27 sept 2023

Fashion Week de Paris : les créateurs à ne surtout pas rater

Armés de beaucoup de talent et d’une imagination prolifique, les designers profitent de la Fashion Week de Paris pour partager leurs créations novatrices et électrisantes. Voici les défilés printemps-été 2024 qu’il ne fallait pas rater. 

Les fascinantes silhouettes en latex métallisé du défilé Avellano printemps-été 2024

 

Lauréat du prix Pierre Bergé de l’ANDAM 2023, Arthur Avellano est un des jeunes créateurs français les plus plébiscités de ces dernières années. Avec ses pièces en latex aussi tactiles que sensuelles – adorées par les stars Kim Kardashian et Julia Fox –, ce dernier propose un vestiaire épuré qui mise tout son effet sur les coupes et les matières. Pour son défilé printemps-été 2024, Avellano présente une vingtaine de pièces entre latex, transparent et teintes métallisées, accessoirisées de bottes UGG enveloppées de latex et ornées de cristaux Swarovski et de traines, qui donnent une allure de déesses grecques aux mannequins, apparaissant et disparaissant entre les imposantes colonnes de la Salle Hypostyle de l’Institut du Monde Arabe. Inspiré par les costumes qu’il a créés pour le ballet The Last Call de Marion Motin, présenté actuellement à l’Opéra Garnier, Arthur Avellano développe quelques sublimes silhouettes en doré et en platinum, auxquelles le latex donne une allure dramatique et fascinante, semblables aux apparitions féminines des peintures de Gustave Moreau (CBM).

Quiet luxury 2.0 au défilé Rokh printemps-été 2024


Pour son défilé printemps-été 2024, le Sud-coréen Rok Hwang, installé depuis ses 19 ans au Royaume-Uni, renouvelle la garde de robe du quotidien en exaltant un travail rigoureux de la coupe. Cette collection Rokh composée de pantalons, de pulls, de chemises Oxford, de blazers, de costumes et de robes de soirée s’attarde sur les proportions en déconstruisant méticuleusement les vêtements à l’aide de découpes précises et de jeux d’asymétries. Rythmé par des pièces qui réinventent la tendance du quiet luxury, ce défilé, inspiré par les étudiants fortunés de l’Ivy League (un groupe de huit universités privées du Nord-Est des États-Unis), est aussi ponctué de looks plus audacieux comme un jean brut porté avec une jupe taillée dans un manteau. (EC)

Les créateurs Norman et Peter signent une collection AZ Factory printemps-été 2024 fraîche et colorée

 

Comme pour chaque saison, AZ Factory invite des créateurs à réinventer la mode glamour et flamboyante d’Alber Elbaz. Pour le printemps-été 2024, c’est le duo de créateurs Norman René Devera et Peter Movrin (qui collaboraient tous deux avec Alber Elbaz depuis 2020) qui s’est emparé des ateliers de la marque française pour concevoir une garde-robe aussi fraîche que colorée. Derrière les robes fleuries, les matières fluides et satinées, ces derniers ont imaginé un vestiaire adapté pour chaque moment de la journée : des ensembles tailorés parfait pour un rendez-vous professionnel, de légères robes en popeline pour un après-midi au soleil, ainsi que des pièces couture éclatantes, en strass ou en organza, à arborer pour un élégant dîner ou une soirée festive. Bref, une collection pleine de vitalité et vibrante de créativité, qui nous fait déjà regretter nos belles journées printanières. (CBM)

Au défilé EENK printemps-été 2024, summum du chic et du branché

 

Pour concevoir sa collection printemps-été 2024, la créatrice Lee Hyemee, à l’origine du label EENK, s’est tournée vers le passé. Elle y a puisé des corsets vintages, quelques pièces de lingerie en dentelle et des volumes évasés des coupes du milieu du 20e siècle. À partir de toutes ces inspirations, elle a conçu un vestiaire féminin moderne, rythmé par d’imposantes pièces de tailleur, des tailles serrées et des vêtements aux délicats rebords brodés de dentelles. Pour un défilé de prêt-à-porter ultra désirable, au summum du chic et du branché. (CBM)

Les mannequins du défilé Maitrepierre prennent leur envol à l’Institut du monde arabe

 

La plupart des invités du défilé Maitrepierre n’arrivent pas de bien loin : une petite demi-heure plutôt, le show Issey Miyake débutait à quelques centaines de mètres. En courant, en pédalant ou en grimpant dans un taxi, tous ont espéré arriver à temps pour découvrir les looks printemps-été 2024 que le jeune créateur français allait présenter dans le sous-sol de l’Institut du monde arabe – et personne n’a été déçu. Dans un cortège de noir, de beige et de couleurs éclatantes (du vert, du orange, du rose), les silhouettes de cette nouvelle collection puisent leurs formes et leurs motifs dans celle du papillon, dont Alphonse Maitrepierre s’est inspiré. On en retrouve la forme des ailes sur les fesses d’un pantalon, sur l’avant d’un jean augmenté de découpes latérales, sur les verres d’une paire de lunette de soleil, dans la fluidité des drapés qui semblent rappeler son vol gracile, ou encore, et plus littéralement, dans les imprimés. On retiendra particulièrement le look final, pièce unique à la couleur éclatante, composée d’une combinaison-pantalon enveloppée d’une cape, dont les plissés s’engouffrent dans le vent de la marche de la mannequin, qui paraît alors flotter sur le podium. (CBM)

Le monochrome règne en maître au défilé Peter Do printemps-été 2024


Quelques semaines après avoir présenté son premier défilé pour Helmut Lang à New York, le designer vietnamien Peter Do rejoint les podiums de la Fashion Week parisienne pour dévoiler la nouvelle collection de sa marque éponyme au Palais de Tokyo. Si les tee-shirts à messages qu’il avait imaginés pour le défilé Helmut Lang printemps-été 2024 avaient créé l’événement à New York, le designer âgé de 32 ans semble ici avoir axé sa nouvelle collection autour de la notion de tailoring. Le vestiaire mixte qu’il imagine pour le printemps-été 2024 présente ainsi des matières variées – du coton au cuir en passant par la soie – et donne vie à une collection hybride et aérienne. Les pantalons de costume apparaissent fendus sur les genoux, déclinés dans un éventail de couleurs oscillant entre le beige, le gris et le rouge, tandis que les tops et manteaux longs sont présentés dans des volumes déstructurés laissant apparaître les corps. A noter également, certains accessoires, notamment des sacs et chaussures, issus de sa collaboration avec At.Kollektive (le projet collaboratif ambitieux de ECCO Leather, groupe danois spécialisé dans le travail du cuir). Dans un décor et une scénographie minimaliste, Peter Do impose finalement avec ce défilé une vision de la création qui se rapproche davantage de l’artisanat et du vêtement, que d’un spectacle démesuré comme l’industrie de la mode sait parfois en produire. (NM)

La bourgeoise parisienne débridée et underground du défilé Pressiat printemps-été 2024

 

Dans le sous-sol de la Caserne, un nouveau lieu entièrement dédié aux créateurs de mode de demain, Pressiat a présenté son défilé printemps-été 2024 plongé dans une atmosphère purement underground. Si Vincent Garnier Pressiat – qui a fait ses armes aux côtés de John Galliano, Maison Margiela, Saint Laurent et Balmain – dévoilait la saison dernière un vestiaire qui s’inspirait du sulfureux quartier de Pigalle, cette fois-ci, la bourgeoise parisienne s’assagit (en quelque sorte). Toujours très dramatique, cette nouvelle collection joue pleinement sur les codes de l’androgynie et de la sexualité débridée. Les matières, déclinées en noir et blanc et rehaussées de touches de fuchsia et de violet, sont moulantes pour exalter un penchant provocateur, et transparentes et fluides pour le coté sensuel. Entre les manteaux surdimensionnés, cintrés à la taille avec des détails de corsetterie dans le dos, et les minirobes, si courtes que les mannequins peinent à cacher leurs fesses, la collection “combine une certaine pureté à un porno chic excentrique”. Une identité déjà très assumée qui n’a pas manqué de séduire Måneskin, Halsey, Rita Ora… et Numéro. (EC)

Jupes-stylos et robes en film étirable : l’upcycling-core du défilé Hodakova printemps-été 2024

 

Sur la scène du théâtre de la Tour Eiffel, deux danseuses s’élancent avec autant de grâce que celle dont Ellen Hodakova Larsson fait preuve dans ses créations. Alors qu’elle repousse les limites de l’upcycling depuis la fondation de son label Hodakova en 2021, la jeune créatrice suédoise fait de sa collection printemps-été 2024 une énième démonstration de son talent avant-gardiste. Les invités sont en effet restés bouchés face à l’apparition d’une robe entièrement cousue de ceintures, suivie d’une autre constituée à partir de plusieurs centaines de stylos à bille noirs, ou encore une fabriquée avec du film étirable… Pour le final, toutes ses surprenantes créations se sont réunies sur scène, constituant un tableau remarquable ponctué d’ensembles cousus avec les tissus intérieurs de vestes de costume, avec des dizaines de boucles de ceintures ou avec des cadrans de montres. Ainsi, et contrairement à ce que prônent les nombreuses critiques, Ellen Hodakova Larsson prouve que l’upcycling a encore de beaux jours devant lui. 

Marie-Adam Leenaerdt ouvre la Fashion Week de Paris avec un second défilé printemps-été 2024

 

En mars dernier, Numéro assistait au tout premier défilé de Marie Adam-Leenaerdt, remarquable pour sa mode intemporelle misant sur des coupes structurées. Pour cette nouvelle saison et sa seconde présentation, la créatrice belge sort des sentiers de l’intemporalité et de la sobriété pour s’aventurer dans une palette plus colorée et explorer des coupes plus fluides. Sous la lumière de la verrière de la Maison des Métallos, les silhouettes imaginées par Marie Adam-Leenaerdt respirent l’été : outre la multitude de maillots de bain présentés, une cabine de plage se transforme, par exemple, en robe, tandis que les reflets bleus d’une piscine s’impriment sur différentes pièces… Mais l’ensemble conserve tout de même la “précision de la construction”, chère à la créatrice lors de sa première collection, que l’on retrouve ici au travers de systèmes de liens, d’attaches et de boutonnières qui offrent à ses vêtements autant de versions que notre imagination le permet. (CBM)

Les premiers pas du label néerlandais Zomer à la Fashion Week de Paris 


Ce mardi 26 septembre 2023, Imruh Asha (styliste et directeur créatif mode du magazine Dazed) et le designer Danial Aitouganov présentent le premier défilé de leur label Zomer (qui signifie “été” en néerlandais) devant un parterre d’invités à l’occasion de la Fashion Week de Paris. On retiendra de cette collection inaugurale (qui risque de marquer les esprits) un sentiment de retour à l’enfance, permis grâce à l’utilisation d’un large éventail de couleurs pop, mais aussi un goût prononcé – voire une obsession – pour les tenues en patchwork, où certaines parties du vêtement peuvent s’ajouter ou se soustraire au look final. Du côté des matières, le bois rencontre aussi bien la maille que le jeans, donnant vie à un vestiaire joyeux imprégné d’une profonde recherche d’expérimentation. (NM)

Les mariées désenchantées du défilé Weinsanto printemps-été 2024

 

Devant une arche fleurie, la première silhouette du défilé Weinsanto apparaît, traîne au sol et corset serré. À ses côtés, ni marié ou demoiselle d’honneur, mais des invités captivés par sa beauté architecturale, bâtie par une large ombrelle et des pendentifs de cristaux Swarovski, façon stalactites. Le décor est ainsi planté : la collection, intitulée “Journée Parfaite”, revisitera le thème du mariage, à la sauce Weinsanto. Cette saison printemps-été 2024, exit le panache et l’énergie des mannequins de son défilé automne-hiver 2023-2024, remplacés par les attitudes very dramatiques des passages de Nicky Doll, Sam Quealy ou encore Allanah Starr. Fil rouge de cette collection : le corset, revisité sous toutes ses formes les plus serrées, délurées et même classiques – car oui, Weinsanto sait aussi faire dans la mesure. (CBM)

Au défilé Vaquera printemps-été 2024 : âmes sensibles s’abstenir

 

Affiché en exergue dans le mail d’invitation au défilé Vaquera printemps-été 2024, un message prévenait les invités : “Attention : ce show peut être dangereux pour les personnes sensibles aux flashs”. Mais il aurait peut-être mieux fait de prévenir : âmes sensibles, s’abstenir. Dans une salle plongée dans le noir et éclairée de flashs lumineux, les mannequins se sont succédées à toute vitesse, chaussées de confortables bottes UGG, laissant à peine le temps d’entrevoir leurs vêtements avant-gardistes, empreints de la mode Y2K. Si ce n’est les nombreuses découpes laissant apparaître le galbe des fesses, le tintement de certaines ceintures et ensembles ornés de ferraille, et les quelques larges manteaux en fourrure. Pas plus d’informations dans le communiqué non plus, hormis la description des pièces de chaque look. Bref, chez Vaquera, il faut le voir pour le croire. (CBM)

Le défilé Didu rhabille les businesswomen du printemps-été 2024

 

Paris 14e, un vent crépusculaire souffle dans les allées en gravier de l’hôtel particulier de Massa. Organisé tout près du sensationnel show Acne, le défilé Didu printemps-été 2024 recrée l’atmosphère brumeuse du film de Woody Allen, Minuit à Paris (2011), au gré de silhouettes simples et sophistiquées. Soie, velours, jean : les vêtement jouent dans une palette de couleurs sobre et restreinte, parfaite pour la garde-robe estivale d’une business woman à la pointe de la mode. Sur le nez des mannequins, des lunettes rectangulaires façon “intello” complètent des looks composés de vestons de costumes, pantalons à pince et jupes droites en denim. Une allure résolument moderne, à arborer fièrement lors de vos prochains meetings importants. (CBM)