L’acteur Benoît Magimel, star du film Rosalie, en 5 anecdotes improbables
En 30 ans de carrière et près de 80 films tournés, Benoît Magimel crève une nouvelle fois l’écran dans Rosalie, nouveau long-métrage de Stéphanie Di Giusto en salle le 10 avril. Il y incarne Abel, propriétaire d’un café acculé par les dettes qui épouse Rosalie sans connaître le secret de cette femme. Depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils… À l’occasion de la sortie du film, découvrez cinq anecdotes sur Benoît Magimel.
Par Alexis Thibault.
Après La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung, Benoît Magimel crève une nouvelle fois l’écran dans Rosalie, nouveau long-métrage de Stéphanie Di Giusto en salle le 10 avril. Il y incarne Abel, propriétaire d’un café acculé par les dettes qui épouse Rosalie sans connaître le secret de cette femme. La réalisatrice de La Danseuse (2016) braque sa caméra sur un Paris du XIXe siècle et imagine un amour impossible entre cette star du cinéma français et Nadia Tereszkiewicz (Mon Crime, Les Amandiers…) Ce que cette femme cherche à dissimuler ? Depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils… À l’occasion de la sortie du film, découvrez cinq anecdotes sur Benoit Magimel.
1. Benoit Magimel : deux César, un prix d’interprétation à Cannes… et un bidet d’or
La première nomination aux César de Benoît Magimel remonte à l’année 1997. Dans Les Voleurs, un polar d’André Téchiné, il campe le voyou Jimmy Fontana, membre d’un gang de voleurs de voitures aux côtés de Catherine Deneuve et Daniel Auteuil. Le film le révèle au monde du septième art, et le jeune acteur de 23 ans décroche sa première nomination au César du Meilleur espoir masculin. Il s’incline finalement devant un Mathieu Amalric effarant dans Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin. Quatre ans plus tard, Benoît Magimel tient sa revanche en s’emparant du prix d’interprétation masculine à Cannes grâce à La pianiste de Michael Haneke, face à une Isabelle Huppert sulfureuse. Il faudra attendre 2016 pour que l’acteur brille enfin aux César. Il est sacré Meilleur acteur dans un second rôle dans La Tête haute d’Emmanuelle Bercot et transforme l’essai en 2022, dirigé par la même réalisatrice dans le poignant De son vivant, en décrochant le César du meilleur acteur. Seule ombre au tableau, sa nomination au Bidet d’or en 2006, cérémonie parodique similaire au Razzie Awards américains qui distinguaient chaque année les plus mauvaises productions françaises. Sa prestation dans les Chevalier du ciel aux côtés de Clovis Cornillac n’avait visiblement pas convaincue…
2. Il apparaît dans La Haine, le film emblématique de Mathieu Kassovitz
Œuvre culte de Matthieu Kassovitz et manifeste de toute une génération désabusée La Haine [1995] reste célèbre pour son noir et blanc glaçant, sa bande originale intemporelle et ses caméos furtifs. Tandis que le réalisateur lui-même apparaît à l’écran en skinhead, le DJ Cut Killer embrase la cité en mixant depuis sa fenêtre. Autres caméos notables, ceux de Karin Viard, Vincent Lindon et Benoît Magimel, en veste Adidas fumant des cigarettes sur un toit à côté de Saïd Taghmaoui.
3. Benoît Magimel double la poupée Ken dans la version française de Toy Story 3
C’est un duo inattendu qu’il forme en 2010 avec l’actrice Frédérique Bel dans Toy Story 3, film d’animation des studios Pixar (rachetés par Disney depuis). Benoît Magimel prête ici sa voix à Ken (le petit ami de la poupée mannequin Barbie), créé en 1961 et commercialisée par la société américaine Mattel. Outre-Atlantique, c’est la star Michael Keaton qui double le personnage. “J’avais envie de faire quelque chose qui touche les enfants et le doublage est un travail très intéressant pour un acteur, explique Benoit Magimel dans le making-of du long-métrage. Avant, les films d’animation étaient très typés – le gros monstre à la voix grave et la fille à la voix aiguë –désormais les personnages s’expriment comme vous et moi. Je ne pouvais pas refuser, Toy Story est une véritable référence.”
4. L’acteur a été dirigé par l’écrivain Michel Houellebecq au cinéma
Après quatre courts-métrages réalisés de 1978 à 2001, l’écrivain Michel Houellebecq s’essaie au long en 2008 avec La Possibilité d’une île, adaptation de son roman éponyme paru trois ans plus tôt. Si le roman échoue au Prix Goncourt, il s’écoule cependant à près de 150 000 exemplaires en France… mais le film qui en résulte reçoit un accueil critique glacial. Houellebecq épure son histoire et son style, aboutissant à une œuvre abstraite et désincarnée, et Benoît Magimel ne parvient pas à sauver les meubles. “Délire incompréhensible”, “caméra cachée”, un spectateur résume le film de façon assassine : “À côté, un écran noir d’1h30 aurait l’air d’un film oscarisé.”
5. Benoît Magimel a refusé d’incarner le gangster Jacques Mesrine
Par deux fois Benoît Magimel a succédé à Vincent Cassel. D’abord en 2004 lorsqu’il reprend le rôle du “jeune flic turbulent” dans les Rivières Pourpres 2: les Anges de l’Apocalypse aux côtés de Jean Reno. Puis en 2005 où il est contacté par le réalisateur franco-suisse Barbet Schroeder qui envisage un long-métrage produit par Thomas Langmann et centré sur Jacques Mesrine, gangster français emblématique abattu en pleine rue par la police en 1979. Vincent Cassel s’est désisté et la presse s’emballe : “Magimel va incarner Mesrine au cinéma”. Mais contre toute attente, l’acteur se désengage et s’explique dans les colonnes du Parisien : “Malgré l’accord de principe j’avais un souci de crédibilité. En faisant des recherches, je me suis aperçu que Mesrine était vraiment très loin de moi. Et jouer un type nettement plus âgé ne convenait pas. Par ailleurs, le temps de préparation était trop court pour un tournage prévu en juillet. Mesrine était très fort et il fallait que je grossisse. Ce film est arrivé trop tôt dans ma vie.” Vincent Cassel endossera finalement le rôle quelques années plus tard, en 2008, sous la direction de Jean-François Richet, dans L’Instinct de Mort et L’ennemi public n°1.
Rosalie (2024) de Stéphanie Di Giusto, avec Benoît Magimel et Nadia Tereszkiewicz, au cinéma le 10 avril 2024.