Valentino thinks pink for its fall-winter 2022-2023 show
On connaissait l’amour de Valentino Garavani pour le rouge, devenu la couleur emblématique de sa propre maison de mode. Cette saison, un an après avoir dévoilé une collection intégralement en noir et blanc, Pierpaolo Piccioli dévoile pour Valentino un défilé nimbé d’un même rose fuchsia dont la soixante-dizaine de silhouettes appuie toute la radicalité…
Par Matthieu Jacquet.
Du décor feutré du défilé aux plus petits détails comme les boucles d’oreille, la couleur intense imaginée par le créateur italien avec le Pantone Color Institute – qui en fait une teinte unique et exclusive à la maison – s’invite partout et montre son vaste potentiel de transformation. Décliné sur la laine épaisse des longs manteaux ou le coton des chemises fluides, la doudoune matelassée à l’intérieur d’une parka ou le tissu couvert de sequins d’une salopette, le rose tantôt enrobe le corps, tantôt le fait scintiller jusqu’à le dévoiler. Grâce à des voiles transparents, dentelles et dévorés, des découpes ou encore des ajouts géométriques, la peau émerge parfois sous le rose, là où les fleurs s’invitent par broderies et appliqués sur quelques tailleurs, manteaux et robes de diverses longueurs.
Souvent larges, les ensembles tombent sur les silhouettes avec beaucoup d’élégance, et modèlent parfois le corps grâce à des pièces très ajustées comme une robe droite au drapé enveloppant, une autre taille haute dont le col bateau dessine une vague au-dessus de la poitrine, ou encore une mini-robe cintrée – autant de créations dont le monochrome permet d’appuyer la dimension sculpturale. Portée par une playlist thématisée autour de l’amour, la collection évolue soudainement vers le noir, déclinant des robes en taffetas, vestes en cuir et blousons texturés, avant de revenir au rose pour terminer le défilé avec une majestueuse cape ou encore une robe à fleurs. Comme l’écrit le créateur dans son moodboard, “le rose est la manifestation de l’inconscient et la libération du besoin de réalisme”, un idéal vers lequel Valentino semble ici s’élever avec une grande poésie.