Valentino plonge dans les profondeurs du rêve avec sa collection haute couture
A l’occasion de la première Fashion Week intégralement digitale, Valentino choisit de présenter sa collection haute couture automne-hiver 2020-2021 à travers une vidéo captivante filmée par le photographe britannique Nick Knight. Cette saison, le directeur artistique de la maison italienne Pierpaolo Piccioli crée des silhouettes immaculées aux volumes et aux longueurs impressionnantes qui témoignent d’un savoir-faire exceptionnel.
Par Matthieu Jacquet.
Irradiant de lumière et de poésie, la nouvelle collection de la maison italienne s’accompagne, dans la vidéo de Nick Knight, de la voix éthérée de la chanteuse FKA twigs. Si lors du dernier défilé prêt-à-porter homme de Valentino, la chanteuse britannique s’était déjà produite en live à côté du podium, c’est ici le premier titre de son deuxième album Magdalene qui se fait entendre, remixé par le musicien américano-chilien et co-producteur de l’opus Nicolas Jaar. En clôture de la vidéo défile sur l’écran une citation de l’écrivain et réalisateur Pier Paolo Pasolini, que l’on pourrait traduire en français par : “Nous ne voulons pas perdre ainsi subitement notre faculté de rêver”. Un défi que relève indubitablement Pierpaolo Piccioli, faisant une fois de plus de la haute couture le lieu privilégié d’expression d’un rêve éveillé.
Nous voilà plongés dans un noir profond. Dans ce décor opaque, des immenses silhouettes balayées de lumière font peu à peu leur apparition. Semblant géantes, les mannequins se meuvent avec délicatesse tandis que leurs longues robes se font les écrans de projections oniriques. Des fleurs éclosent ou perdent leurs pétales sur les surfaces de certaines, des reflets ondoyants y évoquent la surface de l’eau ou des faisceaux lumineux y dessinent des lignes vibrantes. Évoquant aussi bien ciel noir de la nuit que les profondeurs des abysses, ce tableau obscur voit ici ses personnages modelés par une profusion de couleurs et paraissent tantôt voler dans les airs, tantôt sombrer sous les mers.
Tout comme Maison Margiela cette saison, Valentino a choisi pour sa nouvelle collection haute couture de faire appel à une pointure de l’image de mode : Nick Knight. Particulièrement doué pour créer des scènes semblant provenir d’un autre monde, le photographe britannique immortalise ici les quinze majestueuses silhouettes inédites imaginées par le créateur Pierpaolo Piccioli. Car pour chacune de ces créations, les proportions sont décuplées : toutes en longueur ou en largeur, les pièces envahissent l’espace avec grâce et légèreté malgré leurs volumes impressionnants. Couleur dominante et presque unique de cette collection, le blanc incarne ici cette surface immaculée rappelant la toile vierge d’un nouveau tableau qui attendrait d’être peint, dans laquelle les diverses matières et textures créent un relief saisissant : une large robe est bordée de plumes d’autruche, une autre se couvre de volants et revêt un aspect floral, le bas de l’une semble gonflé par le fronçage tandis que le haut de l’autre s’agrémente d’une cage pourvue de tiges courbées qui créent autour du visage la forme rassurante d’un nid… Outre le blanc, une immense robe à manches longues et cagoule ainsi qu’une combinaison rebrodées de sequins font écho à une robe faite de dizaines de franges étincelantes, toutes trois nimbées d’une tonalité argent.