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Les Strokes à Rock en Seine : 5 choses à savoir sur le groupe de rock culte
Beautiful people, mannequins, Hollywood et parfum de soufre… À l’occasion de la sortie du concert très attendu de The Strokes au festival Rock en Seine, le 27 août prochain, retour le parcours du groupe de rock des années 2000 devenu culte.
par Violaine Schütz.
1. The Strokes : une claque rock
Flash-back. 2001, on murmure que le rock est mort, et on ne jure que par l’électro, la pop et le hip-hop. C’est à ce moment-là que débarquent, tels des messies de la musique du diable, les Strokes. Le groupe new-yorkais sort son premier album Is This It qui ressuscite en une demi-heure le mythe du rock’n’roll dans tout ce qu’il a de sauvage, d’arrogant et d’urgent. Il y a ces riffs tendus et sales comme dans un bon vieux morceau de Television, puis cette pochette montrant une main gantée de cuir posée sur des fesses de femme nue (remplacée par un dessin de collision de particules dans certains coin du monde car jugée obscène) et les paroles subversives de la chanson New York City Cops. Son refrain clame en effet fièrement, juste après les attentats du 11-Septembre : “Les flics de la ville de New York, ils ne sont pas très futés.” Puis surtout, il y a la dégaine, l’attitude. Cinq petites frappes à belles gueules moulées dans des pantalons trop serrés et des blousons en cuir comme on n’en avait pas vu depuis les Rolling Stones et le Velvet Underground. Il n’en fallait pas moins pour que le groupe se voie hissé en sauveurs du rock’n’roll par la presse et qu’il fasse grimper les ventes de jeans slim.
3. Un bon réseau hollywoodien
Bien entouré, le groupe – qui soigne particulièrement son image – a tourné plusieurs vidéoclips avec Roman Coppola, cinéaste connecté, fils de Francis Ford Coppola et frère de Sofia Coppola. Cette dernière est l’une des plus grandes fans du groupe. Elle a d’ailleurs souvent évoqué son amour pour la bande du Lower East Side et utilisé un morceau du groupe dans l’un de ses films. On entend en effet la belle ballade métaphysique, I’ll Try Anything Once, l’un des titres les plus calmes et les mieux écrits du quintet, dans le mélancolique Somewhere. Pour ajouter un peu de piment et de paillettes à tout ça, les années 2000 ont été marquées par l’idylle ultra médiatisée entre le batteur à bouclettes sex-symbol, Fabrizio Moretti, et l’ex-enfant star perdue et camée de Hollywood, Drew Barrymore. Peut-être l’un des couples les plus cool et rebelles qui aient jamais foulé les tapis rouges. À quand le biopic hollywoodien ?
5. L’influence des Strokes sur la mode
Avec six albums et plusieurs tentatives d’escapades musicales plus ou moins réussies en dehors du rock (vers la pop, la musique expérimentale et l’électronique), les Strokes sont revenus en 2016 vers ce qu’ils savent faire de mieux. Avec leur Future Present Past, ils renouent en effet avec le côté brut, effronté et sans concession qui avait secoué le monde au début des années 2000. Puis, en 2020, publient le très réussi The New Abnormal, qui mêle rock indépendant, new wave et electronica. Beaucoup mesurent alors à quel point, avec leur énergie électrique et leur esthétique crade, les fers de lance du mouvement des groupes en The (notamment de leurs frères anglais les Libertines) et du revival garage ont influencé la mode de ces dernières années. Dans de nombreux défilés de mode masculine, on sent encore l’influence de ce groupe majeur, aussi talentueux que bien habillé.
Le groupe The Strokes sera en concert le 27 août 2023 au festival Rock en Seine, au domaine national de Saint-Cloud.
4. Un parfum de soufre
Comme tous les groupes de rock, les New-Yorkais de The Strokes ont connu maintes prises de bec et disputes. En 2007, ils déchirent le cœur de leurs fans en annonçant une pause. Suite à la tournée longue et difficile donnée pour l’album First Impressions of Earth, chacun travaille alors sur ses projets solo. Alors qu’ils se retrouvent en 2009 pour bosser sur de nouveaux morceaux des Strokes, ils ne réapparaissent ensemble qu’en 2011, après avoir fait mariner les admirateurs et les médias qui s’inquiètent de leur retour. On parle de tensions au sein de la formation, et de la personnalité pas facile de Julian, qui a une réputation sulfureuse. Autodestructeur et porté sur la bouteille, il a déclaré au magazine NME en 2006 : “L’alcool a changé ma façon d’écrire, mais aussi celui que je suis.” Le comble de la classe crasse ? La rock star Courtney Love (avec qui certains prétendent qu’il aurait eu une liaison) lui a dédicacé une chanson : But Julian, I’m a Little Bit Older Than You.
2. Julian Casablancas, un chanteur charismatique
Le succès de la formation doit beaucoup à l’aura de son leader au visage d’ange déchu et à la voix traînante. Julian Casablancas est le fils de John Casablancas, fondateur de l’agence de mannequins Elite, et de Jeanette Christiansen, top model qui fut Miss Danemark en 1965. Au divorce de ses parents, il est élevé par sa mère et son compagnon, le peintre Sam Adoquei. Un sacré pedigree. Il a également prêté son timbre de voix particulier à Daft Punk, joué de la guitare sur un morceau de Queens of the Stone Age et collaboré avec Santigold, Pharrell Williams, Danger Mouse, Sparklehorse ou encore Digitalism. Niveau vie privée, le name-dropping va aussi bon train. Après avoir fréquenté deux artistes et femmes fortes (la peintre Colleen Barry et la chanteuse Regina Spektor), Casablancas a épousé Juliet Joslin, l’assistante de la société de management des Strokes. D’autres filles ont suivi depuis. L’égérie d’un parfum Azzaro et d’une récente campagne Celine a aussi été immortalisé par la peintre Elizabeth Peyton (à qui l’on doit des portraits de rock stars mythiques comme Kurt Cobain).