Botter détourne les logos et les tissus vintage au défilé automne-hiver 2024-2025
Présenté ce mercredi 17 janvier, le défilé Botter automne-hiver 2024 mise sur le surcyclage et le détournement des logos, et dévoile une nouvelle collaboration avec Reebok.
Par Matthieu Jacquet.
Le défilé automne-hiver 2024-2025, une collection plus sobre et tellurique
Intitulée “Dark Waters”, la collection automne-hiver 2024-2025 de Botter se révèle plus sombre et tellurique qu’à l’accoutumée. Là où les collections du label nous avaient habitués aux couleurs vives depuis sa fondation en 2016, cette dernière fait la part belle au bleu marine, le noir ou encore les nuances de bruns, s’éloignant du bleu turquoise des Caraïbes et leur récifs coraliens orangés – inlassables sources d’inspiration du duo néerlandais – pour s’approcher de la terre et du sol et leurs tonalités sourdes. L’ensemble de pièces semble même imprégné d’une certaine nostalgie, par la présence de tissus vintage telles que des laines pied-de-poule et jacquards fleuris, assemblés par bandes dans des costumes composites effet “patchwork”, dont les coutures sont délibérément laissées bord franc ou bien crantées, créant une véritable vibration visuelle. Engagés contre le gaspillage, notamment textile, Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter en profitent ici pour explorer le surcyclage. Les deux créateurs citent d’ailleurs le mouvement de l’arte povera, fondé sur l’utilisation de matériaux pauvres et naturels, comme l’une de leurs références.
De Carlsberg à Shell, Botter détourne les logos avec humour
Entre les baskets coquillage et les débardeurs filet de pêche ou scoubidous dévoilés lors des précédents défilés, le détournement fait partie de l’identité de Botter. On retrouve d’ailleurs cette saison le sac selle de vélo, introduit il y a un an. Mais l’humour des créateurs se traduit aussi dans une réappropriation des codes publicitaires, notamment à travers le pastiche. Devise du label, “Caribbean Couture” s’écrit sur une veste avec la police de la marque de bières Carlsberg, là où, l’an passé, Lisi Herebrugh et Rushemy Botter l’écrivaient avec le design de la marque de vêtements Lonsdale. Tandis que sur un survêtement gris délavé, la célèbre coquille rouge et jaune emblématique de la compagnie d’essence Shell se transforme en “Hell” dégoulinant de sang, tel la face cachée de l’industrie pétrolière, la plus polluante du monde. Rappelons-le : le duo de créateurs place la préservation de la planète parmi ses priorités.
Outre ces nouveautés, le label décline une fois de plus ses pièces signatures, des hauts-pantalons, les polos oversize à rayures horizontales, ou encore des robes-paréos légères à bandes verticales, dont les couleurs plus solaires reviennent aux fondamentaux. On retiendra particulièrement l’intégration d’éléments du blouson de motard, à l’instar des protections d’épaules, sur des bombers et un remarquable manteau en cuir patiné. Le défilé du mercredi 17 janvier fut également l’occasion pour le duo de présenter sa nouvelle collaboration avec le label de sportswear Reebok.