Oscars : ces scandales et polémiques qui ont marqué l’histoire de la cérémonie

Le refus politique de Marlon Brando aux Oscars 1973

Aux Oscars 1973, l’acteur Marlon Brando remporte le prix du meilleur second rôle pour sa performance puissante dans la peau de Vito Corleone dans le futur film culte Le Parrain. Sauf qu’il décide de ne pas venir à la cérémonie et d’envoyer à la place la jeune actrice et mannequin américaine d’origines apache et yaqui Sacheen Littlefeather (qui selon ses sœurs aurait menti sur ses origines apaches). 

 

Cette dernière refuse alors le prix de Marlon Brando et dénonce le traitement réservé aux Amérindiens par l’indutrie du cinéma américaine. « C’est à regret que [Marlon Brando] ne peut accepter cette très généreuse récompense, en raison de la manière dont sont traités les Indiens d’Amérique aujourd’hui par l’industrie cinématographique. » L’actrice a ensuite été boycottée d’Hollywood. Cette année, la comédienne américaine aux origines autochtones (notamment de la tribu des Nimíipuu et des Pikunis) Lily Gladstone dans Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese est nommée aux Oscars 2024 dans la catégorie « meilleure actrice ». Si elle gagne, elle pourrait donc dévoiler un discours très engagé.

La relation fusionnelle unissant Angelina Jolie à son frère aux Oscars de l’année 2000

« Au fond, je suis encore et serai toujours juste une gamine punk » a déclaré un jour Angelina Jolie. Lors de la cérémonie des Oscars de l’année 2000, la star va laisser entrevoir son côté gothique avec une tenue noire digne de Morticia. Mais c’est surtout son attitude qui choque l’assemblée. L’actrice américaine, qui reçoit un Oscar du meilleur second rôle féminin pour le film Une vie volée (2000) semble entretenir une étrange relation avec son frère, James Haven. 

 

Celle qui vit cette année-là une idylle très rock avec l’acteur Billy Bob Thornton (avec lequel elle a échangé des fioles de sang) embrasse même son frère amoureusement sur le tapis rouge comme s’il s’agissait de son petit ami. Et lorsqu’elle reçoit son trophée, elle explique devant un public très mal à l’aise : « Je suis sous le choc et je suis tellement amoureuse de mon frère en ce moment. »

Adrian Brody embrasse Halle Berry sans son consentement aux Oscars 2003

 

En 2003, le mot « consentement » n’est hélas pas sur toutes les lèvres. Lors de la cérémonie des Oscars, alors qu’il vient de remporter la statuette du meilleur acteur pour Le Pianiste (2002) de Roman Polanski, Adrien Brody monte sur scène et embrasse sur la bouche Halle Berry. Sur le moment, l’assemblée exulte, semblant trouver le geste joyeux et sensationnel. Sauf que des années plus tard, l’actrice confiera que la star ne lui avait pas demandé son avis ni sa permission avant de se jeter sur elle. L’actrice a aussi expliqué qu’elle n’avait pas su comment réagir et n’avait pas compris, sur le coup, ce qui était en train de se passer. Depuis, Hollywood a ouvert un débat important sur le sujet des agressions faites aux femmes, avec le mouvement #MeToo et l’apparition des coordinateurs d’intimité sur les plateaux de tournage.

Sacha Baron Cohen déguisé en dictateur aux Oscars 2012

 

En 2012, sur le tapis rouge des Oscars, Sacha Baron Cohen (Borat, Ali G) est vêtu comme son personnage dans le film The Dictator (2012) – le despote d’un pays fictif nommé Shabazz Aladeen – et tient une urne entre ses mains. Après avoir enchaîné les blagues douteuses auprès d’un journaliste qui l’interviewe pour une chaîne télévisée, l’acteur et humoriste britannique renverse les cendres sur celui qui tient le micro. Le comédien venait d’affirmer quelques secondes auparavant qu’il s’agissait des cendres de Kim Jong-Il, homme d’État nord-coréen, dirigeant de la Corée du Nord de 1994 à sa mort en 2011. Il est alors conduit vers la sortie par la sécurité. L’acteur a aussi été interdit d’assister à l’événement dans son costume de dictateur.

La gifle de Will Smith à Chris Rock aux Oscars 2022

 Lors de la 94e cérémonie des Oscars qui avait lieu le 28 mars 2022. Une blague passe particulièrement mal. « Jada, je t’aime. GI Jane 2, j’ai hâte de te voir « , balance le présentateur de l’événement, Chris Rock. Sauf que le mari de Jada Pinkett Smith, Will Smith, n’est pas d’humeur à rire. Vexé par sa cette boutade qu’il juge mal placée – sa femme souffre d’alopécie -, l’acteur se lève de son siège vient mettre une gifle violente à l’humoriste Chris Rock. 

 

Dans le Dolby Theater de Los Angeles, personne ne sait à ce moment-là si l’événement fait partie de la présentation de Chris Rock ou pas. On saura par la suite qu’il ne s’agissait pas d’une fausse gifle. Will Smith a par la suite présenté ses excuses via ses réseaux sociaux mais il n’a toujours pas été réhabilité. Bill Kramer, le directeur général de l’Académie des arts et des sciences du cinéma a, depuis, pris des mesures. Il a confié à Variety : « Nous avons toute une équipe de crise, ce que nous n’avons jamais eu auparavant, avec de nombreux cas de figure mis en place. Nous nous sommes entraînés sur de nombreux scénarios. Nous espérons donc être prêts à réaliser tout ce que nous anticipons au cas où cela se produirait. »