8 oct 2019

Qui est Sudan Archives, la violoniste qui sculpte le son ?

Elle chante, compose et s'accompagne d'un violon soudanais… la jeune artiste afro-américaine Sudan Archives dévoilera son prochain album “Athena” le 1er novembre. Cette mélomane première de la classe qui ne manque pas une occasion d’être sexy frappe fort avec ses compositions hybrides et métissées.

Sanglée dans un bustier en cuir noir, Brittney Parks alias Sudan Archives déambule lascivement dans une grande demeure aux murs bleus. Cette diva d’un nouveau genre  ne quitte jamais ses copines et son gang est bien au rendez-vous lorsqu’elle se met à twerker dans une allée déserte… Le premier aveu de son single Confessions est entonné avec tendresse: “I fell down” (je suis tombé). Suivent des embardées de violon soudanais qui injectent une énergie délicate au morceau tandis que l’enchanteresse profère d’intrigantes confidences : “Il y a un endroit que j'appelle la maison, mais ce n'est pas là où je suis la bienvenue, et si j'ai vu tous les anges, pourquoi ma présence est-elle si douloureuse…”. Le clip s’achève avec l'introduction de Black Vivaldi, titre sur la dualité des êtres humains. Sous un néon rouge, en sous-vêtement de latex, elle séduit un homme quasi immobile.

Née à Cincinnati dans l’Ohio (États-Unis), Sudan Archives s’éprend très tôt du violon et intègre la chorale de son église. Un peu à l’écart des autres adolescents, elle passe des heures sur internet à rassembler des fragments de tradition musicale: des chants soudanais, l’artiste camerounais Francis Bebey, les divas du R’n’B ou certains DJ d’électro expérimentale. Mélomane et autodidacte, la belle compositrice constitue peu à peu son univers hybride et métissé. En juillet 2017 elle est enfin prête et dévoile un premier EP de 6 morceaux sur le label d’Aloe Blacc, Stones Throw Records, la prosodie doucereuse devient sa marque de fabrique.

 

Grâce à de nombreuses machines analogiques, du kick de batterie au violon électrique, la jeune artiste crée ses morceaux seule, du début à la fin. Les mille et une utilisations de son instrument fétiche permettent à Sudan Archives de composer des lignes de basse en enregistrant un tapotement de doigts sur la table de son violon où en utilisant la technique du pizzicato, c’est à dire en pinçant les cordes de son instrument comme une guitare. Avec sa loop station, un générateur de boucles musicales, Brittney Parks allie tradition et modernité, orient et occident. Une véritable polymathe qui transcende les genres. Basée à Los Angeles, on retrouvera la jeune virtuose en concert à Paris le 16 novembre au Badaboum.

 

Athena de Sudan Archives disponible le 1er novembre.