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Pharrell Williams vend sa collection de bijoux, sneakers et montres aux enchères
Fin septembre 2022, quelques jours après avoir annoncé le lancement de Joopiter, sa maison de ventes aux enchères en ligne, Pharrell WIlliams dévoile se séparer d’une centaine d’objets accumulés durant les trois décennies de sa flamboyante carrière. Une collection personnelle ultra-bling qui se chiffre en milliers de carats et dollars et dont les bénéfices seront reversés à son association Black Ambition.
par Erwann Chevalier.
Autant inspirant qu’inspiré, Pharrell Williams n’a de cesse de se réinventer. Rappeur, producteur, mannequin, directeur d’hôtel à Miami, dirigeant de son label de skincare nommée Humanrace… l’Américain, aujourd’hui âgé de 49 ans, est un touche-à-tout, mais surtout une véritable icône de mode. À la très fine frontière de l’avant-garde joyeuse et radicale, l’artiste polymorphe, originaire de l’État de Virginie, n’a jamais été timide en matière de style. En résulte d’exceptionnels looks arborés sur les tapis rouges, sa présence sur des podiums quand il n’enchaîne pas des collaborations, notamment avec les grandes maisons de couture telle Chanel, en 2019, pour qui il a imaginé la première collection de pièces commercialisées pour les hommes. En ce mois d’octobre 2022, Pharrell Williams fait le point sur trois décennies de carrière en faisant, ni plus ni moins, un grand ménage. Fort d’une expérience ponctuée de rencontres et de collaborations, l’artiste lance sa propre maison de vente aux enchères en ligne, nommée Joopiter, pour transmettre à son public ses pièces de collections les plus emblématiques.
“L’idée derrière ce projet est de souligner l’importance qu’un objet passe de main en main et de respecter la valeur symbolique de ce dernier”, explique l’artiste, dans un communiqué. Avec onze conteneurs remplis de trésors, selon les dires de Pharrell Williams dans le média américain Financial Times, les collectionneurs peuvent tenter de s’offrir une petite partie — matérielle — de la carrière flamboyante de l’artiste. Et il semblerait qu’il n’y a pas que sa carrière qui soit flamboyante. Comble du bling, l’interprète du morceau Happy (2013) propose, par exemple, d’acquérir des baskets Stan Smith ornées de 1 600 cristaux Swarovski, une paire de lunette de soleil racing pavée de diamants blancs sur de l’or 18 carats, un petit téléphone Blackberry en or jaune 14 carats ou bien une étonnante malle Louis Vuitton avec le monogramme LV multicolore, conçu par l’artiste Takashi Murakami en 2004. Ces pièces tape-à-l’œil et ce déluge de carats — majoritairement issue de l’époque N.E.R.D, un groupe de hip-hop fondé par Pharrell Williams — n’ont, cependant, pas dissuadé les enrichisseurs qui ont fortement fait grimper les enchères, jusqu’à frôler les 500 000 dollars, pour une impressionnante montre entièrement sertie de diamants signée de la maison Chopard.
Pharrell WIlliams, rappeur, producteur et icône de mode
Depuis ses débuts en 1992, au sein du duo de producteurs The Neptunes, Pharrell Williams n’a eu de cesse de se réinventer. Artiste aussi inspiré qu’inspirant, le rappeur et producteur américain multi-récompensé – il compte 13 Grammy Awards et 2 Oscars à son palmarès – fait preuve d’un sens du business remarquable. Entrepreneur aguerri, il compte parmi ses nombreux projets plusieurs labels de mode, notamment la marque streetwear Billionaire Boys Club fondée en 2003 avec son ami Nigo (aujourd’hui à la direction artistique de Kenzo), The Goodtime, un hôtel à Miami à la déco forcément kitsch ouvert en 2021, ou encore Humanrace, une ligne de soins éthiques pour homme lancée cette année – idéale pour tous ceux qui souhaitent percer ses secrets de jeunesse. Outre cette carrière professionnelle auréolée de succès, l’Américain âgé de 49 ans peut se vanter depuis trois décennies de compter parmi les personnalités les mieux habillées de la planète.
Infusant son style streetwear de détails ludiques et accessoires avant-gardistes – on se rappelle encore du fedora Vivienne Westwood qu’il arborait en 2014 au Grammy Awards – l’artiste pluridisciplinaire, n’a jamais été timide en matière de style, sans jamais faire dans la provocation. Une approche de la mode pointue doublée d’un attitude humble et discrète (on est loin des polémiques de Kanye West) qui lui ont valu de nombreuses collaborations avec Adidas, G-Star, le galeriste Emmanuel Perrotin et même l’illustre maison de couture Chanel, pour laquelle il signe la première et unique collection destinées aux hommes en 2019.
Joopiter, une maison de ventes aux enchères humaniste et bling
Cascade de pierres précieuses, déluge de carats, avalanche de bling… l’interprète de la célèbre chanson Happy (2013) ne déçoit pas quant il s’agit de satisfaire les amateurs de pièces rares et logotypées. Parmis ces créations – pour la plupart uniques et conçues sur-mesure – on remarque trois paires Stan Smith ornées de 1 600 cristaux Swarovski offertes par Adidas pour son 41ème anniversaire en 2014 et portées lors de performances, une imposante malle Louis Vuitton ornée du monogramme LV revisité par l’artiste Takashi Murakami en 2004 et du logo Billionaire Boys Club, une PSP en or 14 carats et son étui Goyard en cuir (2008). On retrouve également plusieurs pièces issues de sa longue collaboration avec le joaillier Jacob&Co comme une paire de lunette de soleil Oakley en or jaune 18 carats pavé de 2 350 diamants taille brillants (pour un total de 9,41 carats), un téléphone Blackberry en or jaune 14 carats (2009) et plusieurs colliers de haute joaillerie en or et pierres précieuses façonnées en exclusivité. Ces lourdes gourmettes agrémentées de gros pendentifs rappellent d’ailleurs qu’à l’époque, le joaillier new-yorkais fut le seul à satisfaire les envies des stars du hip-hop, snobés par les grands noms du milieu. Et apparemment les prix affichés, qui peuvent atteindre la centaine de milliers de dollars, n’ont pas dissuadé les enrichisseurs, prêts à tout pour acquérir une pièce ayant appartenu à la star, même un collier dont la valeur frôle le million.
Ouverte depuis le 20 octobre, cette première vente aux enchères en ligne inaugure non seulement le lancement de sa maison de ventes, Joopiter, mais également une volonté de créer un nouveau modèle. Un système fondé sur des valeurs humanistes et philanthropistes, à rebours des institutions historiques telles que Christie’s et Sotheby’s mais aussi des marketplaces comme Stock XX et The Real Real. “L’idée derrière ce projet est de souligner l’importance qu’un objet passe de main en main et de respecter la valeur symbolique de ce dernier”, explique l’artiste, dans un communiqué. Ainsi, les bénéfices de cette première vente seront reversés à l’association Black Ambition, qu’il a fondé en 2020 et qui soutient des entrepreneurs afro-américains et latino-américains, tandis que pour la suite, Pharrell Williams ambitionne d’inviter des amis, des créateurs et même des marques à organiser leurs propres événements sur sa plateforme.