collections sportswear dont les silhouettes ne sont pas sans rappeler les looks grunge arborés par Bella Hadid ces derniers mois. À partir de matière recyclées, elles composent des pièces surprenantes et colorées – à l’image d’un corset réalisé à partir de morceaux récupérés sur une paire de baskets de sport… à porter comme les créatrices : par-dessus une chemise, avec une jupe en maille crochet.
Quira par Veronica Leoni
Veronica Leoni a exercé son talent chez Jil Sander, Céline puis Moncler, avant de fonder son propre label Quira. Libre d’exprimer toute son imagination, elle choisit, pour ses collections, un seul mot d’ordre : la pureté de la coupe. Et accorde une grande importance à la laine, qu’elle décline dans la plupart de ses pièces – en polo, veste de costume, pantalon… Le tout dans une palette chromatique simple et efficace, allant du beige au noir en passant par le gris.
Setchu par Satoshi Kutawa
Satoshi Kutawa a voyagé à travers le monde entier. Kyoto, Paris, Milan, Londres : il développe dans ses collections une approche unique de la mode, inspirée par toutes ces villes qui l’ont marqué. Pliant et repliant inlassablement des origamis, le créateur japonais met l’accent sur la structure de ses vêtements. Aucun pli ni bouton ne sont ajoutés s’ils ne participent pas à travailler la coupe d’une veste de costume ou d’un pantalon. Intemporelles et conçues pour un usage quotidien, les pièces Setchu sont pensés comme des indispensables de toute garde-robe.