Quelle star de la musique réalisera Les Aristochats en live action pour Disney ?
Disney avait déjà annoncé depuis longtemps sa volonté de produire une nouvelle version des Aristochats en live action, c’est à dire en prise de vues réelles. L’œuvre emblématique de 1971 a enfin trouvé un réalisateur : le musicien et journaliste afro-américain Questlove, batteur du groupe The Roots et producteur de D’Angelo ou de Common…
Par Alexis Thibault.
1. Les Aristochats : une œuvre emblématique de Disney inspirée par Émile Zola
“Une tante m’a légué un chat d’Angora qui est bien la bête la plus stupide que je connaisse. Voici ce que mon chat m’a conté, un soir d’hiver, devant les cendres chaudes…” D’après la rumeur, cette nouvelle d’Émile Zola publiée en 1864 aurait inspiré Walt Disney un siècle plus tard. Dans Le Paradis des chats l’écrivain français narre la quête d’un félin bien en chair qui, lassé de sa vie d’animal domestique, part à l’aventure sur les toits de Paris. En décembre 1971, ce sont les péripéties d’héritiers insolites que les spectateurs découvrent au cinéma. Dans Les Aristochats, film d’animation signé Wolfgang Reitherman – membre éminent des Nine Old Men, le noyau dur de la firme Disney – une millionnaire excentrique lègue toute sa fortune à ses propres chats. Mais le maître d’hôtel de la Dame compte bien s’emparer du magot en supprimant tous les animaux… Le public se prend rapidement d’affection pour la chatte Duchesse et ses trois rejetons dont les noms s’inspirent d’illustres personnages : Marie (Maria Callas), Toulouse (Henri de Toulouse-Lautrec) et Berlioz (Hector Berlioz). Si le film ne remporte aucun trophée majeur à sa sortie et peine à emballer la critique, il demeure l’une des œuvres les plus célèbres de Walt Disney – la dernière supervisée par le réalisateur avant sa disparition – et précède la période de déclin de la société…
2. Un remake en live action réalisé par… le batteur Questlove
Comme la plupart des œuvres de Disney, Les Aristochats marque aussi les esprits grâce à sa bande originale, un hommage vibrant au jazz, au cœur de rues parisiennes gribouillées, porté par les partitions des frères Sherman (Mary Poppins, Le Livre de la Jungle) et la voix de Maurice Chevalier qui signe le générique. On retient le morceau Ev’rybody Wants to Be a Cat (Floyd Huddleston & Al Rinker) qui oscille entre jazz, music-hall, swing et bal musette et deviendra un véritable standard du genre. D’ailleurs, le film entier est pensé comme une prestation de jazz, laissant place à l’improvisation au même titre que les chats domestiques abandonnent le manoir de leur maîtresse pour découvrir le monde du dehors. Disney avait déjà annoncé depuis longtemps sa volonté de produire une nouvelle version de l’œuvre en live action, c’est à dire en prise de vues réelles. Mais la firme internationale a enfin trouvé un réalisateur : le musicien et journaliste afro-américain Questlove, batteur du groupe The Roots et producteur de D’Angelo ou de Common. Grande révélation du Festival du Film de Sundance, son film Summer of Soul a décroché l’Oscar du “Meilleur documentaire” en 2022. Il évoque le Harlem Cultural Festival de 1969, également appelé le “Woodstock noir”, où avaient chanté Nina Simone et Stevie Wonder.
3. Questlove, batteur de The Roots et collaborateur des plus grandes stars américaines
Né en 1971 à Philadelphie dans une famille de musiciens, Ahmir Khalib Thompson de son vrai nom accompagne très tôt ses parents en tournée. Adolescent, il rejoint le Philadelphia High School for the Creative and Performing Arts, où il rencontre Tariq Trotter, un rappeur qui deviendra son acolyte musical : ensemble, ils forment le groupe The Roots en 1993. Après quelques années à écumer les scènes underground à travers le monde – ils enregistrent notamment leur album Organix en Allemagne –, le groupe connaît un premier coup d’éclat avec le morceau culte You Got Me, en collaboration avec la reine de la néo soul Erykah Badu…qui leur vaudra d’ailleurs un Grammy Awards en 2000. Reconnaissable par le peigne afro qu’il plante dans ses cheveux, Questlove prête son talent de batteur à Christina Aguilera pour son titre Living Me 4 Me, puis dans plusieurs morceaux de son album Stripped (2002). Deux ans plus tard, Jay-Z fait appel à lui pour la direction musicale de son documentaire Fade to Black… puis, dans un autre registre, c’est le groupe de rock Evanescence qui le contacte pour assurer la batterie de leur troisième album, You Got a Lot to Learn (2010).