Numéro explore la danse électro et la culture rave dans une vidéo explosive
Avec Cadence, une vidéo intense et hypnotique, le réalisateur Arthur Valverde et le chorégraphe HFlow célèbrent la danse électro et la culture rave. À découvrir en exclusivité sur Numéro.com.
Par Delphine Roche.
“Plusieurs danseurs / ravers sortent de club au petit matin, et traversent Paris à pied pour rentrer chez eux. Au cours de leur chemin, la musique et ses pulsations résonnent encore, ce qui pousse chacun d’entre eux à s’exprimer une nouvelle fois par la danse.” Tels étaient les prémisses du projet de film de mode du réalisateur Arthur Valverde et du danseur et chorégraphe Achraf Bouzefour, dit HFlow, pour Numero.com. Avec le styliste Clément Lomellini, les deux créatifs ont imaginé Cadence, une vidéo d’une intensité véritablement hypnotique pour “rendre hommage à la communauté électro, et montrer toute la richesse de cette danse”, comme l’explique HFlow qui sur ce projet, s’est littéralement démultiplié, agissant à la fois en qualité de directeur de création, de chorégraphe et de danseur.
Pour ce trentenaire à l’énergie positive contagieuse, l’électro est plus qu’une passion : un mode de vie. D’abord amoureux de la musique, via l’avènement de la French touch, de Justice à Daft Punk, en passant par Laurent Garnier et David Guetta, il fera partie des pionniers de cette danse urbaine et underground, la seule née en France, comme il le souligne. “Quand la danse électro est apparue, poursuit-il, c’était comme une bénédiction et une évidence pour moi d’apprendre à danser sur les musiques que j’adorais. Une évidence, et aujourd’hui ma passion.” Très vite arrivent les premiers battles, dans lesquels il excelle. Il deviendra bientôt double champion du monde de danse électro. Il se donne alors pour objectif de faire connaître la danse électro dans le monde, de la sortir de l’underground. A travers ses multiples et prestigieux engagements professionnels en tant que danseur, HFlow répand ainsi la bonne parole, depuis les scènes de théâtre avec des chorégraphes aussi célébrés que le collectif (La) Horde ou Marion Motin, jusqu’aux tournées et clips d’artistes renommés tels que Stromae, Royksopp ou encore le label Ed Banger. Aujourd’hui, il fait véritablement rayonner la danse électro grâce à l’événement qu’il a créé, le Frequency, le plus grand du monde dans ce style, qui a lieu chaque année à la Gaîté lyrique.
Dans le film Cadence qu’il a imaginé avec Arthur Valverde pour Numero.com, il était nécessaire de retranscrire avec exactitude l’énergie personnelle de chacun des danseurs qu’il avait choisis : Noémie Dronet, Brandon Masele, Fanny Sage, Théa Haggiag Meier, Matteo Masson, ainsi que lui-même. “J’ai dirigé les danseurs.es en fonction de leur style de danse et leurs sensibilités, en faisant en sorte de les mettre le plus à l‘aise possible, afin de faire ressortir leur caractère tout au long du film. Nous avons trouvé les bonnes corporalités, qualité de corps et attitudes pour les sublimer. À ce moment-là, c‘est devenu un vrai travail d‘équipe, et un réel échange avec eux. ”
Dans ce qu’il décrit comme une ambiance de “ fashion warehouse ”, un imaginaire aérien, à la limite de l’irréel, le temps suspend son vol et se dilate à l’infini, pour accueillir les pulsations toujours vibrantes de la danse. “Nous voulions faire ressentir l’impression que le temps n’est plus compté, précise Arthur Valverde. Les danseurs auraient presque pu danser jusqu’à la nuit avant de rentrer chez eux. Nous avons donc tourné de 4 heures du matin jusqu’à la fin de l’après-midi. ” Après plusieurs courts métrages financés par le Groupe de Recherche et d’essais cinématographiques, la SACEM et le CNC, le réalisateur s’est spécialisé dans les films publicitaires, tout en poursuivant des recherches à travers des films d’art. Ses films ont obtenu de nombreuses récompenses, au Fashion Film Festival de Los Angeles, aux Fashion Film Awards de Sidney ou encore au Long Island Film Festival de New York. S’appuyant sur un travail de lumière, de cadre, et de mise en scène ultra stylisé, le talentueux réalisateur a trouvé une écriture personnelle qui inscrit les corps dans la ville, qui devient alors leur écrin. L’osmose de la danse et des lieux produit la vision d’un Paris jamais vu, loin des clichés habituels de la Ville Lumière, des architectures classiques et des perspectives droites et élégantes. “Nous avons tout filmé en steady-cam et au grand angle, explique-t-il, car je voulais vraiment laisser place à la mise en scène et à l’intensité de la chorégraphie créée par HFlow. Le grand-angle déforme les mouvements et les amplifie. La caméra mise en mouvement par David Nissen, notre chef opérateur et par le steadycamer Loup Brisson, agit presque elle aussi comme un danseur. Elle embrasse les mouvements et reste active dans son positionnement, ce qui donne la sensation d’être aussi engagé dans la danse. Elle vient aussi détailler le superbe stylisme de Clément Lomellini. La majeure partie du film est en contre-plongée, ce qui me permet d’aller au plus près des danseurs et aussi de retranscrire la ville. Sur leur chemin, les endroits parisiens défilent. On passe du Paris caché aux petites rues parisiennes typiques. ”Le résultat est un film de danse et de mode époustouflant, aussi fort qu’une transe.
Remerciements spéciaux à la société de production “Le Rendez-Vous Paris”, Clément Lomellini, aux danseurs et à toute l’équipe du film.