La Fondation CAB consacre les femmes de l’art minimal
Jusqu'au 12 décembre, la Fondation CAB accueille dans son espace bruxellois une exposition consacrée à quinze femmes artistes associées à l'histoire de l'art minimal. Que celles-ci soient pionnières ou très récentes héritières de ses principes plastiques, théoriques et conceptuels, leurs œuvres sont ici rassemblées afin d'ouvrir une réflexion plus globale sur la définition mouvante de ce mouvement artistique.
Par Matthieu Jacquet.
Elles s’appellent Mary Corse, Agnes Martin, Carmen Herrera ou encore Tauba Auerbach. Toutes, par leur œuvre, ont contribué à un véritable renouveau de la pratique artistique abstraite aux XXe et XXIe siècles. Peignant des formes pures et géométriques, sculptant des volumes lisses et anguleux dans des matériaux bruts ou industriels, ces femmes ont nourri tout un chapitre d’un art non figuratif, provoquant l’émotion par la vibration des couleurs, par la radicalité des formes et mettant au centre de l’expérience de l’œuvre son rapport physique et matériel au spectateur. Autant de critères qui, depuis les années 60, sont devenus synonymes d’un mouvement artistique précis : le minimalisme.
Longtemps toutefois, ce sont surtout quelques hommes, Américains pour la plupart, qui furent élus comme figures tutélaires du mouvement. Carl Andre, Sol LeWitt, Donald Judd ou encore Tony Smith : leurs noms ont bien souvent rempli les livres d’art et habillé les cimaises des musées et des galeries. À Bruxelles, la Fondation CAB a pris un autre versant de cette histoire de l’art bien connue en choisissant d’exposer uniquement les femmes de l’art minimal. Tout comme l’exposition que présente en ce moment la galerie Thaddaeus Ropac dans son espace de Pantin jusqu’à la fin août, la fondation belge dédiée à l’art conceptuel consacre quinze artistes femmes ayant depuis des décennies contribué à nourrir et questionner la définition de “minimal”.
Des œuvres phares et parfois historiques du XXe siècle, quelques installations in situ réalisées pour l'occasion et des œuvres récentes encore peu ou jamais exposées, à l’instar d’une vidéo de la Belge Ariane Loze ou des sculptures en tissu de la Suisso-Tunisienne Sonia Kacem… voilà un aperçu de ce que l'on pourra voir jusqu'au 12 décembre dans l’exposition “Figures on a Ground”. En proposant une perspective rare et nécessaire sur l’histoire désormais élargie d’un courant artistique majeur, celle-ci permet donc aussi bien à ces pionnières qu’à ses héritières de gagner leurs lettres de noblesse.