Eden, fantôme hawaïen et viol sur papier… Cinq expositions parisiennes à ne pas manquer en mars
De l’ultra-acidulé au traditionnel noir et blanc, l’art contemporain s’affirme sous tous ses états au mois de mars à Paris. Retrouvez cinq expositions qui vont faire du bruit dans les galeries.
Par Maxime Gasnier.
L’eden sensible de Paul Rousteau à la galerie du Jour – agnès b.
Sélectionné pour le prochain Festival d’Hyères où il exposera à la Villa Noailles dès avril, Paul Rousteau s’installe à la galerie du Jour – agnès b pour dévoiler son univers onirique et ultra-sensible. « Ce projet est une vision idéale de l'enfance. J'ai essayé de recréer les images d'un Paradis terrestre, d'un bonheur pur et innocent. Dans cet Eden, il y a mes enfants, des fleurs, des levers de soleil, des oiseaux… Mais la mélancolie n'est jamais très loin », révèle l’artiste. Et c’est en effet dans une série de photographies au colorama pop-exotique que l’on est invité à plonger. Immersif et psychique, un rendez-vous entre plusieurs mondes à ne pas manquer.
EDEN, visions of joy de Paul Rousteau à la galerie du Jour – agnès b., du 3 mars au 15 avril 2017. 44 Rue Quincampoix, Paris IVe.
La peinture questionnée de Bertrand Lavier chez Almine Rech
Avec A capella, Bertrand Lavier signe une nouvelle exposition parisienne haute en couleurs. Bleu cobalt, Jaune cadmium clair et Vert permanent : trois monochromes réalisés cette année y abordent frontalement la question de la peinture et de la sculpture. La galerie Almine Rech lui ouvre ainsi son espace pour présenter un ensemble de pièces contemporaines qui questionnent la matérialité de l’œuvre. Qu’est-ce qui relève du « pittoresque » ? Quelles relations entre l’art moderne et Walt Disney ? Comment court-circuiter l’histoire de l’Art ? Autant de questions à explorer soi-même dès le 4 mars.
A capella de Bertrand Lavier chez Almine Rech Gallery, du 4 mars au 15 avril 2017. 64 rue de Turenne, Paris IIIe.
Les portraits glaçants de Jérôme Zonder chez Eva Hober
Du noir, du blanc et une mine de plomb : il n’en faut pas plus à Jérôme Zonder pour élever le dessin au rang d’œuvre d’art. Pour son exposition intitulée Garance, dernier volet, l’artiste propose des images narratives sombres autour de la souffrance féminine. Viols, humiliations, dominations : on se retrouve confronté à l’acte violent à travers une série d’images sublimées par le trait. Une dimension sociale et politique puissante émane du papier, mais la beauté des portraits éteint rapidement nos angoisses. À voir absolument, en attendant le salon du dessin contemporain Drawing Now (du 23 au 26 mars).
Garance, dernier volet de Jérôme Zonder à la galerie Eva Hober, du 18 mars au 22 avril 2017. 35-37 rue Chapon, Paris IIIe.
L’iconique black and white de Mitch Epstein aux Filles du Calvaire
Le célèbre photographe américain Mitch Epstein s’installe à Paris pour dévoiler, parmi d’autres, sa dernière série photographique Rocks and Clouds (2014-2015). Celui qui a fait de New York son terrain de jeu favori capture ici des fragments de paysages sculptés par l’Homme, où les motifs minéraux extraits de la ville s’affirment à travers diverses identités. Entre nature et architecture, on observe avec attention ces clichés urbains en noir et blanc : une skyline, une rue, un morceau de ciel… La galerie Les Filles du Calvaire nous pose plus que jamais comme témoin d’une génération qui s’est appropriée la terre.
New York Trees, Rocks & Clouds de Mitch Epstein à la galerie Les Filles du Calvaire, du 17 mars au 6 mai 2017. 17 rue des Filles-du-Calvaire, Paris IIIe.
La fiction sans limite de Gilles Barbier à la galerie Vallois
Fantômes hawaïens, planètes fictives, chapeaux renversés… La vision surréaliste et renversante de Gilles Barbier investit la galerie Vallois à partir du 10 mars., l’artiste marseillais qui avait exposé l’an dernier au Musée national d’art contemporain de Séoul puise son inspiration dans les logiciels en ligne (générateurs de noms de planètes, de vaisseaux spatiaux). Au cœur de l’exposition, on retrouve également une sculpture inédite représentant une énorme mâchoire de mégalodon, riche en symboles elle aussi… De quoi surprendre toujours plus.
Artist Impression de Gilles Barbier à la galerie Vallois, du 10 mars au 22 avril 2017. 33 & 36 rue de Seine, Paris VIe.
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