Le Centre Pompidou inaugure son cinéma en ligne
Depuis plusieurs semaines, les musées de l’Hexagone ont été contraints de fermer leurs portes. Une situation malheureuse quia toutefois permis à certains de redoubler d’ingéniosité, notamment dans leur manière de proposer du contenu virtuel. Parmi ses nombreuses initiatives, le Centre Pompidou inaugure cette semaine son premier ciné-club en ligne, diffusant chaque semaine un film peu connu ou expérimental de l’histoire du cinéma.
Par Lolita Mang.
“Une salle de cinéma dématéralisée”. C’est le nom que l’équipe du centre Pompidou a donné à sa nouvelle plate-forme, conçue pour diffuser de manière hebdomadaire un film issu de sa collection. Des expériences de l’écrivaine et réalisatrice Marguerite Duras aux aventures aquatiques du cinéaste mexicain Teo Hernandez dans L’Eau de la Seine, la programmation promet une plongée dans des oeuvres parmi les plus singulières du 7e art.
Tout au long du mois d’avril, le centre Pompidou accompagne les internautes avec une programmation mêlant films expérimentaux, documentaires et cinéma d’avant-garde. C’est donc sans surprise que cette sélection démarre sur les chapeaux de roue avec Marguerite Duras, dont l’oeuvre cinématographique s’est démarquée par son aspect visionnaire, voire parfois, totalement hermétique au public. Réalisé en 1979, Les Mains Négatives est un court-métrage de près de quinze minutes, conçu à partir des chutes non montées du film de l’écrivaine Le Navire Night, sorti la même année.
En plus de mettre en ligne des films de sa collection, le musée accompagne son ciné-club d’informations complémentaires sur les oeuvres en question. Ainsi, le spectateur peut apprendre, tout en visionnant Les Mains Négatives, que la cinéaste française s’est inspirée des peintures pariétales, ces mains négatives laissées il y 30 000 ans sur les parois des grottes, et que la découverte d’Altamira en Espagne à la fin du XIXème siècle aurait inspiré son texte. En outre, le centre Pompidou intègre à ces informations, des oeuvres de sa collection en lien avec le film projeté : une aquarelle de Vassily Kandinsky répond ainsi au court-métrage de Marguerite Duras. Dans une ouverture plus grande encore, le musée renvoie à d’autres vidéos, liées à ses expositions, comme la visite de l’exposition Préhistoire, une énigme moderne (8 mai – 16 septembre 2019), qui explore le lien entre la préhistoire et l’art moderne. Ces compléments d’information participent ainsi à construire une discussion autour du film sélectionné, faisant de cette plateforme vidéo du musée un véritable ciné-club virtuel.
Retrouvez toute la programmation sur le site Internet du centre Pompidou.