Kylie Jenner et Naomi Campbell au premier rang du défilé Maison Margiela automne 2023
Ce dimanche 22 janvier, devant Kylie Jenner, Naomi Campbell ou encore Manu Ríos, Maison Margiela présentait dans ses nouveaux locaux son défilé de prêt-à-porter automne 2023, reprenant l’esprit gothique et romantique insufflé par sa dernière collection haute couture pour y insuffler un esprit plus punk et bucolique.
Par Matthieu Jacquet.
Maison Margiela présente un défilé prêt-à-porter en résonance avec sa dernière collection haute couture
Afin de faire face au rythme soutenu imposé par le calendrier de la mode, John Galliano a trouvé pour Maison Margiela une solution : proposer dans la collection automne 2023 Co-ed – nom donné à la ligne de prêt-à-porter unisexe de la griffe – une déclinaison de sa dernière collection haute couture Maison Margiela Artisanal, présentée en juillet dernier. Intitulée “Cinema Inferno”, celle-ci invitait dans le monde sombre et mystérieux du genre littéraire américain Southern Gothic, né au début du 20e siècle. Les robes en tulle très romantiques, manteaux volumineux ornés de gros nœuds, manteaux en laine sombre, chapeaux et voilettes prédominants dans ces créations exceptionnelles de haute couture reviennent ici dans la quarantaine d’ensembles du défilé automne 2023, présenté devant un premier rang prestigieux composé de Kylie Jenner, la supermodel Naomi Campbell ou encore de l’acteur Manu Ríos.
John Galliano dévoile une collection à la fois punk et bucolique
Depuis sa première collection en tant que directeur artistique de Maison Margiela en 2015, John Galliano s’amuse volontiers du mélange des genres. Cette saison, le créateur britannique n’hésite pas à emprunter des éléments au vestiaire punk tels que le tartan, motif emblématique du mouvement né dans l’Angleterre des années 70, les bas résilles ou encore les épingles à nourrice, accumulées à foison sur certaines pièces. L’esprit rebelle et subversif de ces détails se voit contrasté par une palette de tonalités douces – gris clair, rose pâle, vert anis, beige ou encore bleu ciel – et un esprit bucolique traduit par des sacs paniers transparents, des chemises en vichy bleu, des hauts à col claudine et autres manteaux recouverts d’imprimés de fleurs exotiques. Le tout plante ainsi un décor éclectique, entre l’ambiance paisible et champêtre d’une ferme du 19e siècle et l’atmosphère électrique d’un concert de hard rock dans une cave moite.
Fidèle à son désir d’hybridation et de transgression qui croise l’identité de la maison française, John Galliano marie ces univers très différents voire antagonistes au sein des pièces mêmes, en assemblant le tulle avec le tartan ou la maille détricotée d’un cardigan. L’exemple le plus significatif de ces rencontres insolites restera sans doute les vestes à franges esprit Far West, ajourées pour y laisser apparaître le fameux motif à carreaux que Vivienne Westwood avait pris pour emblème. Les éléments phares instaurés par Martin Margiela à l’orée des années 90 sont toujours présents, de la déconstruction des vêtements à la présence apparente de fils de bâti blancs sur les coutures des pantalons, en passant par les chaussures basses à lacets scintillantes, dont la pointe se voit agrémentée par la fente caractéristique des fameux tabis