PAD Monaco: Monte-Carlo, nouveau hot spot de l’art
Après Paris, Londres et Genève, le célèbre salon d’arts décoratifs et de joaillerie a pris pour la première fois ses quartiers à Monte-Carlo, du 26 au 28 avril, en pleine Monaco Art Week et en parallèle de la foire d’art contemporain artmonte-carlo.
Par Thibaut Wychowanok.
Le contexte était favorable pour le PAD, célèbre salon consacré aux arts décoratifs et à la joaillerie, pour sa première édition monégasque. Du 26 au 28 avril, sa petite trentaine de galeries pouvait compter sur le public de collectionneurs déjà conquis par la foire d’art contemporain artmonte-carlo avec laquelle le PAD se partageait le Grimaldi Forum. Des amateurs d’art et de luxe qui auront profité de la réouverture complète de l’Hôtel de Paris. Le palace légendaire créé en 1864 s’est offert quatre années de lifting pour des chambres plus spacieuses, des espaces totalement rénovés et une nouvelle suite d’exception de 600 m2 sur les toits.
Côté exposition, le musée monégasque proposait pour cette Monaco Art Week une exposition exceptionnelle de l’artiste italien Ettore Spalletti. Ses tableaux-sculptures, grands aplats monochromes en forme de variations sur une couleur, transportent dans des paysages éternels, horizons entre ciel et terre de la région des Abruzzes, où l’artiste de presque 80 ans a toujours vécu. Une réussite tant les créations du maître dialoguent avec le ciel et la mer du Rocher.
Au PAD, c’est une tout autre forme de roche qui était mise à l’honneur grâce à une belle représentation des joailliers : les créations du Libanais Walid Akkad (dont une remarquable bague en or jaune et zircon vert) côtoyaient ainsi les folies animalières dénichées par la spécialiste des bijoux anciens Véronique Bamps. Pour les arts décoratifs, la galerie Maison Rapin rapprochait judicieusement les créations de Robert Goossens – le “monsieur bijou” de Coco Chanel et d'Yves Saint Laurent, qui réalisa de rocambolesques miroirs, tables et lustres mêlant leurs formes organiques (corail, blé ou seigle) à la sophistication du bronze doré, et les réalisations de Kam Tin – une maison créée à Hong Kong dans les années 70, et qui éditera trop peu de ses somptueuses pièces ornées de turquoise, pyrites ou agates.
Le tour d’horizon ne serait pas complet si l’on omettait les magnifiques masques mortuaires précolombiens de la galerie Mermoz, les statuettes africaines du spécialiste de l’art tribal Lucas Ratton ainsi que la paire de tables laquées à l’encre de Chine du designer contemporain danois Frederik Takkenberg, que le marchand Alexandre Biaggi se félicitait d’avoir vendue.