31 jan 2023

Qui est Paul Mescal, la sensation d’Hollywood à l’affiche de Sans jamais nous connaître ?

Révélé par la série phénomène Normal People (2020), l’acteur irlandais Paul Mescal qui jouait un père souffrant – en silence – de dépression dans le bouleversant Aftersun, en début d’année (ce qui lui a valu d’être nommé aux Oscars), ne cesse d’impressionner. Alors qu’il est l’affiche, ce mercredi 14 février 2024, du sublime Sans jamais nous connaître, retour sa carrière et sa vie.

À 28 ans seulement, l’acteur irlandais Paul Mescal est l’une des sensations du moment à Hollywood. Révélé par la série géniale et subtile Normal People (en 2020), ce fils de policière et d’instituteur – l’anti nepo baby – affole les producteurs, jusqu’à figurer dans le très attendu Gladiator 2, réalisé par Ridley Scott. Un rôle qu’il aurait raflé à la coqueluche du cinéma américain Timothée Chalamet. En tout, l’acteur sera dans cinq films d’ici 2025.

 

Rien ne destinait pourtant l’égérie Gucci à une carrière dans le septième art puisqu’il a d’abord été défenseur dans deux équipes de football gaélique, avant qu’une blessure à la mâchoire n’entrave ses plans de carrière dans le sport de haut niveau. Diplômé en art dramatique à Dublin et doté d’une superbe voix chantée (ainsi que d’un don pour le piano), il optera finalement pour la comédie en débutant par des apparitions au théâtre. Un choix judicieux comme en témoignent le CV déjà très riche de cet acteur irrésistible aussi à l’aise dans le léger que dans le grave.

Paul Mescal révélé par son rôle d’amoureux tourmenté dans la série Normal People

 

Flashback. En 2020, la série romantique, subtile et émouvante Normal People (diffusée sur la BBC puis sur Hulu), adaptée du best-seller éponyme de Sally Rooney connaît un succès phénoménal. Et cela tient beaucoup au talent de ses interprètes principaux : Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal. Ce dernier, encore inconnu du public, crève l’écran dans le rôle de Connell Waldron, un garçon aussi mélancolique que sensuel qui a du mal à communiquer et vit une relation amicale et amoureuse compliquée avec Marianne. Une histoire tumultueuse et très réaliste qui nous entraîne des bancs du lycée (situé à l’ouest de l’Irlande) à l’université à Dublin, avec, en toile fond, le poids des différences sociales.

 

Avec ses muscles et son visage de statue grecque, son regard bleu perçant et son jeu tout en finesse, Paul Mescal donne à voir une masculinité non toxique, à la fois athlétique et sensible. Son personnage a l’audace d’exposer ses faiblesses (notamment lors d’une poignante séance de thérapie durant laquelle il s’effondre), en même temps que Paul Mescal ose le nu frontal. L’Irlandais (à l’accent prononcé) séduit immédiatement les spectateurs et devient l’objet de nombreux comptes Instagram postant des captures d’écran de sa plastique sous toutes les coutures.

Des rôles exigeants, d’Aftersun à Sans jamais nous connaître

 

C’est un film évanescent et elliptique d’une telle beauté et d’une telle justesse qu’on a du mal à ne plus y penser, une fois la projection terminée. Dans le sublime Aftersun (2023), premier long-métrage et véritable coup d’éclat de la réalisatrice écossaise Charlotte Wells, Paul Mescal incarne un père divorcé en vacances avec sa petite fille de 11 ans, en Turquie, à la fin des années 1990. Si dans cette carte postale du passé (dont se remémore, une fois adulte, l’héroïne), les deux êtres se livrent à des activités estivales a priori banales (piscine, glace, karaoké) aux alentours d’un hôtel low cost, on sent poindre chez cet homme mystérieux une fragilité et un mal-être aussi secrets que déchirants.

 

En donnant un visage, magnifique, aux hommes qui souffrent en silence et cachent une fêlure, Paul Mescal aurait pu remporté l’Oscar du meilleur acteur 2023, pour lequel il était nommé cette année aux côtés d’Austin Butler, de Colin Farrell et de Brendan Fraser. Une récompense précoce mais qui aurait été amplement méritée pour un comédien qui possède un don inné pour nous ravager le cœur.

 

Depuis on l’a vu dans le Carmen (2023) de Benjamin Millepied, le premier long-métrage du chorégraphe et dans la romance gay déchirante entre deux être solitaires Sans jamais nous connaître, qui sort au cinéma ce mercredi 14 février 2024. Une nouvelle fois, cet Apollon au regard bleu mélancolique des plus magnétiques charme par sa sensualité et son charisme face à l’excellent Andrew Scott (le hot priest de Fleabag).

 

Sans jamais nous connaître (2024) d’Andrew Haight, avec Paul Mescal, Andrew Scott, Jamie Bell et Claire Foy, actuellement au cinéma.

Paul Mescal et Frankie Corio dans Aftersun (2023) © Sarah Makharine

Une aura sexy façon Marlon Brando

 

Un an après la sortie de Normal People, le film de The Lost Daughter (2021), réalisé par l’actrice Maggie Gyllenhaal et diffusé sur Netflix, a beaucoup fait parler de lui pour son thème, peu vu au cinéma, car tabou : le regret maternel. Dans ce film troublant, chaque acteur exécute à la perfection sa partition, et la critique n’a pas manqué de saluer les performances renversantes d’Olivia Colman (La Favorite, The Crown), Jessie Buckley (Je veux juste en finir) et Dakota Johnson dans des rôles de mères dépassées.

 

Mais Paul Mescal, dont la sensualité rappelle celle d’un Marlon Brando jeune, s’en sort aussi haut la main dans le rôle du plagiste sympathique et sexy qui aimante tous les regards féminins. Dans le rôle de l’objet de fantasme qui n’est là que pour la saison des vacances en Grèce, l’acteur illumine un drame psychologique très noir. Olivia Colman a d’ailleurs confié dans une interview qu’elle ne pouvait pas regarder Paul Mescal dans les yeux au début du tournage du film, tellement le souvenir de sa performance dans Normal People (et sans doute aussi le bleu piscine de son regard) l’étourdissait. L’actrice a même improvisé une scène avec l’Irlandais dans laquelle elle flirte avec lui.

Paul Mescal à la projection de Sans jamais nous connaître (All Of Us Strangers) à la BFI Southbank, à Londres, le 23 janvier 2024. (Photo par Mike Marsland/WireImage via Getty Images.)