Jean Paul Gaultier: how designers are revisiting his legacy, from Olivier Rousteing to Simone Rocha
Alors que ce lundi 18 mars 2024, Jean Paul Gaultier annonçait Nicolas di Felice, directeur artistique de Courrèges, comme nouveau créateur invité à revisiter son héritage, Numéro revient sur les six précédentes collaborations. De Chitose Abe, fondatrice du label Sacai, à Julien Dossena, en passant par Glenn Martens, Olivier Rousteing, Haider Ackermann et Simone Rocha…
Fashion designers revisit the legacy of Jean Paul Gaultier
After presenting his masterful final haute couture show in January 2020, Jean Paul Gaultier unveiled an innovative concept designed to keep his legacy alive. Twice a year, he entrusts the keys to his couture ateliers to a guest fashion designer whose goal is to revisit his archives through the lens of their own stylistic codes.
On Monday 18th of March, 2024, as Jean Paul Gaultier appointed Nicolas di Felice, artistic director of Courrèges, as the designer of his next haute couture show, Numéro looked back at the six past collaborations.
Des créateurs de mode revisitent l’héritage Jean Paul Gaultier
Après avoir présenté un dernier défilé haute couture magistral en janvier 2020, Jean Paul Gaultier dévoilait un concept innovant destiné à faire perdurer son héritage. Deux fois par an, il confie les clés de ses studios haute couture à un créateur invité à revisiter ses archives à travers ses codes stylistiques personnels.
Alors que ce lundi 18 mars 2024, Jean Paul Gaultier annonçait Nicolas di Felice, directeur artistique de Courrèges, pour son prochain défilé haute couture, Numéro revient sur les six précédentes collaborations.
De Chitose Abe, fondatrice du label Sacai, à Julien Dossena de Rabanne, en passant par Glenn Martens, à la tête de Y Project et Diesel, Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, Haider Ackermann et Simone Rocha.. chacune de ses collections prolonge la vision d’un créateur de mode français devenu culte.
Fashion designers revisit the legacy of Jean Paul Gaultier
After presenting his masterful final haute couture show in January 2020, Jean Paul Gaultier unveiled an innovative concept designed to keep his legacy alive. Twice a year, he entrusts the keys to his couture ateliers to a guest fashion designer whose goal is to revisit his archives through the lens of their own stylistic codes.
On Monday 18th of March, 2024, as Jean Paul Gaultier appointed Nicolas di Felice, artistic director of Courrèges, as the designer of his next haute couture show, Numéro looked back at the six past collaborations.
Des créateurs de mode revisitent l’héritage Jean Paul Gaultier
Après avoir présenté un dernier défilé haute couture magistral en janvier 2020, Jean Paul Gaultier dévoilait un concept innovant destiné à faire perdurer son héritage. Deux fois par an, il confie les clés de ses studios haute couture à un créateur invité à revisiter ses archives à travers ses codes stylistiques personnels.
Alors que ce lundi 18 mars 2024, Jean Paul Gaultier annonçait Nicolas di Felice, directeur artistique de Courrèges, pour son prochain défilé haute couture, Numéro revient sur les six précédentes collaborations.
De Chitose Abe, fondatrice du label Sacai, à Julien Dossena de Rabanne, en passant par Glenn Martens, à la tête de Y Project et Diesel, Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, Haider Ackermann et Simone Rocha.. chacune de ses collections prolonge la vision d’un créateur de mode français devenu culte.
Jean Paul Gaultier by Sacai: hybridization and experimentation
In early 2020, shortly after unveiling his last haute couture show, Jean Paul Gaultier revealed the name of the first fashion designer invited to take over his legacy for a show scheduled in 2021: Chitose Abe, the founder of the Japanese label Sacai. From the very first look, the navy-blue, tennis striped suit – one of Jean Paul Gaultier’s signature pieces – gave birth to a baroque dress, as well as oversized, high-waisted pants and asymmetrical, unstructured blazers. Used to distorting wardrobe basics, just like the French couturier, Chitose Abe confirms her talent by turning trench coats, bombers and down jackets into dresses with surprising proportions, while denim shorts are multiplied tenfold and superimposed to form the pleats of a tone-on-tone skirt. A collection that testifies to Chitose Abe’s love of punk fashion, but also to the art of deconstruction, a legacy of her elders Rei Kawakubo and Yohji Yamamoto passed down to her.
“The way Chitose Abe tears clothes down matches my idea of recuperation, just like when women would sometimes take their husbands’ pants and turn them into skirts during World War II. (…) She took up techniques I had already used and improved them. I was very moved to see the result, and I also loved the models, the presentation… It was me without being me.”
Jean Paul Gaultier par Sacai : hybridation et expérimentation
Début 2020, peu de temps après avoir dévoilé son dernier défilé haute couture, Jean Paul Gaultier révèle le nom de la première créatrice invitée à s’emparer de son héritage : Chitose Abe, fondatrice du label japonais Sacai, qui présentera son défilé en 2021. Dès le premier look, Le costume bleu marine à rayure tennis, l’une des pièces fétiches de Jean Paul Gaultier, donne naissance à une robe baroque, un pantalon taille haute XXL, et des blazers asymétriques et déstructurés. Habituée, comme le couturier français, à détourner les basiques du vestiaire, la créatrice confirme son talent en transformant les trenchs, bombers et doudounes pour en faire des robes aux proportions étonnantes, tandis que des shorts en denim décuplés et superposés forment les plissés d’une jupe ton sur ton. Une collection qui témoigne de l’amour de Chitose Abe pour la mode punk, mais aussi pour l’art de la déconstruction de ses aînés Rei Kawakubo et Yohji Yamamoto, dont elle s’impose en héritière.
“La déconstruction du vêtement de Chitose Abe rencontre bien mon idée de récupération, comme pendant la Seconde Guerre mondiale quand les femmes prenaient parfois le pantalon de leur mari pour le transformer en jupe. (…) Elle a repris des techniques que j’avais déjà utilisées, en les faisant évoluer. J’étais très ému de voir le résultat, et j’ai aimé aussi les mannequins, la présentation… C’était moi sans être moi.”
Retrouvez toutes les photos du défilé Jean Paul Gaultier haute couture par Sacai.
Jean Paul Gaultier by Sacai: hybridization and experimentation
In early 2020, shortly after unveiling his last haute couture show, Jean Paul Gaultier revealed the name of the first fashion designer invited to take over his legacy for a show scheduled in 2021: Chitose Abe, the founder of the Japanese label Sacai. From the very first look, the navy-blue, tennis striped suit – one of Jean Paul Gaultier’s signature pieces – gave birth to a baroque dress, as well as oversized, high-waisted pants and asymmetrical, unstructured blazers. Used to distorting wardrobe basics, just like the French couturier, Chitose Abe confirms her talent by turning trench coats, bombers and down jackets into dresses with surprising proportions, while denim shorts are multiplied tenfold and superimposed to form the pleats of a tone-on-tone skirt. A collection that testifies to Chitose Abe’s love of punk fashion, but also to the art of deconstruction, a legacy of her elders Rei Kawakubo and Yohji Yamamoto passed down to her.
“The way Chitose Abe tears clothes down matches my idea of recuperation, just like when women would sometimes take their husbands’ pants and turn them into skirts during World War II. (…) She took up techniques I had already used and improved them. I was very moved to see the result, and I also loved the models, the presentation… It was me without being me.”
Jean Paul Gaultier par Sacai : hybridation et expérimentation
Début 2020, peu de temps après avoir dévoilé son dernier défilé haute couture, Jean Paul Gaultier révèle le nom de la première créatrice invitée à s’emparer de son héritage : Chitose Abe, fondatrice du label japonais Sacai, qui présentera son défilé en 2021. Dès le premier look, Le costume bleu marine à rayure tennis, l’une des pièces fétiches de Jean Paul Gaultier, donne naissance à une robe baroque, un pantalon taille haute XXL, et des blazers asymétriques et déstructurés. Habituée, comme le couturier français, à détourner les basiques du vestiaire, la créatrice confirme son talent en transformant les trenchs, bombers et doudounes pour en faire des robes aux proportions étonnantes, tandis que des shorts en denim décuplés et superposés forment les plissés d’une jupe ton sur ton. Une collection qui témoigne de l’amour de Chitose Abe pour la mode punk, mais aussi pour l’art de la déconstruction de ses aînés Rei Kawakubo et Yohji Yamamoto, dont elle s’impose en héritière.
“La déconstruction du vêtement de Chitose Abe rencontre bien mon idée de récupération, comme pendant la Seconde Guerre mondiale quand les femmes prenaient parfois le pantalon de leur mari pour le transformer en jupe. (…) Elle a repris des techniques que j’avais déjà utilisées, en les faisant évoluer. J’étais très ému de voir le résultat, et j’ai aimé aussi les mannequins, la présentation… C’était moi sans être moi.”
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Jean Paul Gaultier by Glenn Martens: maximalism and sensuality
Among extravagance, maximalism and opulence, Glenn Martens’ couture collection for Jean Paul Gaultier leaves no one indifferent. With about thirty pieces, the avant-garde designer, artistic director of the label Y/Project and of Diesel, pushes the French couturier’s DNA to the another level. For starters, the stripes: he uses both vertically and horizontally this pattern so dear to Jean Paul Gaultier to cover all ensembles and dresses in order to accentuate the feminine curves. Then, the corset: in each piece, Glenn Martens creates a wide range of lacings from this iconic accessory, sometimes spectacular on a section of a dress, at times following the length of a dress from shoulder to foot, while satin ribbons intertwine to circle the bust. The Belgian fashion designer also enhances the sensuality of the body with a series of sheer, skin-tight sheath dresses, for a bodycon effect. As a result of great technical prowess, the collection also pays tribute to the origins of haute couture, with voluminous taffetas reminiscent of creations by Charles James or Charles Frederik Worth.
“Knowing my archives and seeing what Glenn Martens was offering with his label Y/Project, I could already picture what he would be interested in and what direction he would take. I have always loved and followed his work. I remember a pair of incredible thigh-high boots in organza or organdie in particular. What strikes my attention is his wildness combined with his Flemish discipline.”
See all the photos from the Jean Paul Gaultier haute couture show by Glenn Martens.
Jean Paul Gaultier par Glenn Martens : maximalisme et sensualité
Extravagance, maximalisme, opulence : la collection haute couture de Glenn Martens pour Jean Paul Gaultier ne laisse personne indifférent. Avec cette trentaine de pièces, le créateur avant-gardiste, directeur artistique du label Y/Project mais aussi de Diesel, pousse l’ADN du couturier français à son paroxysme. Avec la rayure, d’abord : reprenant ce motif cher au couturier, à la verticale ou à l’horizontale, le créateur en recouvre l’intégralité des ensembles et des robes pour accentuer les courbes féminines. À travers le corset, ensuite : au fil des pièces, Glenn Martens décline les laçages de cet accessoire iconique, tantôt immenses sur le pan d’une robe, tantôt le long d’une robe, de l’épaule jusqu’au pied, tandis que les rubans en satin s’entrelacent pour enserrer le buste. Le créateur belge exalte également la sensualité du corps à travers une série de robe fourreaux moulantes transparentes aux airs de secondes peaux. Fruits de grandes prouesses techniques, la collection rend aussi hommage aux origines de la haute couture, avec des taffetas volumineux qui rappellent les créations de Charles James ou Charles Frederik Worth.
“Connaissant mes archives et voyant ce que Glenn Martens propose avec son label Y/Project, je pouvais déjà imaginer ce qui allait l’intéresser, dans quelle direction il allait aller. J’ai toujours suivi et beaucoup aimé son travail. Je me souviens notamment d’une paire de cuissardes incroyables en organza ou en organdi. Ce qui m’intéresse, c’est cette folie conjuguée à sa rigueur flamande.”
Retrouvez toutes les photos du défilé Jean Paul Gaultier haute couture par Glenn Martens.
Jean Paul Gaultier by Glenn Martens: maximalism and sensuality
Among extravagance, maximalism and opulence, Glenn Martens’ couture collection for Jean Paul Gaultier leaves no one indifferent. With about thirty pieces, the avant-garde designer, artistic director of the label Y/Project and of Diesel, pushes the French couturier’s DNA to the another level. For starters, the stripes: he uses both vertically and horizontally this pattern so dear to Jean Paul Gaultier to cover all ensembles and dresses in order to accentuate the feminine curves. Then, the corset: in each piece, Glenn Martens creates a wide range of lacings from this iconic accessory, sometimes spectacular on a section of a dress, at times following the length of a dress from shoulder to foot, while satin ribbons intertwine to circle the bust. The Belgian fashion designer also enhances the sensuality of the body with a series of sheer, skin-tight sheath dresses, for a bodycon effect. As a result of great technical prowess, the collection also pays tribute to the origins of haute couture, with voluminous taffetas reminiscent of creations by Charles James or Charles Frederik Worth.
“Knowing my archives and seeing what Glenn Martens was offering with his label Y/Project, I could already picture what he would be interested in and what direction he would take. I have always loved and followed his work. I remember a pair of incredible thigh-high boots in organza or organdie in particular. What strikes my attention is his wildness combined with his Flemish discipline.”
See all the photos from the Jean Paul Gaultier haute couture show by Glenn Martens.
Jean Paul Gaultier par Glenn Martens : maximalisme et sensualité
Extravagance, maximalisme, opulence : la collection haute couture de Glenn Martens pour Jean Paul Gaultier ne laisse personne indifférent. Avec cette trentaine de pièces, le créateur avant-gardiste, directeur artistique du label Y/Project mais aussi de Diesel, pousse l’ADN du couturier français à son paroxysme. Avec la rayure, d’abord : reprenant ce motif cher au couturier, à la verticale ou à l’horizontale, le créateur en recouvre l’intégralité des ensembles et des robes pour accentuer les courbes féminines. À travers le corset, ensuite : au fil des pièces, Glenn Martens décline les laçages de cet accessoire iconique, tantôt immenses sur le pan d’une robe, tantôt le long d’une robe, de l’épaule jusqu’au pied, tandis que les rubans en satin s’entrelacent pour enserrer le buste. Le créateur belge exalte également la sensualité du corps à travers une série de robe fourreaux moulantes transparentes aux airs de secondes peaux. Fruits de grandes prouesses techniques, la collection rend aussi hommage aux origines de la haute couture, avec des taffetas volumineux qui rappellent les créations de Charles James ou Charles Frederik Worth.
“Connaissant mes archives et voyant ce que Glenn Martens propose avec son label Y/Project, je pouvais déjà imaginer ce qui allait l’intéresser, dans quelle direction il allait aller. J’ai toujours suivi et beaucoup aimé son travail. Je me souviens notamment d’une paire de cuissardes incroyables en organza ou en organdi. Ce qui m’intéresse, c’est cette folie conjuguée à sa rigueur flamande.”
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Jean Paul Gaultier by Olivier Rousteing: cone bra and perfume bottle
Conceived as a love letter to Jean Paul Gaultier, Olivier Rousteing’s collection revamps five monuments of the French designer’s legacy. As Jean Paul Gaultier was one of the precursors of discovering models outside the agencies, this show was stage with an inclusive cast and echoes the 1994 collection “Les Tatouages”, with cone bras as a tribute to Madonna and the offbeat tailoring dear to the French “enfant terrible of fashion”. More astonishingly, the collection features sculptural metal creations inspired by the perfume “Le Mâle”.
“I was sure of my choice when I invited him, but when I saw the result, I was very moved. He even went further than I did, outdoing some of my ideas, so there was something exhilarating about his show. And I was in awe when I saw the clothes up close, because Olivier really knew how to use the techniques of haute couture,” Jean Paul Gaultier shared in an exclusive interview with Numéro.
See all photos of the Jean Paul Gaultier haute couture show by Olivier Rousteing.
Jean Paul Gaultier par Olivier Rousteing : bustier conique et bouteille de parfum
Conçue comme une lettre d’amour à Jean Paul Gaultier, la collection imaginée par Olivier Rousteing revient sur cinq piliers du couturier français. Porté par un casting inclusif (Jean Paul Gaultier a été l’un des précurseurs du casting sauvage), ce défilé fait écho à la collection Les Tatouages de 1994, des bustiers coniques en hommage à Madonna, ainsi que le tailoring décalé cher à “l’enfant terrible de la mode” française. Plus étonnant, des créations en métal sculpturales inspirées par le parfum Le Mâle.
“J’étais sûr de mon choix quand je l’ai invité, mais en voyant le résultat, j’étais très ému. Il est même allé encore plus loin que moi, poussant certaines de mes idées, donc ce défilé avait quelque chose de jouissif. Et en voyant de près les vêtements, je suis très admiratif car Olivier a vraiment su utiliser les savoir-faire de la couture”, confie Jean Paul Gaultier à Numéro dans une interview exclusive.
Retrouvez toutes les photos du défilé Jean Paul Gaultier haute couture par Olivier Rousteing.
Jean Paul Gaultier by Olivier Rousteing: cone bra and perfume bottle
Conceived as a love letter to Jean Paul Gaultier, Olivier Rousteing’s collection revamps five monuments of the French designer’s legacy. As Jean Paul Gaultier was one of the precursors of discovering models outside the agencies, this show was stage with an inclusive cast and echoes the 1994 collection “Les Tatouages”, with cone bras as a tribute to Madonna and the offbeat tailoring dear to the French “enfant terrible of fashion”. More astonishingly, the collection features sculptural metal creations inspired by the perfume “Le Mâle”.
“I was sure of my choice when I invited him, but when I saw the result, I was very moved. He even went further than I did, outdoing some of my ideas, so there was something exhilarating about his show. And I was in awe when I saw the clothes up close, because Olivier really knew how to use the techniques of haute couture,” Jean Paul Gaultier shared in an exclusive interview with Numéro.
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Jean Paul Gaultier par Olivier Rousteing : bustier conique et bouteille de parfum
Conçue comme une lettre d’amour à Jean Paul Gaultier, la collection imaginée par Olivier Rousteing revient sur cinq piliers du couturier français. Porté par un casting inclusif (Jean Paul Gaultier a été l’un des précurseurs du casting sauvage), ce défilé fait écho à la collection Les Tatouages de 1994, des bustiers coniques en hommage à Madonna, ainsi que le tailoring décalé cher à “l’enfant terrible de la mode” française. Plus étonnant, des créations en métal sculpturales inspirées par le parfum Le Mâle.
“J’étais sûr de mon choix quand je l’ai invité, mais en voyant le résultat, j’étais très ému. Il est même allé encore plus loin que moi, poussant certaines de mes idées, donc ce défilé avait quelque chose de jouissif. Et en voyant de près les vêtements, je suis très admiratif car Olivier a vraiment su utiliser les savoir-faire de la couture”, confie Jean Paul Gaultier à Numéro dans une interview exclusive.
Retrouvez toutes les photos du défilé Jean Paul Gaultier haute couture par Olivier Rousteing.
Jean Paul Gaultier by Haider Ackermann: masterful tailoring
After the extravagance of Glenn Martens’ and Olivier Rousteing’s collections, Haider Ackermann’s vision stands out from its predecessors for its apparent sobriety. For this new series of pieces, the French designer has decided to emphasize a less flamboyant, yet nonetheless relevant aspect of the house of Jean Paul Gaultier, which is tailoring. Among blazers, tailcoats, and sharp carrot pants, the designer’s minimalist creations play with lines – the famous cone bra worn by Madonna now turns into a bustier with almost pyramidal breasts. As a response to the prevailing dark, deep, monochrome tones of these pared-down pieces, Haider Ackermann offers tangy hues, from sky blue to orange and aniseed green, in the lining or details of a piece, and even extends them to a whole dress. Sequins, fur, Lurex dresses, and white feather pants for an immaculate bride complete this highly sophisticated wardrobe.
“Haider hasn’t taken on the most obvious, best-known or most talked-about features of my universe, like the sailor striped top for instance. Regarding the corset, he instilled a personal inspiration into the piece: he superimposed two of them, a tighter one holding back a wider one, all tucked into a pair of pants. I thought it was a splendid way of diverting my codes by imagining a corset that was itself corseted. When I discovered the collection designed by Haider, I saw a beautiful couture collection above all. I pictured myself wearing it, with beauty and rigor, not with ease. It is quintessential couture to some extent.”
Jean Paul Gaultier par Haider Ackermann : un tailoring magistral
Après l’extravagance des collections de Glenn Martens et Olivier Rousteing, celle de Haider Ackermann se distingue de ses prédécesseurs par son apparente sobriété. Pour cette nouvelle série de pièces, le créateur français a choisi de mettre l’accent sur un aspects moins flamboyant – mais non moins pertinent – de la maison Jean Paul Gaultier : le tailoring. Entre les blazers, vestes queue-de-pie et pantalons carrot affûtés, les créations sans fioritures du designer jouent avec la ligne, à l’instar du fameux corset conique porté par Madonna, transformé en bustier aux seins presque pyramidaux. Aux tonalités sombres, profondes et monochromes qui dominent ces pièces épurées, Haider Ackermann répond par des tonalités acidulées, du bleu ciel au orange en passant par le vert anis, dans la doublure ou les détails, jusqu’à les étendre à l’intégralité des robes. Sequins, fourrure, robe en Lurex, ou encore pantalon à plumes blanches pour une mariée immaculée viennent compléter ce vestiaire d’une grande sophistication.
“Haider ne s’est pas emparé des traits les plus évidents, les plus connus, les plus commentés de mon univers, comme la marinière, par exemple. En ce qui concerne le corset, il s’en est inspiré de façon personnelle : il en a superposé deux, un plus large retenu par un autre qui le resserre, le tout glissé dans un pantalon. J’ai trouvé superbe cette façon de détourner mes codes en imaginant un corset lui-même corseté. Lorsque j’ai découvert la collection dessinée par Haider, j’ai vu avant tout une très belle collection couture. Je m’y suis retrouvé bien s’imaginer porter, avec beauté et rigueur, pas avec facilité. C’est une sorte de quintessence de la couture.”
Retrouvez toutes les photos du défilé Jean Paul Gaultier haute couture par Haider Ackermann.
Jean Paul Gaultier by Haider Ackermann: masterful tailoring
After the extravagance of Glenn Martens’ and Olivier Rousteing’s collections, Haider Ackermann’s vision stands out from its predecessors for its apparent sobriety. For this new series of pieces, the French designer has decided to emphasize a less flamboyant, yet nonetheless relevant aspect of the house of Jean Paul Gaultier, which is tailoring. Among blazers, tailcoats, and sharp carrot pants, the designer’s minimalist creations play with lines – the famous cone bra worn by Madonna now turns into a bustier with almost pyramidal breasts. As a response to the prevailing dark, deep, monochrome tones of these pared-down pieces, Haider Ackermann offers tangy hues, from sky blue to orange and aniseed green, in the lining or details of a piece, and even extends them to a whole dress. Sequins, fur, Lurex dresses, and white feather pants for an immaculate bride complete this highly sophisticated wardrobe.
“Haider hasn’t taken on the most obvious, best-known or most talked-about features of my universe, like the sailor striped top for instance. Regarding the corset, he instilled a personal inspiration into the piece: he superimposed two of them, a tighter one holding back a wider one, all tucked into a pair of pants. I thought it was a splendid way of diverting my codes by imagining a corset that was itself corseted. When I discovered the collection designed by Haider, I saw a beautiful couture collection above all. I pictured myself wearing it, with beauty and rigor, not with ease. It is quintessential couture to some extent.”
Jean Paul Gaultier par Haider Ackermann : un tailoring magistral
Après l’extravagance des collections de Glenn Martens et Olivier Rousteing, celle de Haider Ackermann se distingue de ses prédécesseurs par son apparente sobriété. Pour cette nouvelle série de pièces, le créateur français a choisi de mettre l’accent sur un aspects moins flamboyant – mais non moins pertinent – de la maison Jean Paul Gaultier : le tailoring. Entre les blazers, vestes queue-de-pie et pantalons carrot affûtés, les créations sans fioritures du designer jouent avec la ligne, à l’instar du fameux corset conique porté par Madonna, transformé en bustier aux seins presque pyramidaux. Aux tonalités sombres, profondes et monochromes qui dominent ces pièces épurées, Haider Ackermann répond par des tonalités acidulées, du bleu ciel au orange en passant par le vert anis, dans la doublure ou les détails, jusqu’à les étendre à l’intégralité des robes. Sequins, fourrure, robe en Lurex, ou encore pantalon à plumes blanches pour une mariée immaculée viennent compléter ce vestiaire d’une grande sophistication.
“Haider ne s’est pas emparé des traits les plus évidents, les plus connus, les plus commentés de mon univers, comme la marinière, par exemple. En ce qui concerne le corset, il s’en est inspiré de façon personnelle : il en a superposé deux, un plus large retenu par un autre qui le resserre, le tout glissé dans un pantalon. J’ai trouvé superbe cette façon de détourner mes codes en imaginant un corset lui-même corseté. Lorsque j’ai découvert la collection dessinée par Haider, j’ai vu avant tout une très belle collection couture. Je m’y suis retrouvé bien s’imaginer porter, avec beauté et rigueur, pas avec facilité. C’est une sorte de quintessence de la couture.”
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Jean Paul Gaultier by Julien Dossena: a phantasmagorical Paris
While his predecessors have revisited some of Jean Paul Gaultier’s most memorable collections and designs, Julien Dossena explores a theme dear to the designer’s heart: Paris and its population. Each of the 33 looks pays tribute to a specific Parisian neighborhood, in a more or less literal way. Abandoning the subversive aspect of Jean Paul Gaultier’s legacy, the vision of the artistic director of Rabanne unfolds in a myriad of metal chains and chain mails, the Spanish designer’s signature.
“I didn’t come here to do a couture collection that would resemble what I would do in haute couture. I see my work as an interpretation, like any artist would do with a musical repertoire. It is a bit like conducting a recital. It is about giving a different tempo to already existing pieces,” Julien Dossena told Le Monde in an interview.
Jean Paul Gaultier par Julien Dossena : le Paris fantasmé
Tandis que ses prédécesseurs revisitent quelques une des collections ou des designs les plus marquants de Jean Paul Gaultier, Julien Dossena explore une thématique chère au couturier : Paris et ses habitants. Ainsi, chacun des 33 looks rend hommage à un quartier parisien, de façon plus ou moins littérale. Délaissant l’aspect subversif de l’héritage de Jean Paul Gaultier, la vision du directeur artistique de Rabanne se déploie en quantités de chaînes métalliques et cotte de maille, signatures du créateur espagnol.
“Je ne viens pas pour faire une collection de haute couture qui serait ce que moi je ferais en haute couture. Je vois mon travail comme une interprétation. Comme avec le répertoire musical d’un artiste : c’est un peu comme si j’étais chef d’orchestre le temps d’un récital. Il s’agit de donner un autre tempo à des pièces existantes,” confiait Julien Dossena dans une interview pour Le Monde.
Retrouvez toutes les photos du défilé Jean Paul Gaultier haute couture par Julien Dossena.
Jean Paul Gaultier by Julien Dossena: a phantasmagorical Paris
While his predecessors have revisited some of Jean Paul Gaultier’s most memorable collections and designs, Julien Dossena explores a theme dear to the designer’s heart: Paris and its population. Each of the 33 looks pays tribute to a specific Parisian neighborhood, in a more or less literal way. Abandoning the subversive aspect of Jean Paul Gaultier’s legacy, the vision of the artistic director of Rabanne unfolds in a myriad of metal chains and chain mails, the Spanish designer’s signature.
“I didn’t come here to do a couture collection that would resemble what I would do in haute couture. I see my work as an interpretation, like any artist would do with a musical repertoire. It is a bit like conducting a recital. It is about giving a different tempo to already existing pieces,” Julien Dossena told Le Monde in an interview.
Jean Paul Gaultier par Julien Dossena : le Paris fantasmé
Tandis que ses prédécesseurs revisitent quelques une des collections ou des designs les plus marquants de Jean Paul Gaultier, Julien Dossena explore une thématique chère au couturier : Paris et ses habitants. Ainsi, chacun des 33 looks rend hommage à un quartier parisien, de façon plus ou moins littérale. Délaissant l’aspect subversif de l’héritage de Jean Paul Gaultier, la vision du directeur artistique de Rabanne se déploie en quantités de chaînes métalliques et cotte de maille, signatures du créateur espagnol.
“Je ne viens pas pour faire une collection de haute couture qui serait ce que moi je ferais en haute couture. Je vois mon travail comme une interprétation. Comme avec le répertoire musical d’un artiste : c’est un peu comme si j’étais chef d’orchestre le temps d’un récital. Il s’agit de donner un autre tempo à des pièces existantes,” confiait Julien Dossena dans une interview pour Le Monde.
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Jean Paul Gaultier couture collection by Simone Rocha
It was Simone Rocha’s turn to present her collection for Jean Paul Gaultier during the Paris haute couture Fashion Week, last January. The Irish designer, who founded her label in 2010, delivers a poetic and provocative interpretation of the French couturier’s universe. Throughout her couture collection, Simone Rocha cross-references the collections “Les Tatouages” and its trompe-l’œil, “Dadaism” and its infamous cone bras, “Barbès” and its gathered satin, and the sailor stripes. She injects her own codes inspired by her native Ireland with humor and sensitivity, but also byhistorical costumes, such as the crinoline hoop skirt, and romantic details like satin bows and ribbons, translucent tulle and nude tones.
Already spotted on Diane Kruger at the 2024 César ceremony and on Florence Pugh at the Oscars after-party, we are eager to see more of this collection on the red carpet.
Traduction Emma Naroumbo Armaing.
La collection haute couture Jean Paul Gaultier par Simone Rocha
En janvier dernier durant la semaine de la haute couture à Paris, c’est au tour de Simone Rocha de présenter sa collection pour Jean Paul Gaultier. Et la créatrice irlandaise qui a lancé sa marque en 2010 livre une interprétation tout en poésie et en provocation de l’univers du couturier français. Tout au long de sa collection haute couture, Simone Rocha croise ainsi les références aux collections Les Tatouages, avec des trompes-l’œil, Le Dadaïsme et ses fameux seins coniques, Barbès et son satin froncé, ou encore à la marinière. Avec humour et sensibilité, elle y injecte ses propres codes inspirés de son Irlande natale, mais aussi des costumes historique comme la jupe panier à crinoline, et de détails romantiques comme des nœuds ou des rubans en satin, du tulle translucide et des couleurs chair.
Déjà arborées par Diane Kruger lors de la cérémonie des César 2024 et Florence Pugh à l’after-party des Oscars, on a hâte de voir plus souvent cette collection sur tapis rouge.
Jean Paul Gaultier couture collection by Simone Rocha
It was Simone Rocha’s turn to present her collection for Jean Paul Gaultier during the Paris haute couture Fashion Week, last January. The Irish designer, who founded her label in 2010, delivers a poetic and provocative interpretation of the French couturier’s universe. Throughout her couture collection, Simone Rocha cross-references the collections “Les Tatouages” and its trompe-l’œil, “Dadaism” and its infamous cone bras, “Barbès” and its gathered satin, and the sailor stripes. She injects her own codes inspired by her native Ireland with humor and sensitivity, but also byhistorical costumes, such as the crinoline hoop skirt, and romantic details like satin bows and ribbons, translucent tulle and nude tones.
Already spotted on Diane Kruger at the 2024 César ceremony and on Florence Pugh at the Oscars after-party, we are eager to see more of this collection on the red carpet.
Traduction Emma Naroumbo Armaing.
La collection haute couture Jean Paul Gaultier par Simone Rocha
En janvier dernier durant la semaine de la haute couture à Paris, c’est au tour de Simone Rocha de présenter sa collection pour Jean Paul Gaultier. Et la créatrice irlandaise qui a lancé sa marque en 2010 livre une interprétation tout en poésie et en provocation de l’univers du couturier français. Tout au long de sa collection haute couture, Simone Rocha croise ainsi les références aux collections Les Tatouages, avec des trompes-l’œil, Le Dadaïsme et ses fameux seins coniques, Barbès et son satin froncé, ou encore à la marinière. Avec humour et sensibilité, elle y injecte ses propres codes inspirés de son Irlande natale, mais aussi des costumes historique comme la jupe panier à crinoline, et de détails romantiques comme des nœuds ou des rubans en satin, du tulle translucide et des couleurs chair.
Déjà arborées par Diane Kruger lors de la cérémonie des César 2024 et Florence Pugh à l’after-party des Oscars, on a hâte de voir plus souvent cette collection sur tapis rouge.