Botter dévoile une collection pacifique et nomade pour l’automne-hiver 2022-2023
Réchauffement climatique, pollution plastique des océans, discriminations et violences racistes… Les crises contre lesquelles se bat Botter sont nombreuses et, malgré ses cinq ans d’existence, le jeune label a su démontrer chaque saison son engagement. Dans un contexte très tendu marqué par la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine, Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh dévoilent cette saison une collection résolument pacifique.
Par Matthieu Jacquet.
Tels des voyageurs nomades, trois hommes torse nu se succèdent pour introduire cette nouvelle collection, portant sur l’épaule une chaise en plastique recouverte d’un tissu duveteux. Une fois encore, Botter invite au voyage de l’autre côté de l’Atlantique, notamment vers les îles Caraïbes d’où est originaire Rushemy Botter. La mer, décor clé des collections du label, se retrouve dans de nombreux camaïeux de bleu et notamment son emblématique turquoise, qui apparaît tantôt en liseré, tantôt en color-block sur les costumes, mais aussi à travers des accessoires comme de petites pochettes en cuir à lanières. Comme dans les saisons précédentes, l’inspiration maritime apparaît également dans dans leurs sacs inspirés des bouées et leurs chaussures aux airs de patins, ici déclinés dans des teintes iridescentes.
Le tailoring habile et original des deux créateurs transparaît dans leurs détails désormais caractéristiques, tels le cordon de maintien des hauts sous la nuque qui permet d’y accrocher des manches amovibles, les doublures des blazers qui en émergent pour révéler des détails colorés ou fonctionnels, mais aussi dans un pantalon transformé en veste fluide dont les jambes deviennent les manches, des poches plaquées retournées la tête en bas sur un blouson en denim, une large cape asymétrique boutonnée à l’oblique, ou encore une veste de costume dont le devant se boutonne dans le dos tandis qu’un zip central la maintient sur le devant. Accessoires très souvent présents sur les tresses des Caribéennes, les perles colorées inspirent plusieurs des looks centraux de cette nouvelle collection et rappellent l’importance de la chevelure chez les femmes de couleur, régulièrement objets d’attaques racistes. Outre les bonnets perlés qui recouvrent partiellement plusieurs visages, les cascades de perles sur la longue chevelure d’une mannequin forment sur le haut du corps un débardeur ceinturé tandis que sur un polo, leur tissage dessine un motif à losange jacquard aux couleurs jaune, vert et gris. Des franges de perles s’invitent également de part et d’autre de la large veste en cuir noir du look final : lorsque la mannequin se retourne, leurs couleurs contrastées écrivent dans son dos les mots “NO WAR“, une dernière manière explicite d’inciter le monde à retrouver la paix.