Rencontre avec Hugo Marchand, danseur étoile et ambassadeur du joaillier Mellerio
Danseur étoile à l’Opéra de Paris et désormais visage de la maison de joaillerie Mellerio, Hugo Marchand se livre à Numéro sur cette collaboration illuminant l’héritage des deux institutions parisiennes.
propos recueillis par Erwann Chevalier.
Hugo Marchand, ambassadeur de la collection Riviera Band de Mellerio
La joaillerie n’est plus uniquement réservée aux femmes. Depuis quelques mois, les maisons de joaillerie se tourne vers la gent masculine pour incarner une image contemporaine du bijou. Si Messika embauche le mannequin américain Alton Masson aux côtés de Kendall Jenner, Tiffany & Co. s’éprend de Jimin, un des membres du groupe BTS, et Cartier de l’acteur Austin Butler. De son côté, Mellerio jette son dévolu sur le Français Hugo Marchand. Fondée en 1613, la plus vieille maison de joaillerie parisienne — toujours située au 9 rue de la Paix — fait du danseur de 29 ans, nommé en 2017 étoile au Ballet de l’Opéra de Paris, le visage de sa nouvelle ligne de joaillerie.
Nommée Riviera, comme un savoureux souvenir d’été passé au bord de l’eau brûlante de la côte d’Azur, cette collection d’anneaux ovoïdes — revisitant la forme signature des pierres précieuses de Mellerio — rend un délicieux hommage à la dolce vita. Combinant l’or jaune lisse ou brossé à l’éclat d’un or gris immaculé, ces pièces légères peuvent s’arborer seules, en accumulation ou même négligemment suspendues à une chaîne. Alors qu’il sera bientôt dans le spectacle Les Étoiles au Château, avec les membres de l’Opéra, Hugo Marchand s’est confié à Numéro sur sa relation au bijou et sur cette collaboration avec Mellerio.
L’interview du danseur étoile Hugo Marchand
Numéro : Quel est votre rapport aux bijoux ?
Hugo Marchand : J’en porte depuis quelques années. J’ai plaisir à porter de plus en plus de bijoux et à ne pas me laisser freiner par le fait qu’une pièce puisse être plus féminine que masculine. Chez Mellerio, tous les bijoux peuvent être portés autant par les hommes que par les femmes. Récemment, j’avais un événement à l’Opéra. J’ai eu une immense joie à porter un collier embelli de pierres précieuses. Dans la vie de tous les jours, j’ai plaisir à porter des choses simples qui ne sont pas gênantes pour mes répétitions et que je peux garder quand je danse.
Qu’évoque pour vous la maison Mellerio ?
Pour moi, elle représente une tradition, un héritage, une fantaisie, et un chic. Je trouve qu’elle réussit parfaitement à revisiter son histoire et ses archives pour les remettre au goût du jour et décliner de nouveaux bijoux qui peuvent être portés au quotidien.
Quelles sont les valeurs que vous partagez avec cette maison de joaillerie ?
Le respect du temps long, du temps qu’il faut pour que la création s’élabore et que l’histoire s’écrive. C’est une maison qui est présente depuis plusieurs siècles, comme la danse peut l’être aussi ou comme l’Opéra de Paris. J’apprécie aussi énormément son essence familiale. Nous sommes loin de la multinationale impersonnelle et hégémonique. Cela a du sens pour moi de pouvoir parler directement avec Laure Isabelle (présidente et directrice artistique de Mellerio ndlr) et de rencontrer les artisans qui sont en charge de la fabrication des bijoux.
Comment est née cette collaboration avec Mellerio ?
La maison Mellerio, de par son travail d’orfèvrerie notamment pour le trophée du Ballon d’or et celui de Roland-Garros, a toujours manifesté un grand intérêt pour les sports. Cela a du sens qu’elle s’associe avec la danse. Et puis surtout, nous somme voisins (rires). (La boutique Mellerio et l’Opéra de Paris sont situés à quelques centaines de mètres l’un de l’autre ndlr). C’est une idée très réfléchie car en 1955, Mellerio avait déjà remis au chorégraphe et danseur Serge Lifar (né en 1905) un chausson d’or pour le congratuler de toute l’œuvre qu’il avait accomplie à l’Opéra de Paris. C’est un parallèle qui m’a tout de suite intéressé, même si bien sûr je ne me considère pas aussi connu et fascinant que Serge Lifar.
Vous faites partie des nouveaux ambassadeurs masculins qui portent de la joaillerie, comment percevez-vous cette évolution ?
Je ne me considère pas encore vraiment comme un ambassadeur homme. Je suis juste heureux d’être en relation avec une maison pour laquelle j’ai beaucoup de respect et d’admiration. Je trouve que Mellerio participe à une forme de beauté, d’esthétique, d’émerveillement. En l’occurrence, tout ce que je peux faire moi-même à travers la danse et le spectacle. Il me semble aujourd’hui rétrograde de penser que ce sont uniquement des femmes qui peuvent porter de la joaillerie. Je trouve que ça va aussi très bien à un homme. Il y a eu des époques, au XVIIe ou au XVIIIe, où les hommes portaient énormément de bijoux et c’était extrêmement chic et beau. Cela revient beaucoup à la mode aujourd’hui et que d’ici quelques années, on verra, à mon avis, sur les tapis rouges, tous les hommes porter des bijoux et des pierres précieuses.
La collection Riviera Band est à retrouver au sein de la boutique Mellerio, située au 9 rue de la Paix, ainsi que sur Mellerio.fr