5 pièces qui ont révolutionné la lingerie selon Lisa Chavy, fondatrice du label Livy

NUMÉRO : Comment est née votre passion pour la lingerie?

LISA CHAVY : J’ai toujours eu le goût de la lingerie, une fascination pour ce premier et dernier vêtement de la journée, le seul qui se devine plus qu’il ne se montre. Un vêtement de l’ordre de l’intime dont l’histoire m’intéresse et que je collectionne. J’ai fait de cette passion ma carrière. Après des études de mode, j’ai eu la chance de travailler sur les lignes lingerie de très belles maisons de luxe telles que Dior, Kenzo, Lacroix, ou Cacharel . 

Comment est né votre label Livy?

Forte de mon expérience de directrice artistique de la marque de lingerie Undiz, que j’ai démarrée pour le groupe Etam et qui est devenue un véritable succès, j’ai eu envie d’avoir mon propre label. Une marque à mon image, avec une identité particulière qui ne se trouve pas ailleurs. C’est ainsi qu’est née LIVY qui vient de fêter ses 5 ans d’existence. Racée, insolente, suggestive ou active, ma lingerie marrie l’architectural et le délicat, le métal et la dentelle, c’est un univers hybride et moderne comme les femmes d’aujourd’hui.

Comment avez-vous choisi les modèles exposés au Bon marché ?

Pour les 170 ans du Bon Marché, j’ai souhaité retracer 170 ans de lingerie en exposant des modèles emblématiques issus de ma collection personnelle et de celle de Ghislaine Rayer, qui est une véritable historienne de la lingerie, collectionneuse et créatrice de la ligne Nuits de satin. Nous avons sélectionné minutieusement chaque pièce pour retracer son évolution significative sur une période de 170 ans, de 1800 à 1960. Tout comme la mode et les mœurs, la lingerie colle à l’époque et s’affranchit des contraintes, libère le corps de la femme en même temps que celle-ci s’émancipe et milite pour ses droits. A cette occasion, je présente également la collection capsule Earth Pleasure exclusive pour le Bon Marché : urbaine, sporty, sexy et conçue dans des matières responsables. 

Selon vous, quelles sont les 5 pièces qui ont révolutionné la lingerie ?

Le corset, car il s’agit de la première pièce de lingerie faite spécifiquement pour les femmes. Au début, c’était vraiment un accessoire qui avait pour but d’affiner la taille, au détriment de la poitrine, qui, à l’époque, avait un but purement nourricier. Petit à petit, il commence à être fait à partir de tulle ou encore de dentelle, des matières plus légères pour l’été… et devient plus esthétique. 

Le demi-corset, c’est-à-dire un corset coupé en deux, signe de son côté la naissance du soutien-gorge. Au début du 19e siècle, sous l’impulsion de la révolution industrielle, la mode s’adapte à une nouvelle société avide de modernité. Le soutien-gorge sera la nouvelle pièce de la garde-robe féminine, pour son côté pratique d’abord, puis très vite, esthétique. Peu à peu, il perd son armature, c’est le début d’un affranchissement des contraintes.

La culotte. À l’origine, elle couvre les jambes, comme une sorte de cycliste destiné uniquement à cacher les parties intimes. Petit à petit, la longueur des jambes remonte et la culotte telle qu’on la désigne aujourd’hui se pare alors de dentelle, pour être un accessoire désirable, féminin et sexy. 

Le balconnet. Un soutien-gorge qui s’adapte aux différentes poitrines et n’a plus la fonction unique de soutenir la poitrine mais également de la sublimer. Il s’adapte aux tailles, aux vêtements, à l’effet désiré. Le balconnet est alors fait pour les petites poitrines et pour les robes, avec un côté plus sensuel. 

La lingerie sexy. Révolutionnée par l’invention du Nylon dans les années 50, puis du Lycra dans les années 60, la lingerie devient de plus en plus sexy. Le noir remplace peu à peu les tons pêche et abricot. L’évolution technique est partie prenante d’une libération et d’une sublimation du corps.

Pop-up et exposition Livy au Bon Marché, 24, rue du Sèvres, Paris VII. Du 27 août au 16 octobre 2022.