Emma Watson, Saoirse Ronan et Timothée Chalamet dans une romance d’époque
Publiée au XIXe siècle, “Little Women” – de son titre original – est une histoire à l’eau de rose résolument féministe. L’actrice et réalisatrice américaine Greta Gerwig s’en est emparée à son tour, lui insufflant cette année une nouvelle modernité dans un film au casting des plus prestigieux. À découvrir dès le 1er janvier au cinéma.
Par Anna Prudhomme.
C’est dans le calme d’une vieille maison au nord-est de Philadelphie (États-Unis) à l'abri du tumulte de la guerre de Sécession que Louisa May Alcott rédigea l’histoire des Quatre Filles du Docteur March en s’inspirant de la vie de sa famille. 150 ans après sa publication et suite à une quinzaine d’adaptations en tout genre, cette histoire revient, grâce à la réalisatrice américaine Greta Gerwig, résonner de son modernisme sur nos grands écrans. Entre robes victoriennes couleur bonbon, histoires de cœurs, drame familial et émancipation féminine, voici ce que l'on peut attendre du film Les Filles du Docteur March dévoilé le 1er janvier au cinéma.
Une histoire dont on ne se lasse pas
Dans la Nouvelle-Angleterre des années 1860, quatre filles et leur mère affrontent seules les aléas de la vie après que leur père, le docteur March, est parti au front. Issues de la classe moyenne, celles-ci se retrouvent vite partagées entre leur envie de coquetterie bourgeoise et les valeurs de partage et d’entraide inculquées par leurs parents. Toutes les quatre sont bercées par la culture : l'aînée Meg aime jouer la comédie, Jo passe son temps à écrire, sa cadette Amy se destine à la peinture alors que la benjamine Beth est passionnée de musique. Suite à la rencontre de leur riche voisin Laurie, de son grand-père et de son tuteur, le quotidien des jeunes femmes se voit alors complètement chamboulé.
Le cœur de l’intrigue se concentre sur la forte personnalité de Jo. Véritable féministe des premiers temps, elle ne supporte pas l’idée que la femme soit destinée à l’amour et à la vie de famille, et éconduit d'ailleurs Laurie alors tendrement épris d’elle. Tourmentée et incomprise, la jeune femme se trouve frustrée par le sentiment d’injustice que son sexe lui impose. Refusant toute idée de mariage, elle part en ville donner des cours, vendre ses histoires qu’elle écrit sous un pseudonyme masculin et refuse par principe les avances d’un beau professeur allemand.
Parallèlement, pendant que Meg décide de se marier avec John le précepteur, Amy accompagne sa vieille tante en Europe pour peaufiner sa pratique de la peinture et se trouver un riche mari mais tombe finalement sur Laurie. Romance et drame de famille viendront cependant secouer les desseins des quatre filles, remettant en question les principes de Jo sur l’incompatibilité de l’amour et de la liberté féminine.
Un casting de prestige
Puisqu'un bon drame n’est rien sans de bons tragédiens, une flopée d’acteurs internationaux ont été sélectionnés pour jouer dans cette 5e adaptation cinématographique des Quatre Filles du Docteur March. La dernière version de 1994 ayant casté des acteurs tels que Winona Ryder (Edward aux mains d’argent, Stranger Things), Kirsten Dunst (Virgin sucide), Susan Sarandon (Thelma et Louise), ou Christian Bale (The Fighter, The Dark Knight), le pari de faire mieux s’annonçait dès lors périlleux.
Dans le rôle de Jo, l’actrice américano-irlandaise Saoirse Ronan et ses boucles blondes (The Grand Budapest Hotel, Lady Bird) excelle. Sa grande sœur Meg est interprétée par la belle actrice britannique Emma Watson : découverte il y a 19 ans dans le rôle d'Hermione dans la saga Harry Potter, elle a depuis démontré ses nombreux talents d’actrice dans les films de Sofia Coppola (The Bling Ring) ou de Stephen Chbosky (Le Monde de Charlie). Florence Pugh, jeune actrice britannique révélée dans le film The Young Lady en 2016 joue la cadette Amy March, alors que la benjamine Beth est incarnée par l’actrice australienne Eliza Scanlen, qui s'illustre ici dans son premier long-métrage.
Outre les quatre membres de la fratrie, le rôle de la vielle harpie tante March est attribué à l’illustre actrice américaine Meryl Streep (Le diable s’habille en Prada) alors que Laura Dern (Blue Velvet, Jurassic Park), actrice fétiche du réalisateur américain David Lynch joue Marmee la mère des filles. Mais ce casting prestigieux ne s’arrête pas aux femmes. Révélé en 2017 dans la romance Call Me By Your Name, le jeune Timothée Chalamet endosse ici le rôle du voisin Laurie et le Britannique James Norton celui de son tuteur. Bob Odenkirk (The Pentagon Papers) incarne Mr March et Christopher Cooper (American Beauty) le grand-père de Laurie, Mr Laurence. Enfin l’acteur français Louis Garrel, pour la première fois à l'affiche d'un film américain, prendra le rôle de Friedrich Bhaer, le professeur allemand dont l'amour pour Jo finira par lui prouver qu’il n’est ni carcan ni fardeau.
Les Filles du Docteur March de Greta Gerwig (2019), en salles depuis le 1er janvier.