Les 20 expositions à ne pas manquer pendant Paris+ par Art Basel
Du 20 au 23 octobre, la foire Paris+ par Art Basel lance sa première édition au Grand Palais Éphémère. Un coup de projecteur sur le rayonnement artistique de la capitale française ponctué de nombreux événements. D’Alice Neel au Centre Pompidou à l’arte povera au Jeu de paume et au Bal, focus sur 20 expositions à voir pendant la semaine de l’art.
Par Matthieu Jacquet.
1. Les portraits engagés d’Alice Neel au Centre Pompidou
Née en 1900 et décédée en 1984, Alice Neel a traversé la quasi intégralité du 20e siècle sans pour autant connaître de son vivant la notoriété qu’elle méritait. Le Centre Pompidou entend renverser cette tendance en consacrant à la peintre américaine une grande exposition, riche de plus de 70 toiles et dessins – l’occasion de se plonger dans l’œuvre expressionniste habitée, intimiste et engagée de leur auteure. À travers ses nombreux portraits, ses nus et le choix de ses modèles, l’artiste a en effet traduit tout au long de sa carrière son regard sur la vie moderne nord-américaine en mettant en avant ses acteurs marginaux (immigrés, militantes féministes et communistes…), tout en s’inscrivant à contre-courant des mouvements dominants et du regard masculin omniprésent dans la peinture de l’époque.
“Alice Neel, un regard engagé ”, jusqu’au 16 janvier 2023 au Centre Pompidou, Paris 3e
2. L’héritage des “Mille et Une Nuits” dans l’art contemporain au Palais de Tokyo
Il est difficile de retracer l’origine exacte des Mille et Une Nuits, recueils de contes populaires persans, indiens et arabes. imbriqués les uns dans les autres et racontés par un même personnage : Shéhérazade. Inspiré par la multiplicité de ces récits et leur conteuse, le commissaire Yoann Gourmel s’interroge au Palais de Tokyo sur l’héritage de cette narrativité aujourd’hui à travers les œuvres de six artistes, entre un court-métrage du Portugais Miguel Gomes et des photographies de la Japonaise Lieko Shiga, qui entremêlent des éléments de folklore avec les contextes dans lesquels s’inscrivent leurs pratiques.
“Shéhérazade la nuit”, du 19 octobre 2022 au 8 janvier 2023 au Palais de Tokyo, Paris 16e.
3. Monet et Mitchell : un dialogue inédit entre deux monstres sacrés de la peinture la Fondation Louis Vuitton
Il est le pape de l’impressionnisme et le précurseur de l’abstraction en peinture, elle est une figure majeure de l’expressionnisme abstrait au 20e siècle. À la Fondation Louis Vuitton, les peintres Claude Monet et Joan Mitchell se rencontrent dans un dialogue inédit qui traduit les échos de leurs pratiques respectives. L’institution profite de cette exposition en duo pour consacrer simultanément une rétrospective à l’artiste américaine, disparue en 1992
“Claude Monet – Joan Mitchell”, jusqu’au 27 février, Fondation Louis Vuitton, Paris 16e
4. Le Rio Grande disséqué par l’objectif de Zoe Leonard
Artiste et activiste, Zoe Leonard s’est affirmée dès les années 80 à travers sa pratique visuelle jouant sur la répétition, l’ambiguïté et l’accident dans l’image. Rarement présentée en France, l’Américaine expose au musée d’Art moderne de Paris près de 150 tirages de son projet consacré au Rio Grande, fleuve séparant les États- Unis et le Mexique, où se lisent à la fois la force naturelle de ce cours d’eau et son histoire politique et économique.
Zoe Leonard, “Al río / To the River”, jusqu’au 29 janvier au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris 16e.
5. La double exposition-événement de Cyprien Gaillard au Palais de Tokyo et Lafayette Anticipations
Photographie, sculpture, vidéo… depuis une quinzaine d’années la pratique de Cyprien Gaillard traduit le passage du temps et l’action humaine sur la ville et la nature. L’artiste français de 42 ans présente désormais une double exposition : au Palais de Tokyo, sa série d’œuvres inédites évoque notre rapport ambigu à la destruction et à la préservation de l’environnement, pendant qu’à Lafayette Anticipations, son projet fait revivre une sculpture laissée à l’abandon au cœur de Paris.
Cyprien Gaillard, “Humpty/ Dumpty”, du 19 octobre 2022 au 8 janvier 2023 au Palais de Tokyo, Paris 16e, et à Lafayette Anticipations, Paris 3e.
6. La peinture fantastique de Miquel Barceló à la galerie Thaddaeus Ropac
Peintre et céramiste, Miquel Barceló déploie sur ses œuvres sa propre mythologie imprégnée de références diverses à l’histoire de l’art et des représentations. Dans les grandes salles de la galerie Ropac à Pantin, l’artiste espagnol présente une série de nouvelles toiles monumentales sur lesquelles il joue avec la texture et les matériaux. Entre faune sous-marine, épaves, natures mortes et vanités, leurs sujets et leurs couleurs invitent à déambuler dans un monde fantastique et hybride.
Miquel Barceló, “Grisailles”, jusqu’au 7 janvier 2023 à la galerie Thaddaeus Ropac, Pantin.
7. La sculpture monumentale de Carol Bove à la Galerie David Zwirner
Réalisées à base d’acier écrasé et froissé et de disques réfléchissants, les sculptures monumentales de l’Américaine Carol Bove perturbent, non sans un certain humour, la perception du spectateur, semblant à la fois flotter dans les airs et se ramollir à vue. Habituée à présenter ses œuvres dans l’espace public, l’artiste expose de nouveaux volumes dans l’enceinte de la galerie David Zwirner, où leurs matériaux répondent à la verrière et aux structures métalliques de l’espace parisien.
Carol Bove, “Vase/Face”, jusqu’au 17 décembre 2022 au galerie David Zwirner, Paris 3e.
8. Immersion en musique avec Anri Sala à la Bourse de commerce
L’été dernier, la Bourse de commerce inaugurait un nouveau cycle d’accrochage, exploration poétique du passage du temps à travers des œuvres de la Collection Pinault et une installation inédite de Philippe Parreno. Pour conclure cette exposition au long cours, l’institution parisienne accueille des œuvres de l’artiste d’origine albanaise Anri Sala, dont deux films immersifs mettant la musique à l’honneur et des dessins à l’encre mêlant topographie de notre planète et planches zoologiques.
Anri Sala, “Time no longer”, jusqu’au 16 janvier 2023, Bourse de commerce, Paris 1er.
9. Les quatre éléments selon Ugo Rondinone au Petit Palais
C’est l’une des traditions de la semaine de l’art à Paris. Chaque automne depuis 2015, le Petit Palais accueille parmi ses collections du 19e et du début du 20e siècle, l’exposition d’un ou plusieurs artistes contemporains. Après Jean-Michel Othoniel l’an passé, c’est au tour de l’artiste suisse Ugo Rondinone de présenter un projet inédit dans le bâtiment parisien. Des sculptures anthropomorphes en terre et en cire et un film déployé sur six écrans composent un parcours poétique autour des quatre éléments, entrant en résonance avec la collection permanente du musée.
Ugo Rondinone, “The water is a poem Unwritten by the air No. The Earth is a poem Unwritten by the fire”, du 18 octobre 2022 au 8 janvier 2023 au Petit Palais, Paris 8e.
10. Les céramiques séduisantes et étranges de Genesis Belanger chez Perrotin
Ses céramiques en grès ou porcelaine, mettant en scène des objets du quotidien modelés dans des formes lisses et tonalités douces, ont attiré l’attention dès le milieu des années 2010 par leur aspect aussi séduisant que dérangeant. Pour sa seconde exposition personnelle chez Perrotin, la New-Yorkaise Genesis Belanger présente des fragments de scénarios, entre banquet, salle d’hôpital et supermarchés que ses sculptures et peintures baignent d’une aura surréaliste.
Genesis Belanger, “Blow out”, du 15 octobre au 17 décembre 2022 chez Perrotin, Paris 3e.
11. Les finalistes du 22e Prix Marcel Duchamp au Centre Pompidou
Après avoir distingué Lili Reynaud-Dewar, le prix Marcel Duchamp, qui récompense chaque année depuis 2000 un artiste déjà établi de la scène française, revient comme à son habitude au Centre Pompidou pour présenter les projets inédits des quatre finalistes de sa 22e édition. On y retrouve la peintre Giulia Andreani, le sculpteur et vidéaste Iván Argote, l’héritier de l’op art Philippe Decrauzat et la plasticienne Mimosa Echard.
Prix Marcel Duchamp 2022, jusqu’au 2 janvier 2023 au Centre Pompidou (galerie 4), Paris 3e.
12. Une immersion multisensorielle dans le désert par Lydia Ourahmane à la Fondation Louis Vuitton
Avec son programme Open Space, la Fondation invite de jeunes artistes à investir l’un de ses espaces avec un projet inédit. Pour sa 10e édition, c’est au tour de l’Algérienne Lydia Ourahmane de dévoiler son nouveau film réalisé dans le Sahara, une exploration sensorielle du site de Tassili n’Ajjer rythmée par une bande sonore et des animations numériques qui nous plongent dans l’immensité de ce lieu aride et montagneux.
“Open Space #10. Lydia Ourahmane”, jusqu’au 23 janvier 2023 à la Fondation Louis Vuitton, Paris 16e.
13. Les six nouveaux talents du Prix Fondation Pernod Ricard
Depuis 1999, la Fondation Pernod Ricard récompense chaque année un jeune artiste de moins de 40 ans issu de la scène française à travers l’achat d’une œuvre et la possibilité de réaliser une exposition à l’étranger. Cette année, elle présente dans ses locaux les projets des six nouveaux finalistes, dont Timothée Calame, Eva Nielsen et Benoît Piéron, ainsi qu’un hommage à l’artiste Jean-Michel Sanejouand, disparu en mars 2021. Le lauréat de cette 23e édition sera dévoilé le 21 octobre.
Exposition 23e Prix Fondation Pernod Ricard Horizones, jusqu’au 29 octobre 2022 à la Fondation Pernod Ricard, Paris 8e.
14. Les expressions de l’amour dans la culture arabe dans l’art contemporain à l’IMA
Quelles formes l’amour prend-il dans la création artistique arabe contemporaine ? Tel est l’enjeu de la nouvelle exposition de l’IMA, qui explore l’expression de la liberté de genre et de sexualité depuis 2011 et les soulèvements dans les pays du Maghreb et du Golfe. Près de 30 artistes et collectifs tels que Tarek Lakhrissi, Kubra Khademi, Soufiane Ababri ou encore Aïcha Snoussi présentent leurs œuvres dans cet événement également rythmé par des rencontres, projections de films et même une soirée voguing.
“Habibi, les révolutions de l’amour”, jusqu’au 19 février 2023 à l’Institut du monde arabe, Paris 5e.
16. Le futur de l’art contemporain en France au 66e Salon de Montrouge
Depuis 1955, le Salon de Montrouge défriche les talents français qui façonneront l’art contemporain de demain. Sous le commissariat de l’agence parisienne Work Method (Guillaume Désanges et Coline Davenne), sa 66e édition réunit 40 jeunes artistes aux pratiques ancrées dans les sujets brûlants de notre société, des dessins fantasmagoriques de Jimmy Beauquesne aux peintures à base de sang d’Alison Flora en passant par les collages photographiques de Prune Phi.
66e Salon de Montrouge, du 13 octobre au 1er novembre 2022 au Beffroi, Montrouge.
16. La foire Paris Internationale s’installe dans l’ancien studio de Nadar
Avec sa sélection à la pointe de la création contemporaine mondiale, la foire Paris Internationale est devenue un rendez-vous majeur de la semaine de l’art. Pour sa 8e édition, l’événement occupe les cinq étages de l’ancien studio du photographe Nadar, à quelques pas de l’Opéra Garnier, avec 59 galeries dont 21 nouvelles arrivantes, telles Lodos basée à Mexico, Negative Space en provenance de Hong Kong, ou encore Understructures installée à Kiev.
Paris Internationale, du 19 au 23 octobre 2022, 35 boulevard des Capucines, Paris 2e.
17. Un voyage vers l’Orient avec Matthew Lutz-Kinoy à la galerie Kamel Mennour
La pratique de Matthew Lutz-Kinoy s’emploie depuis une quinzaine d’années à abattre les frontières entre beaux-arts et arts décoratifs, comme les hiérarchies obsolètes entre les médiums. Sa nouvelle exposition chez Kamel Mennour ne déroge pas à la règle : inspiré par l’œuvre du céramiste Bernard Leach, l’Américain explore l’histoire du motif et tisse des liens entre Orient et Occident dans une série de nouvelles toiles, d’assiettes en céramique, et des tissus peints peuplés d’animaux et autres symboles.
Matthew Lutz-Kinoy, du 17 octobre au 13 décembre 2022 à la galerie Kamel Mennour, Paris 6e.
18. Plongée dans les rideaux lumineux de Lucia Koch au Palais d’Iéna
Siège du CESE, le Palais d’Iéna est régulièrement l’hôte d’installations in situ durant la semaine de l’art. Après des œuvres de Giuseppe Penone et de Carlos Cruz-Diez, sa salle hypostyle accueille une installation de la Brésilienne Lucia Koch, habituée à jouer avec l’architecture et l’éclairage d’espaces très divers pour y installer de nouvelles atmosphères. Ici, textiles colorés translucides et photographies entrent en dialogue avec le bâtiment conçu par Auguste Perret à la fin des années 30.
« Lucia Koch. Double trouble » , du 18 au 28 octobre 2022 au Palais d’Iéna, Paris 16e.
19. L’œuvre puissante et énigmatique d’Edvard Munch et les pièces monumentales de Kehinde Wiley au musée d’Orsay
Artiste majeur du début du 20e siècle, Edvard Munch est connu dans le monde entier pour sa peinture dont les personnages et paysages hallucinés semblent flotter entre rêve et cauchemar. Malgré sa notoriété, l’œuvre du symboliste norvégien conserve encore des parts de mystère que le musée d’Orsay tente de percer dans une exposition balayant soixante ans de production artistique. En parallèle, l’institution parisienne présente des toiles et des sculptures monumentales de l’Afro-Américain Kehinde Wiley, portraitiste officiel de Barack Obama qui fait rentrer depuis vingt ans dans les cadres de l’histoire de l’art ceux qu’elle avait décidé d’ignorer jusque-là.
“Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort”, jusqu’au 22 janvier 2023 & “Kehinde Wiley”, jusqu’au 8 janvier 2023, musée d’Orsay, Paris 7e.
20. L’art de l’image dans l’arte povera du Jeu de paume au Bal
L’arte povera est à l’honneur dans la capitale cet automne. Au Jeu de paume et au BAL, le mouvement artistique italien théorisé à la fin des années 60 fait l’objet d’un riche focus sur le travail de l’image, figée ou en mouvement, par ses figures phares : Giuseppe Penone, Giovanni Anselmo, Michelangelo Pistoletto… Un angle original pour se plonger dans ce courant caractérisé par la simplicité de ses matériaux et son lien primordial à la nature.
“Renverser ses yeux, autour de l’arte povera”, jusqu’au 29 janvier 2023 au Jeu de paume (Paris 1er) et Le Bal (Paris 18e).