Should we skip the finale of Stranger Things season 4?
Retardée à cause de la pandémie, la saison 4 de Stranger Things est arrivée sur Netflix trois ans après la dernière. Et chaque épisode du show, d’une longueur excessive, aurait coûté 30 millions de dollars. De quoi s’attendre à un spectacle aussi terrifiant qu’étourdissant. Mais cette saison, dont les deux derniers épisodes sont diffusés ce vendredi 1er juillet, est-elle à la hauteur d’un tel investissement et d’une telle attente ?
Par Violaine Schütz.
Les deux ultimes épisodes de la saison 4 de Stranger Things sont arrivés sur Netflix ce vendredi 1er juillet, à 9h01 du matin, ce qui pour les fans du show ressemble à un événement. Mais méritent-ils vraiment de s’y attarder, d’autant plus qu’ils durent respectivement 1h25 et 2h19 ? Les sept premiers épisodes de la saison 4 de Stranger Things (qui ont coûté la somme gigantesque de 30 millions de dollars chacun et duraient plus de 9 heures) n’ont, jusque là, pas vraiment convaincu. Les effets spéciaux de la série, qui aura coûté, par épisode, plus chère que Game of Thrones, sont pharaoniques, mais suffisent-ils à épater la galerie ?
Kate Bush remise au goût du jour par la saison 4 de Stranger Things
Dans cette saison 4, la bande de jeunes de la série composée notamment de Finn Wolfhard (Mike Wheeler) et Millie Bobby Brown (Eleven) a bien grandi. Mais leurs préoccupations (des histoires d’amour teenage, des matchs de basket et beaucoup de sautes d’humeur) restent les mêmes. Il est d’ailleurs difficile de suivre leurs nombreux simagrées, tant la trame narrative est brouillonne et « le monde à l’envers », pas toujours bien amené. On a beau être très fan de Winona Ryder, son rôle neurasthénique dans Stranger Things est loin d’être le meilleur de sa carrière. Quant au fait de réécouter Kate Bush dans les oreilles de l’actrice Sadie Sink, cela ne suffit pas à nous bouleverser.
Le principal souci de cette saison 4 ultra répétitive est son manque d’inventivité, d’émotions et de séquences fun. Forte de son succès et de son esthétique vintage léchée et sublime, Stranger Things joue à la fond, une fois encore, le culte entourant les années 80. BO synthétique somptueuse, vêtements colorés, coupes de cheveux douteuses, références appuyées au jeu Dungeons and Dragons… La recette a – toujours – son charme mais il n’y a pas plus éculé. Et les intrigues et les dialogues de la saison 4 sont si faibles qu’on a souvent l’impression d’être dans Riverdale plutôt que dans Stranger Things. Sans compter les problèmes de rythme, les manques de clarté dans les arcs narratifs et les mélanges de genre étranges qui nous font passer d’un remake de thriller politique (évoquant la Russie) à celui d’une comédie adolescente potache des années 80 (on pense au film culte et idiot Ça chauffe au lycée Ridgemont de 1982).
Des morts et du gore au programme de la saison 4
“Attendez-vous à des morts et du gore” avait annoncé l’acteur Noah Schnapp dans l’émission de Jimmy Fallon, concernant cette nouvelle saison. La bande d’adolescents y affronte un nouvel ennemi : le terrifiant sorcier Vecna. Mais tous ceux qui ont déjà vu les films et des séries des années 80 comme Les Griffes de la nuit (1984), Alien (1979), Les Contes de la crypte (1989), E.T., l’extra-terrestre (1982) Gremlins (1984), Ghostbusters (1984) ou les Les Goonies (1985), n’ignorent rien du genre d’entertainment que nous réserve la saison 4 de Stranger Things. Seule vraie trouvaille jouissive dans ce magma à gros budget ? Le personnage, très drôle et cool, d’Eddie Munson (irrésistible Joseph Quinn), un fan de métal « déconneur » comme on en trouvait dans les films Wayne’s World (1992) et Airheads (1994). Ce dernier apporte un peu de piquant, de fraîcheur et de blagues rock’n’roll à cette saison qui reste en surface question émotions fortes.
Pour le reste, le fan service – pratique qui consiste à alimenter la passion des fans et leurs fantasmes avec des contenus superflus leur étant spécialement destinée – tue tout élan créatif ou innovation stylistique. Les deux derniers épisodes, très réussis formellement (chez Stranger Things, l’esthétique prime toujours sur le fond) mais d’une violence horrifique et d’une longueur abusives, n’y changent rien. Il vaut mieux revoir des chefs-d’œuvre des années 80 contant les affres de l’adolescence avec grâce comme Génération Perdue (1987), Stand by Me (1986), The Breakfast Club (1985), Rusty James (1983) ou Outsiders (1983) qu’attendre la saison 5 et les spin-offs de la série SF déjà prévus par Netflix.
La saison 4 de Stranger Things est entièrement disponible sur Netflix.