Les meilleurs looks de Catherine Deneuve au cinéma
Icône du cinéma mais aussi icône de mode, Catherine Deneuve a arboré à l’écran de sublimes looks (souvent signés de son ami Yves Saint Laurent), que ce soit dans Les Parapluies de Cherbourg, Peau d’Âne ou encore Belle de jour. Alors que l’actrice est à l’affiche, ce mercredi 22 mai, du film Marcello Mio de Christophe Honoré, retour sur ses plus belles tenues.
par Louise Menard.
et Violaine Schütz.
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Catherine Deneuve en Yves Saint Laurent dans Les Prédateurs de Tony Scott
Dans Les Prédateurs (1983), film d’horreur culte à l’esthétique léchée et gothique réalisé par Tony Scott (True Romance), le frère de Ridley Scott, Catherine Deneuve campe le rôle d’une femme vampire née il y a plusieurs milliers d’années qui va séduire un médecin spécialisé dans le vieillissement (Susan Sarandon). Non seulement le film contribue à faire de l’actrice une icône lesbienne mais il l’assoit également un peu plus en tant qu’icône de mode.
Aux côtés de son compagnon auquel elle a offert l’immortalité, incarné par le légendaire David Bowie, elle apparaît vêtue de créations Yves Saint Laurent. Parmi les looks les plus sexy et pointus, on retiendra notamment le képi, les lunettes futuristes, le chapeau à voilette (la voilette symbolisant la toile d’araignée dans laquelle elle capture ses proies), les décolletés en satin ou encore le trench en cuir, qui lui donne l’allure d’une femme fatale. Autant de pièces que l’on pourrait porter aujourd’hui.
Catherine Deneuve en tenues chic et sombres dans Tristana de Luis Buñuel
Catherine Deneuve incarne dans Tristana (1970), l’un des films les plus sombres du réalisateur Luis Buñuel, une jeune orpheline de Tolède recueillie par un bourgeois qui deviendra son tuteur puis son amant avant qu’elle ne le quitte pour un autre homme. Finalement, elle aura une tumeur à la jambe, deviendra acariâtre et mutilée et reviendra auprès de son tuteur.
On voit passer ce personnage de l’innocence à la méchanceté et à la tristesse lors d’une transformation cruelle. Pour mieux mettre en lumière ces changements, le réalisateur décide de lui faire porter de plus en plus de noir. Et si au départ elle apparaît austère avec ses chignons et ses vêtements marrons, Tristana finit par se paraître d’un certain érotisme, malgré sa maladie.
L’actrice arbore au départ des tenues conservatrices et élégantes, représentatives de la situation d’enfermement dans laquelle elle se trouve, puis elle apparaît plus maquillée qu’à l’accoutumée et parée de dentelle (et de mystère). Une allure gothique et chic qui va comme un gant à sa beauté froide. « Catherine Deneuve n’est pas précisément mon type de femme mais, boiteuse et maquillée, je la trouve très attirante » dira Luis Buñuel.
Catherine Deneuve en robes couleur de Soleil, de Lune et du Temps dans Peau d’Âne de Jacques Demy
L’adaptation du conte de Perrault Peau d’Âne (1970) par Jacques Demy a donné naissance à des costumes féériques qui figurent sans doute parmi les plus somptueux du cinéma. Catherine Deneuve est sublime en princesse qui demande à son père des robes impossibles à créer dont une scintillante robe couleur de Lune, pour éviter qu’il ne l’épouse.
On est notamment éblouis par sa robe couleur de Soleil aux manches bouffantes et au large jupon, parée de nombreuses dorures, de brocarts et de pierreries. Une création rayonnante et onirique – qu’elle porte durant la confection du cake d’amour – réalisée par la costumière italienne Gitt Magrini, qui a travaillé avec Michelangelo Antonioni et Bernardo Bertolucci.
Catherine Deneuve illumine aussi l’écran aussi avec sa robe bleue (couleur du Temps) confectionnée en toile de cinéma par le costumier Agostino Pace et fabriquée en Italie par la costumière Gitt Magrini, sur laquelle défilent des nuages.
Catherine Deneuve en Yves Saint Laurent dans La Sirène du Mississipi de François Truffaut
Dans La Sirène du Mississipi (1969) de François Truffaut, Catherine Deneuve interprète une femme manipulatrice et séductrice qui rencontre un riche industriel, Jean-Paul Belmondo (à contre-courant dans ce rôle d’homme naïf), via une agence matrimoniale. Pour incarner ce personnage insaisissable, la star est habillée par son ami, le couturier Yves Saint Laurent, le plus cinéphile des grands couturiers selon François Truffaut.
Yves Saint Laurent a puisé dans la collection Rive Gauche du printemps-été 1968 pour rendre l’actrice française plus vénéneuse que jamais. Du body à paillettes sexy à au manteau à plumes en passant la mythique saharienne, les tenues de femme fatale (dépensière) la rendent irrésistible.
Catherine Deneuve en tenues de baronne dans Mayerling de Terence Young
Dans l’histoire d’amour tragique Mayerling (1968), Catherine Deneuve incarne une baronne élégante évoluant dans la ville de Vienne, à la fin du XIXe siècle. Aux côtés d’Omar Sharif, interprétant l’archiduc Rodolphe d’Autriche qui devient son amant, l’actrice arbore des tenues galantes comme lors d’une scène de bal, durant laquelle elle porte une robe-corset à fleurs blanches ultra romantique sublimée par de longs gants.
Ses coiffures sophistiquées (des chignons bouclés ou tressés) viennent ajouter à la superbe de ses looks, des costumes réalisés par le costumier français Marcel Escoffier. D’abord assistant du décorateur Christian Bérard, ce dernier a participé aux costumes de La Belle et la bête (1945) de Jean Cocteau et a travaillé avec des réalisateurs de renom tels que Luchino Visconti et Max Ophüls.
Catherine Deneuve en looks seventies dans Manon 70 de Jean Aurel
Dans la comédie romantique de Jean Aurel Manon 70 (1968), Catherine Deneuve joue, aux côtés de Jean-Claude Brialy et de Sami Frey, une jeune femme au charme fou et à l’esprit libre qui utilise sa beauté pour s’offrir la vie dorée dont elle a toujours rêvé.
Celle dont tous les hommes tombent amoureux et qui change souvent d’amant arbore des looks très seventies, dont certains sont signés du créateur Emmanuel Ungaro. En plus de robes longues aux couleurs chatoyantes et de pulls à cols roulés en laine, on aime particulièrement ses accessoires comme des lunettes de soleil fumées, bleues ou marrons, des bérets, ainsi que des ballerines, qui font d’ailleurs leur grand retour, sur les podiums et dans la rue depuis plusieurs saisons.
Catherine Deneuve en Yves Saint Laurent dans La Chamade de Alain Cavalier
Adapté du roman éponyme de Françoise Sagan, le film La Chamade (1968), réalisé par Alain Cavalier est un récit amoureux mettant en scène Catherine Deneuve aux côtés de Michel Piccoli. L’actrice qui interprète une jeune femme oisive partagée entre deux hommes et deux avenirs, apparaît dans des tenues signées une nouvelle fois Yves Saint Laurent.
Toujours d’une immense grâce, elle porte tour à tour un iconique trench beige, une petite robe noire en mousseline et sequins, une robe ceinturée en soie à col lavallière – des icônes du style parisien – et un ensemble composé d’un maillot de bain une pièce et d’un peignoir en éponge jaune, sous le soleil de Saint-Tropez.
Catherine Deneuve en robes trapèzes dans Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy
Catherine Deneuve reste à jamais liée à l’univers coloré et musical construit par Jacques Demy et Michel Legrand pour Les Demoiselles de Rochefort (1967). Dans ce film étincelant et poétique, elle partage l’écran avec sa sœur, l’actrice Françoise Dorléac, disparue l’année de la sortie du film dans accident de voiture.
Les deux stars qui interprètent d’espiègles jumelles qui rêvent du grand amour rivalisent de glamour avec leurs robes trapèzes blanches aux touches tantôt pop tantôt pastel, parfois assorties de grandes capelines à fleurs. Une allure 100% sixties rehaussée de ballerines à bouts carrés. Ces tenues ont été réalisées par la costumière Jacqueline Moreau, déjà présente sur les Parapluies de Cherbourg (1964) et par la costumière Marie-Claude Fouquet. Encore une fois, l’actrice incarne à merveille le chic à la française.
Catherine Deneuve en Yves Saint Laurent dans Belle de jour de Luis Buñuel
Quand sort le film Belle de jour (1967), le critique de cinéma Bill Krohn écrit : « Catherine Deneuve signe son style : un visage d’ange et une libido du diable« . La formule définit parfaitement l’allure de call-girl ultra chic de Catherine Deneuve dans le long-métrage.
Le film culte et sulfureux Belle de jour, réalisé par Luis Buñuel d’après le roman de Joseph Kessel, est sans doute la collaboration entre Catherine Deneuve et Yves Saint Laurent qui témoigne le mieux de leur symbiose créative.
Le couturier imagine à la fois des créations sages comme la fameuse robe noire à col et manchettes de satin ivoire mais aussi des pièces plus osées comme un trench en vinyle, issu de la collection Rive Gauche 1966. Catherine Deneuve y incarne en effet une héroïne – une bourgeoise qui monnaye ses charmes l’après-midi dans une maison close – aux multiples facettes, à la fois fatale et fragile, glaciale et sensuelle.
Les accessoires jouent également un rôle essentiel dans le film, que ce soit les lunettes et les souliers Roger Vivier ou les chapeaux et les sacs luxueux, qui témoignent d’une certaine aisance financière de l’héroïne.
Catherine Deneuve en trench et robes pastel dans Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy
Les Parapluies de Cherbourg (1964), immense classique du cinéma français, lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes en 1964 – diffusé cette année dans la sélection des classiques au festival, avec le soutien de Chanel -, dévoile Catherine Deneuve au grand public et participe grandement selon elle à son amour pour le métier d’actrice.
Ce film entièrement (en)chanté et très coloré – qui fête ses 60 ans cette année – conte l’histoire d’un jeune couple fou amoureux séparé par la guerre d’Algérie. Et sous son apparente légèreté, il dit quelque chose de la condition féminine de l’époque : l’héroïne porte des tenues qui se confondent avec le décor tant elles sont assorties aux teintes des paysages urbains et des intérieurs. Comme pour dire que les femmes faisaient alors papier peint…
Avec ce film, Catherine Deneuve donne également un visage, en France, comme à l’étranger, à la Parisienne chic et se pare de nombreuses tendances des années 60. Vêtue notamment d’un trench beige, d’une robe rose ou de pièces fleuries ou vichy, la vendeuse de parapluies arbore aussi souvent un petit noeud dans les cheveux et apparaît, sous la neige, parée d’un gros manteau de fourrure. Autant de looks devenus cultes qui pourraient s’inscrire dans les tendances « coquette » et preppy d’aujourd’hui.
Marcello Mio (2024) de Christophe Honoré, avec Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve, en compétition officielle au Festival de Cannes 2024 et au cinéma le 22 mai 2024.