2 sept 2020

The new wave explosion of Tears for Fears

Avec six albums studio et plus de 30 millions de disques vendus, Roland Orzabal et Curt Smith, fondateurs de Tears for Fears, ont régné sur la new wave des années 80. Dimanche 7 juillet, les deux musiciens étaient les têtes d’affiche du festival Beauregard, manifestation musicale près de Caen, qui a battu son record d’affluence cette année : près de 108 000 spectateurs en quatre jours.

À quoi bon prospecter sur Spotify, errer sur YouTube ou écumer les ondes à la recherche de la dernière pépite musicale lorsqu’on peut s’en remettre à des valeurs sûres? Si les sonorités eighties semblent aujourd’hui l’apanage d’une jeune scène française en mal d’inventivité, leurs créateurs ne s’avouent pas vaincus : après un concert triomphal en 2019, Tears For Fears, groupe formé en 1981, a embrasé le festival Beauregard ce week-end. 

 

Tous les spectateurs de la dernière comédie de Gilles Lellouche, Le Grand Bain, chronique humoristique d'une bande de déprimés dans l’univers de la natation synchronisée, ont pu s’en apercevoir : Everybody Wants to Rule the World, le hit du groupe Tears For Fears, qui ouvre le film, n’a rien perdu de son efficacité. Et en 2001 déjà, le réalisateur Richard Kelly illustrait son sombre Donnie Darko avec Head Over Heels, un autre titre du groupe britannique datant de 1985. Avec six albums studio et plus de 30 millions de disques vendus, Roland Orzabal et Curt Smith, fondateurs du groupe en 1981, ont régné sur la new wave des eighties. Mais contrairement aux acteurs dirigés par Gilles Lellouche, c’est dans un bain de synthétiseurs qu’ils ont plongé.

Ce braquage de la scène musicale, Tears For Fears l’effectue dès 1982 avec Mad World : le titre fait une entrée fracassante dans tous les top 40 et se classe numéro 1 au Royaume-Uni. Reprise par l’artiste Gary Jules au début des années 2000, cette chanson s’inspire des théories du psychologue américain Arthur Janov, et notamment de sa “thérapie primale” de 1967 qui cherche à guérir la névrose… Nappes de synthés, accords de guitare plaqués qui se réverbèrent et mélodies jouées au clavier à la fois redondantes et reconnaissables… Tears For Fears est le groupe new wave par excellence – genre musical dont le nom s’inspire de la Nouvelle Vague cinématographique des années 50 – une réponse expérimentale tourmentée, psychédélique et parfois sombre au post-punk, lui-même successeur du punk authentique des années 70. En février 2019, ce groupe d’instrumentistes hors pair revient et investit la scène de l’AccorHotels Arena et de plusieurs festivals de l’Hexagone, dont Beauregard près de Caen. Il a repris les succès qui ont fait sa renommée tels que Shout…