Scandales, malaises et polémiques : 5 moments marquants des César
À l’approche de la 49e cérémonie des César – le 23 février 2024 – Numéro revient sur les polémiques et les scandales qui ont entouré l’événement phare du cinéma français.
Par La rédaction.
Serge Gainsbourg embrasse sa fille Charlotte
Les uns évoquent une émotion indescriptible et un acte aussi naturel que spontanée. Les autres un baiser étrange voire problématique. En 1986, Charlotte Gainsbourg n’a que 15 ans lorsque qu’elle décroche le César du “Meilleur espoir féminin” pour son rôle dans L’Effrontée, la comédie dramatique de Claude Miller.
Terriblement émue à l’annonce du résultat, l’adolescente se lève pour rejoindre la scène et c’est alors que son père, Serge Gainsbourg, incroyablement fier, l’embrasse à pleine bouche à deux reprises.
Vanessa Paradis se trompe de nom pour le prix du “Meilleur espoir féminin” en 1991
Sans le vouloir, Vanessa Paradis a marqué l’histoire de la cérémonie des César. En 1991, la chanteuse n’a que 18 ans au moment de révéler le nom de la gagnante du César du “Meilleur espoir féminin”.
En lice : Judith Henry pour La Discrète, Clotilde Courau pour Le Petit Criminel, Florence Darel pour Uranus, Judith Godrèche pour La Désenchantée et Isabelle Nanty pour Tatie Danielle. Au micro, Vanessa Paradis annonce enfin le nom victorieux : Judith Godrèche. Sauf qu’il s’agit d’une erreur… Et la jeune femme de se reprendre aussitôt, une main plaquée sur la bouche : “Merde ! Pardon ! C’est Judith Henry dans La Discrète, excusez moi !”
Sur scène, Mathilde Seigner apostrophe Joeystarr sous les yeux d’un Michel Blanc victorieux en 2012
“Bravo Michel ! Je voudrais juste dire un tout petit mot. Est-ce que j’ai le droit de faire ça ou pas ? Je voudrais juste que Didier [JoeyStarr] monte sur scène. Je suis ravie que tu remportes le César Michel, hein, mais, euh… il est où dans la salle mon Didou ? Je ne le vois pas !”
Le 24 février 2012, l’actrice Mathilde Seigner doit remet le César du “Meilleur acteur dans un second rôle” mais s’enlise en public, depuis sur la scène du théâtre du Châtelet. Quelques mètres à sa gauche, le maître de cérémonie Antoine de Caunes reste interdit. Car c’est bel et bien Michel Blanc qui vient d’être sacré “Meilleur acteur dans un second rôle” pour sa prestation dans L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller.
Les autres acteurs en compétition étaient alors Bernard Le Coq dans La Conquête, Nicolas Duvauchelle, JoeyStarr ainsi que Frédéric Pierrot pour Polisse. Mais tout porte à croire que la remettante aurait préféré que son ami Didier Morville, présenté sous l’alias JoeyStarr lors de la cérémonie, la rejoigne sur scène. Il faut dire que le rappeur a impressionné dans le long-métrage de Maïwenn. On saluera toutefois l’élégance de Michel Blanc qui, depuis la scène, propose à son homologue “la garde alternée” en lui tendant le trophée, sourire aux lèvres.
Isabelle Adjani se lève, persuadée d’avoir remporté le trophée en 1976
Ce léger couac a eu lieu en avril 1976 lors de la toute première cérémonie des César – ou Nuit des César – sous la présidence de Jean Gabin, au Palais des Congrès. À l’époque, seuls treize trophées seront remis, contre 21 aujourd’hui. L’anecdote a été rapportée dans les colonnes du magazine Obsession par l’une des assistantes de Georges Cravenne, l’homme derrière l’Académie des arts et techniques du cinéma.
À l’époque, l’actrice Isabelle Adjani fait sensation et emballe la presse après sa prestation dans L’histoire d’Adèle H de François Truffaut, exploration romantique des souffrances de la fille du romancier Victor Hugo. Isabelle Adjani est tellement persuadée de remporter le César de la “Meilleure actrice” qu’elle se lève avant l’annonce de la gagnante… Sauf que c’est Romy Schneider pour L’important, c’est d’aimer d’Andrzej Zulawski qui remportera le précieux sésame.
Adèle Haenel quitte la salle Pleyel après la victoire de Roman Polanski en 2020
Le 28 février 2020, à la salle Pleyel de Paris, la tension est palpable. J’accuse, le long-métrage du réalisateur franco-polonais Roman Polanski – avec Jean Dujardin et Louis Garrel – a été nommé à 12 reprises par l’Académie en dépit des accusations de viol sur mineure à l’encontre du cinéaste. À l’approche de la cérémonie, la polémique enfle et plusieurs associations féministes tentent de perturber l’événement.
Absent ce soir-là, Roman Polanski remporte pourtant trois trophées dont le César de la “Meilleure adaptation”, des “Meilleurs costumes” et surtout du “Meilleur réalisateur”. C’est justement cette dernière victoire qui provoquera l’ire de l’actrice Adèle Haenel. “La honte !” Elle quitte la salle Pleyel, la réalisatrice Céline Sciamma sur ses talons…