Rema, le rappeur soutenu par Barack Obama
A 20 ans, Rema s’impose déjà comme l’un des artistes les plus influents de la scène musicale nigériane. Avec trois EP qui ont déjà fait leurs preuves, le jeune chanteur originaire de Benin City trace sa route sur la scène internationale. Les titres “Dumebi”, “Bad Commando” ou “Iron Man” ont été validés par le manager de Drake et un certain Barack Obama, faisant de lui la nouvelle star montante afrobeat dans la lignée de WizKid et de Burna Boy.
Entre les cagoule noire, les quads et l’énorme ours en peluche qui le suit lors de chacune de ses prestations, Rema déstabilise. Sous ses faux airs enfantins, le chanteur et rappeur nigérian s’impose du haut de ses 20 ans comme un faiseur de hits. Dans la lignée d’un Burna Boy ou d’un WizKid, Rema nous embarque dans un univers afrobeat aux mélodies enivrantes. Une signature bien à lui qui lui vaudra d’apparaître sur la Summer Playlist 2019 de Barack Obama avec son single Iron Man, avant d’être repéré par Oliver El-Khatib, le bras droit de Drake, et d’emporter le reste du monde avec les titres phénomènes Bad Commando et Dumebi (2019) en l’espace d’une année seulement.
Des bancs de l’église à la scène afrobeat nigériane
Le Nigéria porte sans doute l’une des scènes musicales les plus riches de ces dernières années. P-Square, WidKid, Davido, Burna Boy… On ne compte plus les géants musicaux issus de ce nid créateur. Né au tournant du siècle dans une famille modeste de Benin City au sud du Nigéria, Divine Ikubor de son vrai nom est forcé de grandir avant l’heure alors que les drames familiaux s’enchaînent. Il perd son père à l’âge de 8 ans, puis son grand frère l’année de ses 15 ans, et se voit forcer de travailler pour aider sa mère à subvenir au besoin de la famille. Intimement croyant et pratiquant, le futur Rema puise sa force dans la foi. C’est également sur les bancs de l’Église qu’il trouvera sa voix, d’abord au sein de la chorale gospel de la paroisse, puis dans le programme “Rap Nation” invitant les jeunes gens de la congrégation à rapper.
Son voyage au Bénin sera une véritable révélation. Il enchaîne les freestyles sur les réseaux sociaux – dont un sur le titre de D’Prince Gucci Gang (2018) – avec lequel il travaillera par la suite : voilà comment Rema lance sa carrière. Repéré par le label Mavin Records puis par Oliver El-Khatib, le manager de Drake, Rema se taille la part du lion sur la scène musicale nigériane. “Toutes les étapes de ma carrière ont conduit à ce que vous entendez aujourd’hui”, confie le jeune chanteur. “J’ai été rappeur hardcore, j’ai commencé à chanter il n’y a pas si longtemps”. Avec un premier EP éponyme composé de quatre titres dont l’incontournable Dumebi, Rema propose un univers afrobeat teinté d’influences hip-hop, rap, de musique ghanéenne et nigériane. Dumebi se hissera même au rang de tube international, avec plus de 20 millions de stream dur Spotify. Le clip réalisé par Ademola Falomo donne à voir un Rema sensible et amoureux dans une esthétique colorée et festive, et participe au succès du morceau.
Un succès mondial retentissant
Adoubé par Lil Nas X ou encore par Barack Obama, Rema se voit très vite invité par YouTube à intégrer Foundry, un programme mettant en avant de jeunes artistes prometteurs et dont la chanteuse Dua Lipa a également bénéficié. Dans la foulée, le jeune nigérian propose un second EP intitulé Bad Commando (2019) et atteint les sommets. Adepte des singles entêtants, Rema trouve dans le format court et direct de l’EP matière à mettre en valeur sa musique. Dans l’attente d’un premier album studio, le chanteur dévoile plusieurs morceaux dont Beamer (Bad Boys), 4AM et Fame (2020), présentant une facette plus assurée de lui-même et ayant pour point d’honneur son succès mondial inattendu et fulgurant. Alors que Beamer (Bad Boys) et 4AM surfent sur des mélodies dansantes égotiques, dans lesquels Rema apparaît entouré de femmes et de grosses voitures, le titre Fame révèle le côté sombre qui accompagne le succès. “Je pense que j’ai changé / Les choses ne sont plus pareilles / Je ne veux jouer à aucun jeu / Depuis que je suis devenu célèbre / Il est dur d’aimer à nouveau”, entonne-t-il dès les premières phrases du morceau. Un ajustement à son nouveau statut de star, qui promet un avenir musical florissant.