2 sept 2020

The Japanese animation film that’s breaking all the records

Sorti en France aujourd'hui et en compétition pour les prochains Oscars, “Les enfants du temps”, cinquième long-métrage d'animation de Makoto Shinkai, est resté en tête du box-office japonais tout l'été dernier depuis sa première diffusion le 19 juillet 2019. Avec plus de 100 millions d'euros de recettes, le film s'impose comme un nouvel incontournable dans le paysage du cinéma d'animation et prouve que le Studio Ghibli (fondé par Hayao Miyazaki) n'est pas le seul à produire les long-métrages les plus qualitatifs.

Dans un monde où les catastrophes naturelles se multiplient, le cinéma se doit lui aussi de dénoncer les méfaits du réchauffement climatique, et l'animation n'est pas en reste. À travers son conte écologique Les enfants du temps, projeté en sélection officielle au dernier Festival de Toronto, le cinéaste japonais Makoto Shinkai en profite pour faire d’une histoire d’amour adolescente une réflexion puissante sur les affres du dérèglement de la météo, la situation géopolitique internationale, mais aussi la responsabilité laissée aux jeunes d’une planète quasi détruite.

 

Hodaka, lycéen originaire d’une île réculée, fuit sa campagne natale pour rejoindre la métropole. Arrivé à Tokyo, il rencontre une jeune japonaise, Hina, qui invoque le soleil et illumine le quotidien des citadins victimes d’un climat détraqué. Courses-poursuites infernales dans la ville, voltiges fantastiques au milieu des nuages, embrassades sous des torrents de pluie : dans Les enfants du temps, Makoto Shinkai embarque les spectateurs dans un voyage amoureux à la frontière entre le surnaturel et l’hyperréalisme.

Devenu le 6e film d’animation le plus vu de l’archipel, le cinquième long-métrage de Makoto Shinkai scelle une fois de plus l'entrée du cinéaste dans le cercle très fermé des réalisateurs d'animés les plus prometteurs du pays du Soleil levant. Après le succès de son précédent film Your Name (2016) – faisant de cet ancien graphiste de jeux vidéos le seul cinéaste japonais autodidacte capable de faire plus d'entrées que son homologue Hayao Miyazaki – et la sortie de nombreux courts et moyens-métrages remarqués (She and Her Cat en 1999, Voices of a Distant Star en 2002), Makoto Shinkai s'impose comme le témoin d'une génération sur laquelle il pose un regard teinté de poésie. Il est aussi le narrateur d'une histoire commune, mêlant le romantique aux désillusions d'une jeunesse qui n'a rien a attendre des précedentes.

 

Dans Les enfants du temps – et à travers l'invention d'un monde innondé par la pluie –, le réalisateur de 46 ans en profite pour adresser un sublime clin d'oeil au père de l'essai cinématographique, Chris Maker, qui, il y a plus de trente ans, contait déjà les cultures d'un monde déjà Sans soleil

 

Les enfants du temps (2019) de Makoto Shinkai, actuellement en salles.