Un documentaire décrypte le succès de Damon Albarn, icône anglaise et leader de Blur et Gorillaz
Damon Albarn, 54 ans, leader du groupe de rock britannique Blur et fondateur de Gorillaz, n’a pas dit son dernier mot. Alors qu’un EP de trois morceaux de Gorillaz voyait le jour l’an dernier, un documentaire inédit, disponible sur Arte.tv, revient sur la carrière de cet hyperactif musical.
Par Chloé Bergeret.
Damon Albarn n’en finit pas d’électriser les foules. Après avoir formé un « supergroupe » en 2006 – une formation de musiciens ayant déjà acquis une certaine notoriété au sein d’autres groupes – aux côtés de Paul Simonon, le bassiste des Clash et Simon Tong, le guitariste de The Verve, sobrement intitulé The Good, the Bad and the Queen, Damon Albarn était de retour sur scène à Coachella, le week-end dernier. C’est Billie Eilish qui l’a invité pour deux duos particulièrement émouvants, le premier sur la chanson de l’auteure-compositrice américaine « Getting Older » et le second sur « Feel Good Inc » de Gorillaz. À 54 ans, le touche-à-tout le plus célèbre d’Angleterre prouve qu’il a encore une grande carrière devant lui.
Un documentaire inédit diffusé sur Arte TV, Damon Albarn, Une histoire anglaise, retrace l’histoire d’un des musiciens britanniques les plus prolifiques de ces dernières décennies. Lorsqu’il créé le groupe Blur en 1989, rien ne laissait présager un tel succès : les premiers albums du groupe de rock ne plaisent pas énormément, mais c’est en 1994 que « Parklife » rebat les cartes. Qui aurait pu prévoir, que Damon Albarn deviendrait une des figures emblématiques de la pop britannique, avec quarante disques à son actif ? Mais ce succès n’est pas suffisant pour cet hyperactif musical. Déjà, il se sent à l’étroit dans son rôle de chanteur britpop, un courant alternatif qui porte l’identité anglaise en étendard et revendique son patrimoine musical. Sa popularité grimpe, pourtant Damon Albarn s’envole vers de nouveaux horizons fuyant le surplace créatif. Avec le graphiste Jamie Hewlett, il crée Gorillaz en 1999, le premier groupe virtuel composé d’avatars en animation : un modèle de brassage des genres musicaux et de créativité. Le succès est immédiat. Mais encore une fois, Damon Albarn a de nouveaux projets. En 2006, il prend la tête d’un supergroupe, The Good, The Bad and the Queen, ou compose un opéra en… mandarin. Mais surtout, il fait de l’Afrique sa nouvelle terre créatrice avec l’album Mali Music (2002) ou avec le collectif musical Africa Express. Riche en archives, ce documentaire retrace la carrière flamboyante de ce musicien surdoué en le replaçant dans le contexte social de son pays. De la morosité des années 1990 aux clivages du Brexit, Damon Albarn et sa musique ont su incarner comme personne l’esprit britannique.
Damon Albarn Une histoire anglaise, d’Adrien Pavillard, (2022). Disponible sur Arte.tv.