La sélection musicale de la semaine de London Grammar à PJ Harvey
Quels sont les meilleurs morceaux, clips et albums de la semaine ? Numéro dévoile sa playlist hebdomadaire, du retour tant attendu de la star du rock indépendant PJ Harvey à la collaboration réussie entre le groupe London Grammar et le producteur SebastiAn.
2. Le nouveau tube mélancolique de SebastiAn et London Grammar
Niveau hits mondiaux, London Grammar en connaît un rayon. Depuis 2013 et la sortie des tubes Wasting My Young Years et Strong, le groupe de pop britannique continue d’égrainer année après année des chansons superbes, mélangeant sonorités électroniques et mélodies éthérées. À l’image de son nouveau single, Dancing by Night, réalisé avec le producteur français SebastiAn – collaborateur de Charlotte Gainsbourg, Frank Ocean, Saint Laurent ou encore des Daft Punk. Dévoilé ce soir à 17h via un clip plongeant la chanteuse Hannah Reid et les musiciens dans un univers aquatique, le titre alterne entre passages mélancoliques et refrains extatiques. (CBM)
Dancing by Night, SebastiAn et London Grammar (2023), disponible
8. Le Garage Mu Festival à La Station : le festival pointu où il faut être ce week-end
Un tour du monde de la musique pointue d’aujourd’hui, ça vous dit ? Rendez-vous ce vendredi et samedi à La Station, à Paris, au Garage Mu Festival 2023. Avec une dizaine d’artistes prêts à galvaniser l’esprit dégénéré du lieu, la programmation s’annonce aussi variée que géniale, alternant entre le son industriel dansant et viscéral du groupe berlinois Gewalt, l’ambiance downtempo de la Rouennaise Diggin’ Speakrine ou encore le joyeux chaos des Lambrini Girls, stars de l’underground de Brighton… sans oublier le grunge névrotique de Ditz ou les sons psyché-punk du groupe montréalais Pypy. Bref, le Garage MU s’annonce comme le festival déjanté de ce week-end à Paris. (CBM)
Le Garage Mu Festival 2023, du vendredi 7 au samedi 8 juillet 2023 à La Station – Gare des Mines, 29 avenue de la Porte d’Aubervilliers, 75018 Paris.
1. Le nouvel album de l’icône de l’indie rock PJ Harvey
Cela faisait sept ans que l’artiste britannique Polly Jean Harvey alias PJ Harvey, 53 ans, n’avait pas sorti de nouveau morceau. Son retour est donc un évènement majeur en matière de rock et de musique indépendante. Surtout qu’il s’annonce très réussi. Annoncé par un morceau habité intitulé A Child’s Question, August, ainsi qu’un clip épuré réalisé par le photographe Steve Gullick et par PJ Harvey, le dixième album poétique et intimiste de la chanteuse, I Inside the Old Year Dying, sort enfin cette semaine. Comble de la classe ? Conçu avec les producteurs Flood et John Parish, cet opus centré sur « la recherche de l’intensité du premier amour et de son sens » a bénéficié des conseils créatifs du cinéaste Steve McQueen, qui a aidé la chanteuse à revenir vers la musique. (VS)
I Inside the Old Year Dying (2023) de PJ Harvey, disponible.
3. Le retour envoûtant d’Anohni, ex-Antony and the Johnsons
La géniale Anohni, prêtresse soul transgenre à l’origine d’Antony and the Johnsons, est de retour. Et en grande pompe. Sous le nom d’Anohni and the Johnsons, elle sort cette semaine l’envoûtant My Back Was a Bridge For You to Cross, sur lequel on trouve des merveilles de soul luxuriante et hantée tel que le single It Must Change, qui marche sur les traces de Marvin Gaye et d’Al Green. Avec sa voix d’ange écorchée, ses paroles engagées, ses clips aux airs de courts métrages et ses mélodies qui prennent aux tripes, Anohni and the Johnsons signe l’un des plus beaux projets de l’année. (VS)
My Back Was a Bridge For You to Cross (2023) d’Anohni and the Johnsons, disponible.
6. Yoa dévoile 3 nouvelles pépites sur la réédition de son EP Chansons Tristes
En novembre 2022, la chanteuse Yoa, aujourd’hui âgée de 24 ans, dévoile Chansons Tristes, un EP de bedroom pop apaisant qui semble destiné à panser nos plaies à l’approche d’un hiver glacial. L’artiste originaire de Suisse revient ce vendredi 7 juillet avec trois nouveaux titres aux mélodies pop entêtantes, et ce n’est pas pour nous déplaire. Toujours emprunt de douceur bien qu’abordant des thèmes profonds (santé mentale, amours déchus) Yoa délivre avec Chansons (+) tristes une plongée à 360 degrés dans ses pensées : du rythme lancinant de là-bas aux airs d’hyperpop du titre indécise. Indécis, c’est finalement un sentiment bien éloigné de celui que l’on ressent après avoir écouté cette réédition qui vient conforter les espoirs que nous avions déjà placés en Yoa. (NM)
Chansons (+) tristes (2023) de Yoa, disponible.
5. Bebel Gilberto dédie son nouvel album à son père, la légende de la bossa nova
Être la fille d’un monument de la musique n’est pas chose aisée. Mais Bebel Gilberto n’aura jamais eu à rougir : l’héritière du roi de la bossa nova est même parvenue à se faire un prénom dès son premier disque Tanto Tempo sorti en 2000. 23 ans plus tard, c’est une lettre d’amour qu’elle adresse à son père, disparu en 2019, laissant tout un Brésil orphelin. Sobrement intitulé João, ce nouvel opus constitué de onze reprises disponibles le 25 août célèbre une légende de la composition et se dévoile à travers un premier extrait É Preciso Perdoar (1973) : “Il est temps de présenter au public les chansons de João Gilberto qui m’ont influencée depuis ma naissance, explique Bebel Gilberto. É Preciso Perdoar’ est l’une de mes chansons préférées, j’ai eu le cœur brisé lorsque j’ai décidé de la reprendre…” (AT)
É Preciso Perdoar (2023) de Bebel Gilberto, extrait de l’album João disponible le 25 août.
7. Manal, la nouvelle étoile marocaine du R’n’B alternatif
Il aura donc fallu près de sept ans à la chanteuse et guitariste Manal pour connaître un succès international à la hauteur de son talent. Récemment, c’est en la découvrant sur le fond écarlate de la chaîne Colors que les mélomanes ont succombé : la chanteuse marocaine y interprétait son morceau 3ARI, complainte éthérée sublimée par les hurlements des cordes, un cri d’alarme qui dénonçait alors les violences domestiques et les souffrances des femmes à travers le monde. Née à Casablanca en 1993, Manal grandit à Marrakech et se contentera, à ses débuts, de publier de simples reprises sur YouTube. Quelques années plus tard, elle sera sacrée “Meilleure artiste féminine d’Afrique du Nord” à deux reprises (en 2015 puis en 2021). On la retrouve aujourd’hui avec une nouvelle proposition de R’n’B alternatif influencé par les sonorités orientales : Morak est le premier extrait de son second album studio, disponible prochainement. (AT)
Morak (2023) de Manal, disponible.
4. Le retour de Mahaut Mondino
Mahaut Mondino – qui chante sous le nom de Mahaut – n’est pas seulement la fille du talentueux Jean-Baptiste Mondino. En quelques années seulement, elle s’est imposée comme une auteure-compositrice-interprète douée, capable de tubes de R’n’B énergiques qui n’ont rien à envier aux stars anglo-saxonnes du genre. Cette semaine, elle démontre encore sa facilité à enfanter des hits instantanés avec l’hédoniste Temper Tantrum, qui invite, dit-elle, à « en faire moins et à arrêter de se prendre au sérieux. » Cerise sur le gâteau ? Un clip décomplexé très nineties centré sur des mouvements de danse over cool qui rappellent la sensualité libre des Spice Girls et de Neneh Cherry. (VS)
Temper Tantrum (2023) de Mahaut, disponible.
9. Le nouveau clip hédoniste et estival de Janelle Monáe
Cinq ans après l’épatant Dirty Computer, l’auteure-compositrice-interprète, protégée de Prince et actrice américaine Janelle Monáe, 37 ans, était de retour en juin dernier avec un nouveau disque vivifiant. Intitulé The Age of Pleasure, ce quatrième album studio se veut hédoniste et sensuel, proposant des ballades R’n’B chaloupées parfaites pour l’été, des sonorités afro-futuristes et amapiano, ainsi que des clips émoustillants. Après avoir partagé la vidéo du tube Lipstick Lover, saphique et ultra sexuel, elle sort cette semaine le tout aussi recommandable Water Slide, dans lequel on voit l’artiste se déhancher près d’une piscine avec ses copines dans une atmosphère très décomplexée. (VS)
Water Slide (2023) de Janelle Monáe, disponible.