3 choses à faire à Lausanne
La ville suisse, son lac mythique et sa vue imprenable sur les Alpes françaises… Tandis que Lausanne vient d’inaugurer son “quartier des arts” réunissant trois de ses musées dans la même enseigne, voici trois idées d’activités à effectuer lorsqu’on y vient en weekend.
Par Chloé Sarraméa.
1. Visiter le musée Plateforme 10
Intronisée capitale olympique en 1994, Lausanne est, pour certains, aussi célèbre pour son Musée olympique que pour sa vue imprenable – et à couper le souffle – sur le lac Léman. Rejoignant, il y a presque trente ans, la Fondation de l’Hermitage et le Musée de l’art brut, cette institution culturelle sera pourtant peut-être bientôt éclipsée par une nouvelle arrivante… Plateforme 10, structure révolutionnaire autant par son concept que par son architecture. Inaugurée cet été au sein même de la gare de Lausanne et constituant la dixième voie de la station ferroviaire, elle renferme, en son sein, les collections de trois musées préexistants, le Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA), le Musée de design et d’arts appliqués contemporains (mudac) et le Photo Elysée. Et c’est un euphémisme de dire que les deux bâtiments impressionnent. Le premier, un gigantesque monolithe de briques grises signé du bureau d’architectes barcelonais Fabrizio Barozzi et Alberto Veiga renferme des trésors du classicisme : en ce moment, l’exposition “Voyages imaginaires » retrace, avec des œuvres de Giorgio De Chirico, Edward Hopper ou Paul Delvaux, l’histoire du transport ferroviaire. Le second, ultra futuriste et conçu par le Portugais Aires Mateus, présente des pièces de design et des photographies : dans “Rencontrons-nous à la gare”, on retrouve des installations de stars de l’art contemporain dont Sophie Calle ou Christian Boltanski tandis que l’on peut suivre, à travers l’exposition photo “Destins croisés”, l’évolution des wagons à travers le temps. Dans tous les cas, l’enseigne, sorte de quartier des arts 2.0 qui dispose de trois restaurants, propose une expérience muséale d’un nouveau genre où le nouveau et l’ancien sont réunis au même endroit et permettent à la ville de concentrer ses forces.
Plateforme 10
Av. Louis-Ruchonnet 1,
1003 Lausanne, Suisse
2. Séjourner au Beau-Rivage Palace
Que l’on vienne pour assister à une pièce de son metteur en scène favori au théâtre de Vidy-Lausanne ou pour effectuer la traversée, depuis Evian, du lac Léman, il est d’un passage obligé, dans la capitale vaudoise : le Beau-Rivage Palace. Construit tout au bord de l’eau en 1861, l’hôtel, qui s’est vu agrémenté, en 1908, d’une aile “palace”, est un concentré d’ultra luxe – l’intimidation en moins. En effet, au sein de l’immense bâtiment inauguré par la famille Sandoz (très connue ici pour être affiliée à l’industrie pharmaceutique et qui possède une demeure construite dans le domaine de l’hôtel), on retrouve tout ce que l’on peut imaginer de l’opulence suisse : des grands corridors éclairés par les lustres aussi scintillants qu’imposants, plusieurs restaurants (dont l’illustre café du Beau-Rivage, la table japonaise Miyako et l’étoilé d’Anne-Sophie Pic, nous y reviendrons), un spa Cinq Mondes où l’on profite de massages typiques japonais (dont les immanquables shiatsu et kobido) mais aussi, bien sûr, d’un jacuzzi, d’un hammam et même d’une cabine de glace… Dans les chambres et les suites, dont on doit la décoration à l’architecte d’intérieur français Pierre-Yves Rochon, on dispose de vues à couper le souffle. Que ce soit d’un balcon qui donne directement sur le lac Léman ou sur le parc et le court de tennis de l’hôtel, l’extérieur est à l’image de la décoration victorienne : somptueux, magique, presque illusoire. Côté activités, personne n’est en reste : yoga ou pilates le matin, quelques longueurs dans la piscine extérieure chauffée l’après-midi et un footing mémorable, à l’heure du coucher de soleil, sur un sentier qui longe les bords du lac… les possibilités sont quasi infinies. Et tandis qu’on écouterait des heures durant les anecdotes sur les nombreux séjours de Charlie Chaplin ou Coco Chanel (dans la chambre 450), une envie demeure : bouquiner sur le toit-terrasse de la suite Lavaux et respirer l’air frais de Lausanne. Comme le dirait Jeanne Moreau : “À l’hôtel Beau-Rivage j’ai tout trouvé, le calme, la courtoisie, la confiance. Dans ce lieu propice au travail et à la réflexion créative j’aimerais revenir souvent”. Pas étonnant donc, que le lieu ait été élu “hôtel de l’année”, il y a quelques semaines, par le prestigieux guide GaultMillau.
Hôtel Beau-Rivage Palace
Chem. de Beau-Rivage 21,
1006 Lausanne, Suisse
3. Dîner au restaurant deux étoiles d’Anne-Sophie Pic
Lorsque nous nous étions attablé, il y a quelques semaines, au restaurant La Dame de Pic, l’adresse parisienne d’Anne-Sophie Pic établie au 20, rue du Louvre dans le Ier arrondissement de Paris, nous avions été impressionné par la sophistication de sa cuisine. À la fois florale, fraîche et, bien sûr, ultra féminine, cette dernière nous avait permis de goûter à la meilleure tomate qu’on ait jamais mangé de sa vie – farcie à la brousse (un fromage au lait caillé) et agrémentée de crème glacée à la menthe et fève tonka… En plus de ses six établissements labellisés La Dame de Pic qui, à travers le monde, cumulent dix étoiles au Guide Michelin – depuis juillet 2022 et l’attribution d’une étoile pour son adresse à Singapour au sein du Raffle Hotel –, on retrouve évidemment une adresse à Lausanne, au sein même du Beau-Rivage Palace. Avec une vue privilégiée sur le lac Léman, la cheffe originaire de Valence sert, ici, un menu “vue du lac” qui, l’automne, fait la part belle aux champignons, à l’aubergine et à la figue. Pêle-mêle, on retrouve les fameux berlingots d’Anne-Sophie Pic fourrés au cœur coulant des premiers champignons des bois, fève tonka et whisky Nikka ; du chevreuil fumé à la racine d’impératoire et de la figue sous tous ses états – rôtie à la feuille de figuier et jus en réduction glace infusée au bois œnologique crémeux au café d’Ethiopie. Un passage qui ne déçoit décidément jamais.
Anne-Sophie Pic au Beau-Rivage Palace