9 juin 2023

Bancal ou génial ? On vous dit tout sur The Flash, le film évènement de super-héros

Le premier film entièrement dédié à Barry Allen alias The Flash sort enfin au cinéma ce mercredi 14 juin, après de multiples péripéties et les frasques de son acteur principal, Ezra Miller. Adoubé par Tom Cruise, il réserve quelques belles surprises comme la présence de Michael Keaton en Batman. Mais faut-il courir aller voir les aventures de l’homme le plus rapide du monde en salle obscure ?

The Flash, un bon divertissement avec Ben Affleck et Michael Keaton


Il s’agit ici d’un résumé très simplifié. Car l’histoire, très alambiquée, de The Flash est parfois difficile à comprendre, tant elle multiplie les allers-retours dans le passé. C’est l’une de ses faiblesses, avec le manque de profondeur du méchant (Michael Shannon en petite forme) et une Supergirl sans fougue. On n’est pas non plus convaincus par certains effets spéciaux numériques, pas toujours à la hauteur des ambitions de ce blockbuster à 220 millions de dollars.

 

Pour le reste, The Flash est un excellent divertissement, qui réserve de bonnes surprises, comme le décor gothique stupéfiant de l’antre de Batman. Le fait de retrouver le magnétique Michael Keaton et Ben Affleck en hommes chauve-souris, tout comme trois autres acteurs phares issus de l’univers des films de super-héros (dont on taira les noms pour préserver l’effet de surprise) s’avère jouissif.

 

Ludique, inventif et rythmé, The Flash multiplie les moments plein de nostalgie et d’émotion (autour de la famille et de la fraternité), les bonnes blagues (notamment concernant le film Retour vers le futur, qui, dans le multivers, met en scène Eric Stoltz et non Michael J.Fox) et les chansons rock à l’énergie contagieuse (The Raconteurs, The Cult, Chicago). Certaines scènes délirantes, comme celle du début du film où l’on voit une pluie de bébés, un burrito et un chien tomber du ciel et être sauvés par le héros, semblent sortir du cerveau fou d’un scénariste sous crack. Mais ça fait partie du charme du blockbuster, avec la voix et le visage ténébreux et étrange d’Ezra Miller, qui excelle en super-héros souffrant d’un trauma et malhabile avec les filles. Il possède même ici quelque chose de burlesque et de tragique à la fois, façon Jim Carrey.

 

Tom Cruise aurait déclaré en mars dernier, selon le Hollywood Reporter, au réalisateur de The Flash, Andrés Muschietti (Ça et Ça : Chapitre 2) qu’il était « tout ce que l’on veut dans un film » et que « c’est le genre de long-métrage dont on a besoin en ce moment. »  On ne se montrera pas aussi enthousiaste, notamment à cause de la lassitude procurée par le recours systématique des films de super-héros au multivers, mais on vous conseille tout de même de courir aller voir ce héros véloce et attachant.


The Flash (2023) d’Andy Muschietti, au cinéma le 14 juin 2023.

C’est un comble pour un héros aussi rapide que The Flash, mais le premier film qui lui est entièrement dédié aura pris beaucoup de temps à arriver dans les salles obscures. Sur le papier, The Flash, nouveau film de l’univers DC Comics, a tout du film maudit. Il y a d’abord eu un projet de long-métrage sur cet homme le plus rapide du monde, dans les années 1980, lancé par Warner Bros. mais qui n’a pas abouti. Puis, en 2004, le studio engageait un premier réalisateur et l’acteur Ryan Reynolds était contacté pour incarner Flash. En 2007, suite à des désaccords avec le studio, le réalisateur abandonne et d’autres remplaçants sont envisagés pour s’atteler au projet ambitieux. De multiples péripéties s’ensuivent, dont des réécritures du scénario, des refus de cinéastes ainsi que des difficultés à trouver le bon acteur dans le rôle-titre.

 

The Flash avec Ezra Miller, un film maudit, marqué par les scandales

 

Finalement, en 2014, Warner Bros choisit l’acteur charismatique Ezra Miller (Le Monde de Charlie, Les Animaux fantastiques) pour incarner Flash et il apparaît assez convaincant dans Suicide Squad (2016) et Justice League (2017). Sauf qu’en 2020, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux fait scandale. On y voit l’acteur jeter au sol une femme dans un bar d’Islande. Deux ans plus tard, la police l’interpelle plusieurs fois à Hawaï pour inconduite (Ezra Miller est notamment accusé d’avoir projeté une chaise en direction du visage d’une femme) et il reçoit deux ordonnances restrictives concernant des jeunes filles mineures. Pour l’avoir interviewé, on a constaté que l’artiste était difficile à apprivoiser, faisant preuve d’un comportement erratique et nous confisquant notamment notre foulard. Résultat des courses ? L’acteur s’est montré quasiment absent lors de la promotion de The Flash.

 

Une histoire complexe, basée sur le multivers

 

C’est donc avec une certaine appréhension que l’on découvre enfin The Flash sur le grand écran, un film sur lequel auraient travaillé 45 scénaristes ou script doctors. D’autant plus que le scénario s’avère complexe. Le pitch ? Le chimiste légiste toujours en retard, geek et irascible Barry Allen (alias Flash) se sert de ses pouvoirs (sa rapidité) pour remonter le temps et modifier le passé afin de sauver sa mère de la mort et son père de la prison. Mais cela change le cours de l’histoire et Barry se retrouve pris au piège, aux côtés d’une version de lui adolescente, dans un espace-temps où le général Zod menace de détruire la planète, et où il n’y a plus de super-héros. Pour l’aider, Barry doit convaincre un Batman alternatif (Michael Keaton en tongs et en as des spaghettis) de sortir de sa retraite.