1
1
L’album de l’été : on a rencontré Metronomy (sous les palmiers)
Le groupe de Joseph Mount signe son grand retour electro-pop avec Summer 08. Connaîtra-t-il le même succès que The English Riviera vendu à 150 000 exemplaires rien qu’en France ?
Propos recueillis par Thibaut Wychowanok.
Numéro : L’album The English Riviera vous a apporté la reconnaissance internationale en 2011 avec sa pléiade de tubes électro pop. Pourquoi avoir pris le contrepied avec Love Letters en 2014?
Joseph Mount : J’aurais effectivement pu surfer sur la vague, mais il y avait une chance sur deux pour que je me plante complètement en proposant la même formule. Et puis, une fois The English Riviera terminé, j’avais envie de retourner en studio et d’enregistrer de manière plus old school, plus bricolée, avec de vrais instruments… quitte à décevoir… Mais qu’on se rassure, toutes les personnes qui ont été frustrées par Love Letters devraient apprécier Summer 08!
Pourquoi ce titre, Summer 08 ?
2008 est l’année de sortie de notre deuxième album, Nights Out. Celui qui nous a révélés. Je voulais ranimer l’esprit et la fougue qui m’habitaient à cette époque. Me rappeler la personne que j’ai été dans le passé me plonge dans une nostalgie douce et joyeuse, que j’espère communicative.
Cette nostalgie est-elle aussi musicale ? L’album est traversé par des sonorités 70 et 80, disco notamment…
La pire chose qui pourrait arriver à ma musique serait de sonner “actuel”. Je réserve ça aux faiseurs de hits professionnels. Leurs morceaux sont tellement dans l’air du temps… qu’ils se ressemblent tous !
À la place, vous avez préféré demander à une icône des années 80, Bob Clearmountain, de mixer certains morceaux.
Si Summer 08 vous rappelle les années 70 et 80, c’est entièrement de la faute de Bob ! [Rires.] Vous savez, Bob Clearmountain est une légende. Il a tout de même travaillé sur Let’s Dance de David Bowie, avec Tears For Fears et Simple Minds… Et puis j’ai aussi fait appel 106 à Neal Pogue [producteur du groupe de hip-hop Outkast] pour les titres plus dance et R’n’B.
Sur un morceau, vous avez également collaboré avec la chanteuse Robyn, dont les plus grands succès dance datent des années 90 et 2000. Pourquoi ce choix ?
Beyoncé, Katy Perry, Charli XCX et même Taylor Swift lui doivent beaucoup. Si le monde est peuplé aujourd’hui d’artistes femmes extrê- mement talentueuses et sûres d’elles, c’est parce qu’elle leur a ouvert la voie dans les années 90.
Quel songwriter êtes-vous?
Savez-vous ce que sir Paul McCartney disait de Stevie Wonder ? Qu’il était un excellent compositeur de chansons à message. Je suis pleinement d’accord ! En effet, ses couplets énoncent un problème et ses refrains apportent une solution. Et cette solution, je vous le donne en mille, est toujours l’amour! Moi, je me contente d’écrire des histoires avec un début et une fin, et de suivre le fil.
L’énergie de Summer 08 rappelle un peu celle de Random Access Memories des Daft Punk. Était-ce une de vos inspirations ?
Leur album avait pour ambition de “redonner vie à la musique” [Give Life Back to Music est l’un des titres phares de l’album]. Sur le papier, l’album des Daft m’enthousiasmait réellement. Quant au résultat, je suis plus mesuré. Mais effectivement, avec Summer 08, j’en partage totalement l’esprit originel.
SUMMER 08 DE METRONOMY (BECAUSE MUSIC), DISPONIBLE.