4 mai 2022

Quelles chansons écoutait Jean-Michel Basquiat ?

Au cœur de deux expositions parisiennes, à la Philharmonie et à la Fondation Louis Vuitton, Jean-Michel Basquiat est la star du printemps. Mais qu’écoutait le peintre et musicien dans son studio new-yorkais ?

Jean-Michel Basquiat et Francesco Clemente lors d’une fête organisée par Keith Haring en avril 1986. (Photo de Patrick McMullan/Getty Images)

Le peintre Jean-Michel Basquiat est la grande star de ce printemps. L’artiste est en effet au sein de deux expositions majeures : « Basquiat × Warhol, à quatre mains« , à la Fondation Louis Vuitton et « Basquiat Soundracks« , à la Philharmonie de Paris. Cette dernière s’intéresse à la relation puissante qui unissait Jean-Michel Basquiat à la musique. Habitué des clubs (notamment le Mudd Club et la Dancetaria) et des concerts, musicien et DJ à ses heures perdues, le peintre new-yorkais était très inspiré par le jazz et le be-pop, un genre musical ayant émergé dans les années 1940 et 1950. Il ne peignait jamais sans un bruit de fond. La musique a largement influencé ses toiles, notamment via la présence de trombones et de saxophones sur ses peintures, mais aussi de personnages semblant faire du bruit (en chantant ou en criant). Et de mots tels qu' »opera » éparpillés sur ses tableaux, qui semblent sonores.

 

Proche de nombreux DJ et musiciens, le peintre a fréquenté intimement Madonna et est apparu dans un clip de Blondie (Rapture). L’artiste, qui jouait du synthétiseur et de la clarinette, a également été un pionnier de la musique noise avec son groupe expérimental aux sonorités no wave nommé Gray (du nom de l’anatomiste Henry Gray) dans lequel se produisit un temps l’acteur et musicien Vincent Gallo. Leur art du collage sonore préfigure les mélodies déstructurées de DJ Shadow et de nombreux producteurs hip-hop des années 90.

Les goûts musicaux éclectiques de Jean-Michel Basquiat, de Miles Davis à Grace Jones

 

L’an dernier, une exposition, organisée à New York (au Starrett-Lehigh Building), par la famille de Basquiat, nous en disait plus sur les goûts musicaux précis du peintre proche d’Andy Warhol. Pour accompagner l’expérience immersive intitulée « Jean-Michel Basquiat : King Pleasure », qui montrait plus de deux cents peintures, dessins et collages de l’artiste, l’entourage du New-Yorkais avait créé quatre playlists éclectiques (entre rock, disco, blues, jazz et hip-hop), toutes disponibles sur Spotify.

 

Ces sélections musicales reflètent les différentes facettes de celui qui possédait 3000 vinyles (de Maurice Ravel à La Callas en passant par Charlie Parker) et qui a grandement marqué les figures du mouvement hip-hop (Jay-Z en tête). On retrouve une playlist intitulée « Childhood » (avec des titres de Donna Summer, Nina Simone et Diana Ross), une autre nommée « Nightlife » (avec Grandmaster Flash, Soft Cell et Grace Jones), « Studio Life » (avec Miles Davis et Jimi Hendrix) et enfin, « Legacy » (avec des artistes qui ont été influencés par le peintre tels que Migos, Jamila Woods et Sonic Youth). Au final, c’est plus dix heures de musique qu’on peut écouter sur Spotify. Cette expérience peut se compléter par la découverte d’une playlist de 120 morceaux, toujours sur Spotify, qui accompagne l’exposition parisienne « Basquiat Soundtracks ». On y entend à la fois Madonna et John Cage. De quoi s’immerger pleinement dans l’esprit créatif bouillonnant du prodige du New York underground.

 

Basquiat Soundtracks à la Philharmonie de Paris (Paris, XIXe), jusqu’au 30 juillet 2023. Basquiat × Warhol, à quatre mains, à la Fondation Louis Vuitton (Paris XVIe), jusqu’au 28 août 2023.