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Quatre nouveaux restaurants parisiens à essayer absolument
Anahi, Detour, Racines des prés ou Noto, des gloires du passé ressuscitées aux nouvelles tables à succès, le mois de juin réserve son lot de dînettes classées chics pour l’été.
Par Alexis Chenu.
Anahi
Après les années fastes et la période déprime (l’adresse était fermée depuis 2015 en raison du naufrage du projet de la « Jeune Rue »), Anahi retrouve ses esprits, sa prêtresse Carmen et ses recettes de Margarita, et s’entoure d’une nouvelle équipe glamourissime. Repris par Riccardo Giraudi, grand manitou du bœuf de Kobé et fondateur des Beefbar, après quelques enchères survoltées, l’établissement mené par Camille, un historique de la Belle Epoque, fait revenir les anciens, une clientèle mode de fidèles – Olivier Rousteing et Pierre Hardy entre autres – mélange le bon genre, le bling parfois, et sert, comme avant, les meilleures viandes du monde, bavette et hampe conseillées. Le chef en cuisine gâte d’accompagnements exquis – goûter les quesadillas et la purée au citron – et conclut avec un soufflé au chocolat et glace pimentée affolant les palais. Si le décor n’a guère changé, Anahi tient désormais dans son antre un bar à cocktails de poche gainé de cuir et de marbre, où le barman Jonathan sert le Pisco Sour comme nulle part ailleurs. 43, rue Volta. Ouvert seulement au dîner, du lundi au dimanche soir.
49, rue Volta, 3ème. 01 83 81 38 00.
Détour
Sud Pigalle, ce restaurant au décor d’appartement parisien, fait découvrir la cuisine d’un chef prometteur, Adrien Cachot, épaulé au service de sa douce Emie et abonné aux bons produits. Elevé aux belles tables – celle du Prince Noir et de son chef Vivien Durand, disciple du chef Nicolas Magie, étoilé à Bordeaux, plus récemment au Petit Pan (15ème) -, le garçon soutenu par le charismatique Christian Etchebest, compose désormais seul une cuisine moderne, jonglant sur les textures, les goûts, surprenant souvent – goûter le filer de merlu, sa purée de chou-fleur et concassé de noix de coco ou ses moules à la crème de Maroilles-, séduisant toujours. Le Menu Dégustation en 6 assiettes vaut largement le détour, la crème de miso et tuile d’aubergine en amuse-bouche annonçant une série explosive en saveurs. Des banquettes de velours au service sur-mesure, du choix de vaisselle au cadre confidentiel, tout est là, réuni, pour tenter l’expérience gastronomique à bon prix. Menu à partir de 32 euros (dîner).
15, rue de la Tour des Dames, 9ème. 01 45 26 21 48.
Racines des prés
Quartier confidentiel, la rue de Gribeauval, sa place, l’église de Saint-Thomas d’Aquin en face, tient la dernière table du restaurateur David Lanher. Révélé avec Racines, Racines 2 (aujourd’hui fermé) puis Racines New-York à Tribeca, plus récemment avec la Crèmerie et Au Bon Saint-Pourçain, le garçon, réalise un bistrot chic, décoinçant les codes parisiens de touches arty – voir la collection des lithographies pop-art de Roy Lichtenstein -, et de cuir moelleux pour les banquettes. Au comptoir, vue plongeante sur la cuisine du chef Alexandre Navarro, transfuge de Racines 2 et formé aux bonnes écoles des Constant, Ducasse et Anton. Dans l’assiette, l’esprit terroir sans chichis se twiste d’une douce modernité, les habitués redemandent l’œuf mollet croustillant et sa salade de courgettes et la bavette de veau aux pommes de terre rôties à l’ail des ours, divine ! 1, rue de Gribeauval, 7ème. 01 45 48 14 16.
Noto
Au premier étage de la Salle Pleyel, l’archi Laura Gonzalez (Manko, L’Alcazar, le Relais Christine…) déroule sa nouvelle œuvre. Inspirée par la Sicile, son esprit baroque et ses palais, la demoiselle conserve l’esprit Art Déco des lieux, ajoute une pincée de Visconti, le chic d’un Ciprani new-yorkais et tisse une ambiance inédite à Paris. En cuisine, le chef Patrick Charvet, passé chez les plus grands (Guy Martin, Pierre Gagnaire et d’autres) invite à une fusion générale des cultures méditerranéennes – influences grecques, arabo-andalouses et latines mélangées – et régale d’espadon rôti à la braise, d’un agneau au citron confit préparé à la marocaine ou de son couscous de poissons. Parfois show-bizz, parfois show-off, la clientèle colle au décor, les mêmes se retrouvant à la pause au sein d’un fumoir où affiches vintage et coquines s’affichent partout aux murs.
252 bis, rue du Faubourg Saint-Honoré, 8ème. 01 86 95 96 60.