21 jan 2020

Comment Sex Education, qui dévoile sa saison 4, est devenue une série culte

Dans la veine de 13 Reasons Why (Netflix) et Euphoria (HBO) – des séries pour ados à la fois subversives et intelligentes – Sex Education donne à voir des jeunes adultes sous un jour nouveau : à travers leur sexualité. Alors que la quatrième et ultime saison du show sera diffusée par Netflix le 21 septembre, retour les dessous d’une série culte et sans tabou.

En 2019, la première saison de Sex Education débarquait sur Netflix et créait un séisme mondial. Très rapidement, elle devenait même l’un des plus grands succès de la plateforme, avec des tee-shirts à l’effigie des personnages vendus dans les rayons des enseignes de fast fashion. En inventant son propre langage pour parler de sexe, la série est en effet parvenue à réinventer le genre du teen drama. Dans un lycée d’une petite ville de province imaginaire, on y a suivi une bande d’adolescents en proie aux questionnements qui taraudent les jeunes adultes, à savoir en majorité des interrogations liées aux plaisirs charnels – puisque l’on n’est pas sérieux quand on a (à peu près) 17 ans.

 

Sex Education, une série Netflix culte qui a réinventé les shows adolescents

 

Avec beaucoup de délicatesse, de pédagogie et un humour très british, le show a trouvé le ton juste pour évoquer aussi bien l’amitié, l’amour, le sexe, ou les frustrations. En 3 saisons, la série Sex Education a gagné en profondeur, se dotant dès la saison 2 d’une dose de noirceur. On s’y délecte des aventures d’Otis (Asa Butterfield) qui joue les apprentis sexologues auprès de ses camarades et de sa mère, Jean Milburn (l’impeccable Gillian Anderson), thérapeute du sexe starifiée et plutôt désinhibée. Ce double point de vue ingénieux permet d’aborder la vie sexuelle de deux générations et de parler à deux tranches d’âge : celle qui a grandi avec Skins et celle qui était accro à Sex and the City. Et le tout, sans tabou.

Un regard inclusif sur la sexualité porté par des acteurs talentueux, à l’instar d’Emma Mackey

 

L’autre grande force de Sex Education, dont la saison 4 (la dernière de la série) sera diffusée sur Netflix le 21 septembre, est d’évoquer toutes les sexualités : des asexuels aux hétéros et bisexuels (ou ceux refusant de se l’avouer) en passant par les pansexuels et les gays. Sans oublier ceux qui ne savent pas trop où se situer dans cette période compliquée qu’est la puberté. Sex Education profite de son casting dense et ultra talentueux – dont Emma Mackey – pour aborder des thèmes peu vus dans les séries pour ados destinées à la génération précédente (comme Beverly Hills ou Gossip Girl) : consentement, handicap, masturbation, vaginisme, pilule du lendemain et autres maladies sexuellement transmissibles sont passés en revue. C’est par une épidémie de chlamydiae semant la panique au sein du lycée, que la brillante deuxième saison trouve son ouverture. 

 

À l’instar des problèmes qu’ils rencontrent, les personnages sont dépeints dans toute leur complexité. Jackson, le sportif qui possède deux mamans n’est pas qu’un corps sculpté : il se passionne aussi pour Shakespeare. Si la saison 1 avait parfois péché par la présence de personnages parfois trop archétypaux ou superficiels, la série a ensuite brouillé les pistes : les plus arrogants et les plus timides ne sont plus ceux que l’on croit.

Emma Mackey dans la série Sex Education sur Netflix

Une série qui oscille entre bienveillance et subversion

 

En 2020, Netflix décide d’aller encore plus loin dans les messages diffusés par la série. En effet, la plateforme a sorti un livre gratuit intitulé Le Petit Manuel d’éducation sexuelle de Charlotte Abramow (photographe belge et réalisatrice de clips d’Angèle) pouvant être commandé en ligne. On y voit notamment la sublime héroïne de la série, Emma Mackay, posant nue, seulement vêtue de feuilles de papier où l’on lit : « Je fais ce que je veux de mon corps« . Un ouvrage d’utilité publique, puisqu’il aborde toutes les subtilités des questions de genre et de sexe, à l’image de Sex Education. Aujourd’hui, l’école est finie puisqu’il n’y aura pas de saison 5, mais les leçons de cette production Netflix restent. Cette année, pour sa saison 4, aussi too much et fun que les précédentes, la série se veut plus subversive avec des affiches montrant des orgasmes, qui rendent hommage aux posters de Nymphomaniac (2023) de Lars von Trier. Laurie Nunn, scénariste britannique et créatrice du show a expliqué à propos de Sex Education, avoir voulu imaginer « une série qui répondait à certaines des questions que nous nous posions tous sur l’amour, le sexe, l’amitié et notre corps, quelque chose qui aurait aidé nos adolescents à se sentir mieux et un peu moins seuls. » À l’heure des adieux, le pari semble réussi.

 

Sex Education Saison 4, disponible sur Netflix le 21 septembre 2023.