Artycapucines : Louis Vuitton dévoile sa nouvelle collaboration avec six grands artistes contemporains
Pour la quatrième année, Louis Vuitton invite six artistes contemporains à réinterpréter son célèbre sac Capucines, rebaptisé Artycapucines. Pour cette nouvelle édition, la maison française a collaboré avec des stars comme Daniel Buren, Ugo Rondinone et Park Seo-Bo (figure tutélaire de l’art sud-coréen), avec le légendaire architecte Peter Marino, ainsi que la Française Amélie Bertrand et l’Américaine Kennedy Yanko.
Par Thibaut Wychowanok.
La magie du savoir-faire des ateliers de Louis Vuitton rayonne particulièrement dans la version offerte par le Sud-Coréen Park Seo- Bo, où le cuir exprime toute la subtilité de sa peinture originelle, sa délicatesse, sa rigueur systématique et la qualité de ses pigments. Depuis plus de quarante ans, en effet, Park Seo-Bo superpose sur ses toiles des feuilles humides de hanji, un papier traditionnel coréen, sur lesquelles il applique la peinture, puis creuse des sillons fragiles à l’aide de ses doigts ou d’un outil. Le paysage abstrait, répétitif, presque monochromatique se dévoile alors à la force d’un regard attentif, dans toute la finesse des variations de la matière et de la couleur, pour imprimer finalement la rétine d’infinies sensations et tonalités. Ici, le rouge presque néon enflamme les yeux. Commentant sa collaboration avec Louis Vuitton, Park Seo-Bo souligne : “Les Occidentaux considèrent la toile comme un dispositif servant à exprimer leurs pensées à travers des images. Mais, pour moi, la toile est un petit jardin servant à me vider l’esprit. Je dessine, encore et encore, des lignes dénuées de sens, utilisant encore et encore mes mains pour colorer mes œuvres. De la même manière qu’un moine bouddhiste essaie de maintenir son esprit pur en faisant sonner le gong de façon répétitive, mon travail a besoin d’être absolument sans but et doit se conformer à la notion d’infinie répétition.” Le cuir se fait peau tout aussi sensible, mais bien plus expressionniste et surréaliste, avec l’Américaine Kennedy Yanko. L’artiste, née en 1988 et déjà repérée par la prescriptrice Fondation Rubell à Miami, travaille ses sculptures à partir de métaux trouvés et d’une “peau peinture” obtenue en faisant sécher de grandes quantités de peinture qui, avec le passage du temps, se transforment en drapés organiques. Sa version du Artycapucines s’appuie sur la même idée, mais ici, l’artiste fait “rouiller” volontairement la peau à l’aide de bactéries, pour un résultat évoquant l’univers troublant de David Cronenberg, entre un métal érotique digne du film Crash et la contamination des corps à l’œuvre dans eXistenZ.