Que penser des looks en papier bulle du défilé Helmut Lang ?
Pour son second défilé Helmut Lang, Peter Do dévoile une série de looks en soie façon papier bulle et d’autres décorés de motifs Barbès, présentés sous le dôme de la Williamsburg Saving Bank.
par Léa Zetlaoui.
Le second défilé Helmut Lang par Peter Do
Donnant le coup d’envoie de la Fashion Week à New York, le second défilé de Peter Do pour Helmut Lang prenait place ce vendredi midi à la Williamsburg Saving Bank. Sous le dôme du bâtiment Art déco datant de la fin du 19e siècle, le jeune créateur vietnamien dévoilait une collection automne-hiver 2024-2025 inspirée par le style des New-Yorkais – ce qui était déjà le cas en septembre dernier.
Si l’on avait à l’époque reproché à cette première collection de ne pas avoir su restituer l’esprit anticonformiste d’Helmut Lang – misant sur l’esthétique plutôt que sur une volonté de questionner la mode contemporaine –, ce second défilé reste proche du style brut et minimaliste cher au créateur autrichien, sans pour autant engendrer de révolution majeure.
Mais autres temps, autres mœurs : même si la présence de la mannequin Kirsten Owen, muse d’Helmut Lang, a tout d’une validation par la maison, il semble impossible que Peter Do ne puisse “recréer” en 2024 le tournant porté par son aîné en 1986.
Cela étant dit, le créateur vietnamien propose une très belle collection automne-hiver 2024-2025 composée de nombreux looks monochromes (pour l’effet minimaliste), dont le relief passe par les jeux et assemblage de matières diverses. Sobres mais portables – et aujourd’hui c’est aussi ce que l’on veut voir sur un podium –, les pièces s’intégreront parfaitement au paysage urbain de New York.
De la soie façon papier bulle et des motifs Barbès
Avec comme thème principal New York, cette collection Helmut Lang réunit deux concepts stylistiques opposés : la protection vs. la projection. Ainsi, les vêtements y sont à la fois adaptables et protecteurs, sans pour autant en sacrifier l’esthétisme.
Avant que n’apparaisse le tailoring rigoureux devenu signature de Peter Do, on remarque des chemises, pantalons et même gilets pare-balles transparents, aussi légers qu’aériens grâce à des superpositions. En soie noire, blanche ou orange, le tissu développé sépcialement pour la collection imite en effet à la perfection le papier bulle.
Un peu plus tard dans le défilé, Peter Do propose une nouvelle version du motif Barbès – qu’on appelle en anglais Chinatown bag plaid – en hommage à la collection Helmut Lang printemps-été 2003. Déjà apparus dans les collections Céline de Phoebe Philo en 2013 et Louis Vuitton par Marc Jacobs en 2007, et plus récemment sous l’égide de Demna chez Balenciaga, les fameux carreaux sont ici les seuls motifs de la collection. Bien que transposés de façon un peu trop littérale, ils lui apportent une touche à la fois sombre et arty.